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Brigitte Veraldi (Autre)
EAN : 9782020068925
236 pages
Seuil (01/06/1984)
3.8/5   23 notes
Résumé :
Les affaires d'héritage compliquées ouvrent parfois des perspectives insoupçonnées.
Lorsque le sergent Franz Schirmer déserte après la bataille d'Eylau et juge plus prudent de changer de nom, il est loin d'imaginer les tracas qui résulteront de sa décision, un siècle et demi plus tard, et à plus de quatre mille kilomètres de distance, pour d'éminents avocats de Philadelphie.
C'est au jeune et sémillant George Carey qu'incombe la tâche délicate de trouv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Je connaissais Eric Ambler via ses romans d'espionnage, avec L'Héritage Schirmer l'auteur britannique emprunte d'autres chemins. Mais avec ces personnages et une histoire de succession, il nous fait vivre autant de péripéties qu'avec le Masque de Dimitrios ou Epitaphe pour un espion. Comme souvent, son héros est un quidam que rien de prédestinait à vivre des aventures difficiles en terrain miné.

Ici une dame âgée, sans héritier connu, trépasse et c'est George Carey, un avoué de Philadelphie qui est chargé de la succession. Peu de pistes s'offrent à lui, mais les archives d'un ancien administrateur le mettent sur la trace de l'ancêtre de la défunte, un sergent des Dragons d'Ansbach qui déserta en 1807, et changea son patronyme pour échapper à la justice.
D'une guerre à l'autre, Carey doit quitter les Etats-Unis pour l'Europe en ruines, afin de localiser le descendant des Schirmer, un soldat allemand du 94è régiment d'occupation dont la trace s'arrête en Grèce en 1944..
De l'Allemagne à la Macédoine, Carey, aidé d'une interprète originaire de Zagreb qui hait les Allemands de toutes ses forces, tente de mettre la main sur le dernier des Shirmer.

L'un des attraits du roman est qu'il est ancré dans les ruines encore fumantes de l'Europe, et surtout dans la poudrière où s'affrontent les Partisans de l'ELAS et l'armée grecque gouvernementale. L'autre est la constante mise en abime sur les thèmes de la guerre, de la bataille d'Eylau à Thessalonique, et de l'errance. En parcourant l'arbre généalogique, Eric Ambler nous interroge. Que gardons nous de nos ancêtres? «  Mon véritable héritage, c'est ce que vous m'avez appris sur mon sang et sur moi même. »
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Il est des batailles qu'à défaut de pouvoir gagner, un homme avisé devrait savoir quitter avant d'apporter sa modeste mais tragique contribution à l'hécatombe finale. Voilà pour la version positive, quant à la version négative, vous l'avez deviné, elle se nomme désertion. Et depuis des temps immémoriaux, le déserteur a tellement mauvaise presse que, lorsqu'il rate son coup, il finit au bout du fusil de ses anciens frères d'armes. Déserter en sauvant sa peau n'est pas à la portée du premier troufion venu. Cela nécessite de la préparation (mais pas trop, parce que dans une débâcle le temps doit vous filer entre les doigts), du jugement, de la chance, bien sûr, beaucoup de chance, mais aussi des capacités physiques et une grande résistance aux privations et à la douleur. le sergent Schirmer avait toutes ces qualités, en quittant le champ de bataille d'Eylau, dans l'espoir que la chance lui sourirait. « Les Dragons d'Ansbach comptaient peu de survivants et, parmi ceux-ci, quelques-uns seulement traverseraient les épreuves à venir. Ceux qui souffraient de blessures ou de gelures graves mourraient les premiers. Puis, quand les chevaux auraient été mangés ou perdus, la faim et la maladie n'épargneraient que les plus jeunes et les plus robustes. Vingt-quatre heures auparavant, le sergent pouvait espérer être du nombre. Mais c'en était fini maintenant. Il avait été lui-même blessé dans l'après-midi... »
L'histoire débute donc en février 1806, dans les plaines glacées et enneigées de Pologne pour se terminer quelque part à la frontière gréco-macédonienne en 1950. Il y est, comme le titre l'indique, question d'héritage ; un héritage substantiel de quelques millions de $ qui pourrait bien devoir revenir au dernier descendant du Dragon, sous réserve que le jeune avocat débutant chargé du dossier réussisse à le retrouver. C'est une belle histoire, bien menée, élégamment écrite et qui permet de s'interroger au passage sur la notion d'héritage. Qu'est-ce qu'un bel héritage ? Des millions ou un modeste livret d'épargne ? Quelques lettres ou quelques photos, souvenirs des jours heureux ? Ou autre chose de plus tangible pour peu qu'on y prête attention ? Partez donc à la poursuite des héritiers du sergent d'Eylau, dans les bourgades de l'Allemagne de l'immédiat après-guerre ou dans les montagnes de Macédoine. Une chose est certaine, Eric Amber a laissé un bel héritage dont nous pouvons tous profiter en lisant ses excellents romans.
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un livre assez audacieux
pour sa sortie en 1963.
pas pour son intrigue un avocat qui cherche un héritier a un mort qui a décidé de changer de nom.
mais plutôt par la haine de
maria kolin pour les allemands,et son goût pour le cognac et les femmes.une bonne intrigue quand même avec deux personnages qui oscille entre force et vulnérabilité.c'est efficace et divertissant avec un bon suspense.👍
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Je n'avais pas lu d'Eric Ambler depuis bien longtemps et j'ai retrouvé ce livre un peu par hasard sur une étagère. Je n'ai pas été déçu de l'ouvrir, ou le rouvrir, allez donc savoir.
