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EAN : 9782746705432
334 pages
Autrement (03/09/2004)
4/5   2 notes
Résumé :
Expédition très soignée, tous les mardis et vendredis. In-12 broché, 334 pp.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La nourriture cristallise nombre de terreurs et de fantasmes : c'est la part d'irrationnel que nous acceptons d'absorber. Pour dresser une typologie des symboliques les plus extrêmes de l'aliment, Stewart Lee Allen choisit l'angle des sept péchés capitaux.


La luxure traite sans surprise des aliments aphrodisiaques ou licencieux et s'accordera très bien avec la paresse, cette autre sorte de débauche languissante qui s'accommode de patates, de bières et d'absinthe. L'orgueil sera l'occasion de revenir sur les interdits alimentaires religieux et sur l'ostracisme à justification alimentaire. Nous ne sommes pas loin du blasphème et de l'avarice, où les jeux de pouvoir voire le cannibalisme impliquent l'alimentation dans ses plus redoutables apparats. Il aurait mieux fallu se mettre en colère… la violence qui se résout et s'apaise dans les sauces au piment, les chips explosives et les boissons gazeuses (qui provoquent l'ultime plaisir d' « éprouver la névralgie infraclinique provoquée par l'explosion des bulles de gaz carbonique sur la langue ») apparaissent alors comme de doux substituts à l'endo ou à l'exo-cannibalisme. le péché de gourmandise semble le plus naturel… mais résisterez-vous à de multiples passages auprès du vomitorium des civilisations antiques ?


Chaque chapitre est accompagné d'un menu qui chatouille l'imagination. Les plats, les saveurs, les couleurs et les textures évoquées n'ont plus qu'un seul but : faire honneur aux vices et fantasmes capitaux. Les recettes de quelques-uns de ces plats seront déclinées en cours d'ouvrage, distillées entre les anecdotes surprenantes de Stewart Lee Allen. Nous remontons aux origines les plus confuses d'aliments anodins comme la tomate, l'oeuf, le maïs ou le pain. Certaines histoires semblent improbables et le ton léger de l'auteur n'est pas fait pour nous rassurer sur leur authenticité. Mais après tout, peu importe. Ce livre nous le prouve : on se nourrit aussi bien de matière que de rêves.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
En novembre 1793, un mois seulement après la décapitation de Marie-Antoinette, l’Assemblée nationale vota la création d’un « pain unique », comportant trois volumes de blé pour un de seigle. « Dans un régime fondé sur l’égalité, il ne doit plus exister ni opulence, ni misère, affirmèrent les députés. […] Voilà pourquoi nous exigeons que cesse la production d’un pain réservé aux riches, confectionné à partir d’une farine de qualité supérieure, au profit d’un pain unique, le Pain de l’Egalité ».
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L'identification de la pomme au fruit défendu demeure à ce jour l'acte de propagande le plus invraisemblable que les chrétiens aient jamais imaginé.
Chacun comprenait bien qu'un fruit aussi diabolique devait forcément se présenter sous l'aspect d'un joyau sensuel et luisant, caché au coeur d'une impénétrable forêt tropicale, dans une contrée inaccessible peuplée d'individus qui déambulaient dans le plus simple appareil et s'aimaient sans le moindre complexe.
Au début du XVe siècle, toute personne un tant soit peu cultivée était capable de situer sur une carte ce pays d'Eden - là, juste à côté de l'Inde. Convaincu de l'exactitude de sa localisation, et en prévision de l'éventualité où ses navires finiraient par dévier de leur route initiale, Christophe Colomb décida d'embarquer deux membres d'équipage maniant parfaitement le chaldéen et l'hébreu, langues que les habitants du jardin avaient le plus de chances, pensait-on, de pratiquer. Ayant atteint les côtes sud-américaines, Colomb confondit l'Orénoque, fleuve du Vénézuela, avec l'entrée du jardin d'Eden, et refusa de l'emprunter, de peur de voir sa flotte attaquée par les chérubins qui étaient censés en interdire l'accès.
Lorsque l'on vit Christophe Colomb ramener du Nouveau Continent un fruit particulièrement séduisant et jusque-là inconnu, on ne tarda pas à en tirer les conclusions qui s'imposaient. S'il porte aujourd'hui le nom de "tomate", les Européens le désignèrent d'abord sous celui de poma amoris, ou "pomme d'amour". Les Hongrois, eux, le baptisèrent sans détour Paradice Appfel ou Paradicsom - "pomme du Paradis".
La tomate correspondait parfaitement à la vision idéale du fruit défendu : une teinte rouge des plus indécentes, une chair outrageusement juteuse, une saveur électrique et intense. De toute évidence il s'agissait d'un aphrodisiaque.
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En Irlande, un demi-hectare de pommes de terre permettait de nourrir pendant un an une famille de six personnes. Les paysans se trouvaient de ce fait libérés de la pression des propriétaires ; ils pouvaient enfin profiter de la vie et faire autant d’enfants qu’il leur plaisait, mais aussi prendre le temps de se demander comment diable ils avaient pu accepter d’être traités en esclaves dans leur propre pays. Cette évolution venait assombrir l’avenir des barons anglais qui, jusqu’ici, avaient exercé sur l’île un pouvoir sans faille.
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Le pain frais évoque indéniablement la peau chaude et tendre d’un nouveau-né. On croirait déguster une créature vivante. Comment s’étonner dès lors que les chrétiens en aient fait l’incarnation symbolique du corps du Christ, que les juifs aient vu en lui le « sel de la vie », ou encore que les Mayas se soient représentés leur noh-wah, confectionné à partir d’une pâte feuilletée treize fois et macérée dans l’hydromel, comme une allégorie du paradis ?
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Les tribus [d’indiens] du Sud-Ouest [des Etats-Unis] durent se rabattre sur un maïs que les Européens avaient rendu beaucoup moins comestible. Le système digestif des Indiens n’autorisant pas une assimilation efficace des glucides, les variétés hybrides à haute teneur en sucre introduites au cours des années 1950 auraient en effet contribué, d’après les scientifiques, à une explosion des pathologies diabétiques.
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