Série toujours aussi sympathique, elle souffre cependant d'un traitement fort classique et prévisible pour peu qu'on a déjà lu ce genre de titre et l'autrice malheureusement n'en profite pas pour rendre son récit ou ses personnages plus denses, à l'exception toujours des mêmes, dommage.
Là où un titre comme Chihayafuru, sur une passion traditionnelle comme le karuta, m'avait vraiment emportée dès les premiers tomes grâce à la façon dont l'autrice écrivait ses personnages et insufflait de la vie à leur histoire, Sounds of life reste un peu plat. Je ne suis pas très fan des mécanismes choisis pour balancer l'histoire. Je trouve que c'est vu et reçu et un peu agaçant pour ne pas dire. En effet, l'arrivée d'un nouveau membre cherchant à semer la zizanie n'a rien d'intéressant à mes yeux en l'état, c'est même plutôt le contraire. du coup, je suis partagée concernant ce tome.
Je pensais vibrer lors de leur passage sur scène, ce fut à peine le cas. A l'exception de une ou deux cases, j'ai trouvé cela un peu facile et manquant d'impact, contrairement à un Blue Giant où on sent les notes se répercuter jusqu'à nous. La représentation de la force de cette musique n'est pas encore au niveau. Elle a besoin d'être twistée avec les sentiments à fleur de peau de nos héros pour nous toucher et cela ne se produit qu'avec Chika et Hozuki en des occasions bien particulières qui touchent à leur famille et aux absents de celles-ci.
J'ai adoré les passages où on revient sur l'attachement de Chika à son grand-père et combien il a pu lui en faire baver. J'ai été touchée par le passé d'Hozuki expliquant sa situation actuelle. Ce rappel de l'utilisation que certains parents font de leurs enfants au détriment de leur relation parent-enfant justement était puissant, même si un peu rapide. J'ai aimé alors entendre le cri du coeur d'Hozuki dans son instrument et sa représentation. C'est le moment le plus du tome ! de la même façon que j'ai été émue lorsque j'ai découvert ce que son grand-père avait légué à Chika.
Cependant, le reste est un peu plat. Pour l'instant la sauce ne prend pas vraiment à mes yeux avec les autres membres. L'introduction de leur méchant prof responsable, bonjour le cliché !, est tombé à plat. Leur ambition de participer à un concours national me semble un peu excessif et rapide à ce stade. Bref, l'autrice manque de subtilité dans l'amorce de son récit et comme j'ai en tête d'autres titres plus fins ou plus puissants, la comparaison est rude.
Pour autant, la lecture se fait sans plaisir ni déplaisir. La narration est fluide, les dessins beaux et fins, l'histoire avance d'un bon pas. C'est cliché mais les sentiments sont là. Certains aimeront assister à cette petite vie de lycéen lambda avec les passages obligés du genre. Ils pourront apprécier, en quelque sorte, la revanche du club sur l'administration et certains adultes. Ils aimeront aussi peut-être les petites interactions entre Chika et Hozuki faisant avancer la possibilité d'une future relation entre eux, ce qu'on est plusieurs à attendre. Classique mais agréable.
J'aurais aimé pour ma part quelque chose de fin dense, plus complexe, plus fin aussi avec des émotions qui me prennent plus aux tripes ou au moins une camaraderie plus franche. Dans ce tome, c'est un peu la douche froide parfois. Heureusement que l'autrice excelle quand il s'agit de parler des passés dysfonctionnels de ces deux héros. C'est là la plus grande source d'intérêt et d'émotion de l'oeuvre. Espérons que cela augmente et prenne encore plus de place dans les prochains tomes pour ne pas avoir de sentiment de lassitude.
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