Une histoire assez simple de recherche d'un héritier menée par un homme de loi américain qui pousse le zèle jusqu'à sillonner une partie de l'Europe juste après la seconde guerre mondiale. L'originalité du roman tient tout d'abord par son préambule qui, lui, se situe en pleine époque napoléonienne. de quoi surprendre ! Pourtant, cette entorse narrative se justifiera pleinement jusqu'à devenir la clef de voûte de cette histoire parfois un peu tirée par les cheveux (je pense notamment au personnage féminin qui aurait peut-être mérité un traitement plus fouillé sur le plan littéraire), mais dans laquelle on se laisse tranquillement mener jusqu'à son terme pour refermer le livre dans un sourire qui fait écho à celui du personnage principal dans la dernière page.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ils eurent bientôt quitté la ville et virent qu'ils allaient dans la direction de Vevi, à l'est de Florina.
Le soir tombait; le vieillard alluma un phare unique. Il conduisait à l'économie, coupant le contact dans les descentes et le remettant de justesse avant que la voiture ne s'arrête. La batterie était à plat et lorsque le moteur ne tournait pas, le phare ne servait plus à rien. Avec la tombée de la nuit, chaque descente devint une terrifiante plongée dans le noir. Par bonheur, aucune autre voiture ne les croisa; mais après un moment particulièrement éprouvant, George n'y tint plus.
_ Miss Kolin, dites-lui de rouler plus doucement dans les descentes ou de ne pas couper le contact. Il va nous tuer s'il ne fait pas attention.
Le chauffeur se tourna complètement pour répondre.
_ Il dit que la lune va bientôt se lever.
_ Dites-lui de regarder où il va, pour l'amour du ciel !
_ Il dit qu'il n'y a pas de danger, qu'il connaît bien la route.
_ D'accord, d'accord. Ne dîtes plus rien. Qu'il regarde devant lui.
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Il aurait dû se réjouir de la tournure prise par les événements. On lui avait donné une tâche rebutante et ingrate, qu'il avait accomplie avec rapidité et efficacité. Et pourtant il n'en tirait aucune satisfaction. Etait-ce tout bêtement la fin du suspens ? Mais oui, c'était ça. Un moment il réussit presque à se persuader qu'il avait découvert le motif de sa dépression. Puis la vérité - moins flatteuse - lui apparut. Il s'était énormément amusé.
Oui, le jeune Carey plein d'ambition, de prétention et de talent, avec sa famille nantie et arrogante, avec ses costumes des Brooks Brothers, ses diplômes de Princeton et de Harvard, s'était plu à jouer les détectives, s'était plu à rechercher des soldats allemands imaginaires, s'était plu à traiter avec des gens ennuyeux comme Frau Gresser, désagréables comme le colonel Chrysantos, indésirables comme Phengaros. Et pourquoi ? Pour l'intérêt professionnel de telles expériences ? Parce qu'il aimait les êtres humains et s'y intéressait ? Il semblait plutôt que le système de défense qui avait entouré sa jeunesse, les rêves pompeux de richesse discrète et de pouvoir en coulisse, de hautes fonctions et de bureaux feutrés, commençaient à perdre de leur force, et que l'adolescence trop longtemps disciplinée réclamait ses droits. Se pouvait-il qu'en cherchant la vérité sur un mort, il eût trouvé la sienne ?
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"Dans mon dernier rapport, commença-t-il, je vous ai parlé de la preuve fournie par Mme Vassiotis et de ma décision de rentrer aussi vite que possible. Depuis, comme vous l'aurez compris en lisant mon télégramme, le tableau est tout différent. Il y a vingt-quatre heures, j'ai été approché par un homme déclarant avoir des amis qui possédaient des renseignements exclusifs sur Schirmer. A la suite de quoi, Miss Kolin et moi-même avons accompli un voyage inconfortable vers une destination secrète, quelque part dans les montagnes proches de la frontière yougoslave. Au bout du périple, nous avons été conduits dans une maison et confrontés à un homme qui disait être Franz Schirmer. Lorsque j'eus expliqué le but de notre visite, je lui ai posé plusieurs questions auxquelles il a donné une réponse satisfaisante. Je l'ai ensuite interrogé sur l'embuscade de Vodena et sur ses agissements postérieurs. Il m'a raconté une histoire fantastique."
George hésita; puis il barra le mot "fantastique" - M. Sistrom n'aimerait pas cet adjectif - et le remplaça par "curieuse".
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De toutes les batailles que livra Napoléon, celle d'Eylau fut l'une des plus sanglantes et des plus terribles. Elle s'engagea par un grand froid, qu'aggravait le blizzard. Les deux armées mouraient de faim. Elles combattirent avec la férocité du désespoir pour le maigre abri qu'offraient les maisons d'Eylau. Les pertes furent lourdes de part et d'autre; le nombre des tués s'éleva presque au quart des effectifs engagés. Quand le combat cessa, au crépuscule du second jour, ce fut en raison de l'épuisement, et non parce que l'une des parties avait emporté la décision.
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