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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je crois que j'ai toujours été fascinée par Marguerite Duras. Peut-être parce qu'adolescente je la croisais régulièrement aux Roches Noires à Trouville où j'allais rendre visite à un ami qui y demeurait l'été.

À l'époque je n'avais rien lu de cette petite femme qui s'asseyait, fumant une cigarette, seule ou au contraire très entourée, dans les gros fauteuils club du hall de l'ancien hôtel. Ce dont je me souviens c'est qu'elle était déjà célèbre pour ses films qui en bien ou en mal faisaient réagir ceux qui les avaient vus. Des films aux titres chargés de mystère : India Song, Son nom de Venise dans Calcutta désert, Des journées entières dans les arbres.

Comme ces titres, je trouvais la réalisatrice écrivain mystérieuse. Agaçante aussi par certains aspects, comme l'impression en la voyant évoluer qu'elle était le centre de son monde. Ce qui n'était pas faux. Depuis j'ai lu les livres de Marguerite Duras (pas tous) et j'ai découvert le grand talent d'une personnalité complexe et excessive.

Rapportée par Laure Adler dans cette biographie passionnante, — en fait, une des meilleures que j'ai lue à ce jour — une vie fabuleuse indissociable de l’oeuvre singulière de Marguerite Duras.
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C'est la première biographie que j'ai lu et je m'en souviens encore. C'est parce qu'elle concernait Marguerite Duras que j'ai été tentée quand le livre est sorti en 1998. J'avais un a priori négatif sur les biographies, celle-ci m'a fait changer d'avis.
Il ne faut pas se laisser impressionner par la taille du livre, Marguerite Duras a eu une vie incroyable, digne d'un roman. Elle a tout vécu : la pauvreté, la gloire, la reconnaissance, la décadence, l'alcoolisme, la passion... de sa plus petite enfance en Indochine jusqu'à ses derniers jours rue Saint-Benoit à Paris, sa vie n'a rien eu d'ordinaire.
Laure Adler évoque un "être de la démesure, qui se dépassait sans cesse".
Le travail de Laure Adler a pourtant été critiqué notamment par Alain Vircondelet, premier biographe de Marguerite Duras. Elle se serait largement inspirée des travaux de l'universitaire qui ne bénéficie pas de la même notoriété qu'elle.
Même s'il doit y avoir un peu de vrai, le résultat est appréciable et j'ai vraiment apprécié.

Lu en 1998
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En près de 900 pages, Laure Adler nous raconte la vie de Marguerite Duras, en réservant bien sûr une large place à sa création artistique, littéraire mais aussi cinématographique. D'abord quelques éléments de la vie de la biographie de ses parents, avant leur rencontre et la naissance de leurs enfants. Et très vite la venue en Indochine, où les enfants vont naître. L'Indochine qui va tellement marquée Marguerite et ses écrits. La matrice originelle en quelque sorte. Et puis tout le reste, comme découlant de ça, de cette enfance, dont la blessure jamais refermée va conditionner tout le reste. L'oeuvre et la vie.

Laure Adler a connu Marguerite Duras, elle le rappelle dans l'Avant-Propos, on sent à la fois une fascination, et une distance par rapport à la personne qu'elle a été. Une admiration, mais aussi une répulsion. Il faut dire que Duras est un personnage complexe, qu'elle a une vie digne d'un roman, un roman qu'elle a passé sa vie à écrire, à réécrire, à réinventer sans cesse.

Mais Laure Adler n'a pas écrit de roman mais une biographie, elle essaie donc, entre les brouillages des écrits, des paroles contradictoires, de Duras, d'arriver jusqu'aux faits, à ce qui s'est passé, ce qui a eu lieu et non pas à ce qui aurait pu être, et ce n'est guère une tâche facile. Donc l'enfance et l'adolescence, sur laquelle il reste peu de traces, d'écrits ou de témoins et qui reste donc la plus incertaine, à moitié noyée dans le mythe. Etape pourtant au combien essentielle. La mort précoce du père, les rapports difficiles à la mère, aimée et haïe, ressentie comme non aimante, pas assez en tous les cas. Les deux frères, l'aîné, la brute, le seul aimé de la mère, et le petit frère tellement aimé de Marguerite, à propos de qui elle a elle-même évoqué les rapports incestueux et passionnés. La concession achetée par la mère, pour faire fortune et qui sera sa ruine. L'amant chinois, à qui sa famille d'une certaine façon la prostitue. Et le rejet de la communauté blanche de ces pauvres. Et la réussite scolaire qui lui permet finalement de s'échapper en allant faire des études à Paris.

Il y aurait tant de choses à dire sur cette vie, si riche, entre rencontres, amours, engagements (résistance, parti communiste ….), elle résume à elle seule une époque. Mais en même temps elle est avant tout Marguerite Duras, écrivain. A la personnalité rayonnante, charmeuse, au centre, entourée d'amis, d'admirateurs, d'amants. En même temps, noyée dans l'alcool, perdue dans une dépression chronique, cherchant à y noyer un chagrin insubmersible, qu'elle essaiera sa vie entière à dire dans ses écrits, ressassant sans cesse les mêmes thèmes, les même obsessions, à travers de variations infinies. L'écriture, la véritable, ne vient que de là, de blessures impossible à refermer et qui poussent à dire encore et encore ce qui fait mal.

Laure Adler rend magnifiquement compte de tout cela, restituant avec un maximum de fidélité cette vie, magnifique et misérable. Essayant de rendre justice à la femme et à l'écrivain, dans sa grandeur et sa misère.
Cela donne encore plus envie de lire et relire les oeuvres de Duras, que cette biographie permet de situer d'une autre façon, de comprendre différemment et d'aborder avec un autre angle. Même si au fond le plus important, c'est ce que Marguerite Duras a écrit.
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Pas fan de bibliographie, celle-ci a été une révélation. Bien sûr j'adore les texte de Marguerite Duras, donc forcément j'avais envie d'en savoir plus. le livre est excellent, facile a lire, bien documenté, on ne s'ennuie pas (mon problème avec les biographies). J'ai été fascinée par cette femme, son histoire, ses origines, son implication politique, sa vie comme femme et militante.
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J'adore Marguerite Duras... et j'aime beaucoup les biographies de Laure Adler alors les deux ensemble. C'est du vrai bonheur sans facilité ni hagiographie, Duras en plein et en creux vue de la bonne place...
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Une biographie d'une très grande qualité qui m'a fait aimer et détester Marguerite Duras !
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