Relecture, 17 ans plus tard. Et de nouveau, une claque, une vague d'émotions qui me submerge : compassion, colère, pitié, honte. Tant de vies brisées, à cause d'un accident, dont on comprend à travers ces nombreux témoignages, qu'il aurait pu, qu'il aurait dû, être évité. La corruption des politiques, leur lâcheté, inconscience, que ce soit avant l'accident de Tchernobyl, mais aussi, ce qui me semble encore plus impardonnable, après l'accident, quand la population directement impactée est non seulement désinformée, mais sacrifiée sans plus de remords.
Tous ces gens, à la vie détruite, déplacés comme de simples objets (pour les plus chanceux, car nombreux ont été les villageois abandonnés dans leurs villages contaminés, avec l'assurance qu'ils ne risquaient rien!), ayant perdu des proches, dont les enfants sont condamnés à la maladie, voire la mort, dès leur conception, tous ces gens... tellement fatalistes devant les événements. Peu, finalement, expriment la colère qui n'est pourtant que légitime face à une situation qui n'est pas le fruit d'un simple hasard, volonté divine ou naturelle, mais le fait d'êtres humains, à divers échelons, dont l'incompétence et/ou l'amoralité financière, le goût du pouvoir ont écrasé tout sens des responsabilités tant sociales qu'écologiques.
Merci à Mme
Svetlana Alexievitch pour ce courageux travail de témoignages, d'avoir su donner une voix à tous ces "petits" anonymes oubliés par
L Histoire.
A lire !