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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Suite a un phénomène inexpliqué , les hommes commencent a se rendre compte que leur intelligence a subi un bon considérable . Pour certains cela est une bonne chose pour d'autres cela est plus difficile a accepter.

Paul Anderson nous livre un roman engagé : a la fois il démontre que l'homme même si il accroit son intelligence reste plein des vices de ce monde. Mais surtout il démontre que l'homme dénigre les métiers de bases qui deviennent pour eux ingrats.. et cela induit la perte du monde puisque plus aucune ressource n'est produite.
C'est aussi l'occasion pour l'auteur de montrer comment un état peut se servir des inventions des scientifiques. Même si ceux-ci font des recherches dans un but de paix et d'évolution, les dirigeants s'en servent pour détruire l'humanité.
Ce roman est une belle critique post Hiroshima.

Un beau roman, mais qui au vu de son année de parution semble un peu désuet de nos jours.
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Étant un fan de la première heure de l'âge d'or de la science-fiction américaine (qui comme chacun sait, date des années 50… mais ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, hein, il y a eu de nombreuses rééditions depuis), j'ai toujours considéré Poul Anderson comme un auteur un cran en-dessous de mon quatuor de tête : Van Vogt, Asimov, Heinlein, Simak. C'est pourtant la deuxième fois que je choisis cet auteur dans le cadre d'une opération Masse Critique consacrée à la littérature de l'imaginaire, après avoir sélectionné lors d'une précédente opération Tau Zéro, du même auteur et chez le même éditeur, qui fut une très belle découverte.
Avec Barrière mentale, j'avais espéré retrouver à nouveau cette ambiance si particulière qui vous étreint lorsque vous renouez avec un genre littéraire appartenant désormais à votre passé, comme un vieux jouet séduisant et un peu vintage, pas complètement oublié et encore capable de susciter quelques émotions nostalgiques. Bon continuer à écrire des phrases comme celle-là demande beaucoup de boulot et je vais donc maintenant entrer dans le vif du sujet. L'émotion n'était cette fois-ci pas totalement au rendez-vous.
Poul Anderson plutôt à l'aise jusqu'alors dans l'écriture de nouvelles, imagine un scénario plus ambitieux qui mérite de fait le passage au roman. La Terre sur son parcours quitte un champ cosmique de nature électromagnétique dont personne ne connaissait l'existence et qui avait eu pour effet de brider l'intelligence de tout être vivant sur la planète. Il en résulte que chaque homme, femme, enfant… devient en quelques jours beaucoup plus intelligent, et chaque veau, vache, cochon, couvée… ne tarde pas à faire de même. L'organisation de la civilisation va-t-elle résister à cette transformation radicale ?
Les exemples de manifestation du décuplement de l'intelligence sont habilement choisis. Un lapin, dans la scène d'ouverture, parvient astucieusement à s'évader d'un piège ; un simple d'esprit crée une micro société rurale intégrant des animaux ; un asiatique maîtrise son métabolisme et se fait gourou ; des scientifiques restés dans leur laboratoire créent les outils de la conquête spatiale, alors que la plupart des citadins ont déserté les villes … Cependant, la facture sera très lourde à payer pour la plupart des humains : la prise de conscience soudaine des conditions de vie et des positions sociales inégalitaires provoque grèves, émeutes, insurrections, guerres, pénuries, blocage des sociétés, etc.
Pour Poul Anderson, l'intelligence reconquise n'exclut pas la manipulation de l'homme par l'homme, la cupidité, la convoitise, l'individualisme, et les autres maux de l'humanité. Après le choc initial, le plus grand désordre règne et tout sera donc à reconstruire.
Le roman souffre de quelques défauts inhérents au genre, qui prennent ici un relief particulièrement aigu. Nous sommes dans une fiction proposant une vision de l'avenir à travers le prisme des années 50. le moins que l'on puisse dire est que cet avenir manque cruellement de modernité. Les femmes sont nunuches et reléguées à leur rôle assumé de femme au foyer entièrement vouée au service et au bien-être de leur mari. Un autre exemple qui passe difficilement de nos jours (une maladresse de traduction ?) : des simples d'esprit et des arriérés mentaux devenus plus intelligents se sont organisés en société autarcique observée à distance par les gens dits « normaux » qui leur donnent du « votre race » (page 232). Par ailleurs, les inégalités et les classes sociales ne peuvent disparaître, le personnel domestique qui fait désormais faux bond est remplacé par des singes serviles et corvéables (plutôt que des robots). Lorsque le roman paraît en 1954, nous rappelle la postface, Martin Luther King n'avait pas encore commencé sa lutte contre les lois ségrégationnistes.
Peut-être suite à la restauration du texte complet (édulcoré et densifié lors des premières publications), le roman tombe dans un autre travers : la profusion d'histoires parallèles et de personnages secondaires, qui n'apparaissent que dans un seul chapitre, et encombrent le récit principal tout en frustrant le lecteur. Ces intrigues parallèles ne sont pas développées et sont même parfois purement et simplement abandonnées en cours de route. Il en résulte une désagréable impression de dispersion ou de travail inachevé.
Les thèmes abordés restent néanmoins sympathiques et propices à la réflexion, comme c'est le cas pour toute bonne science-fiction. On pense bien sûr à Demain les chiens de Clifford D. Simak (l'avenir de l'homme est ailleurs ; les sociétés humaines font place à des sociétés animalières) et à Des fleurs pour Algernon de Daniel Keyes (devenir plus intelligent rend-il heureux ?). Contrairement à Barrière mentale, ces deux classiques de la SF, parus respectivement en 1944 et 1959, n'ont pas pris une seule ride.
Dans la version des éditions du Bélial' de 2013, le roman est complété par trois autres récits de Poul Anderson abordant des thèmes similaires. Ces trois nouvelles sont de très bonne facture. Dans Les Arriérés (1958), des visiteurs provenant d'une civilisation extraterrestre avancée jouent aux touristes sur Terre mais sont-ils les plus malins ? Dans Technique de survie (1957), trois voyageurs temporels du XXe siècle échangent leur époque avec trois Romains de l'Antiquité. Dans Terrien, prends garde ! (1951), un extraterrestre humanoïde supérieurement intelligent échoue sur Terre et tente de rejoindre sa civilisation.
L'ouvrage offre en prime d'autres bonus. L'avant-propos de Jean-Daniel Brèque situe le roman dans la carrière de Poul Anderson. La magnifique illustration de couverture signée Manchu est reprise sur le marque-page fourni et dédié au livre. Et pour couronner le tout, une postface scientifique de Suzanne Robic et Karim Jerbi fait le point sur l'état actuel des neurosciences, tente de répondre aux diverses questions philosophiques posées par le roman et revisite en les éclairant les théories neurologiques avancées par Poul Anderson. Un grand merci à Babelio et aux éditions du Bélial' pour cette opération Masse critique, qui, on l'aura compris, était une fois de plus de très grande qualité.
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J'ai trouvé le postulat de départ super intéressant : toutes les créatures terrestres deviennent soudain plus intelligentes, animaux compris. La scène d'introduction est géniale, on voit un lapin pris au piège qui se met à réfléchir et à trouver la solution pour s'échapper, et dans l'ensemble la mise en place de la situation est très bien décrite, de façon presque cinématographique.
Et pourtant...
Passée l'introduction, j'ai trouvé le propos assez peu intéressant. J'attendais une réflexion plus globale. le résumé m'avait laissé croire que les animaux auraient une plus grande part dans l'histoire (là, à part des cochons malveillants et un singe qui bricole... Bon, c'est pas l'extase quoi !). Alors d'accord, mon côté Brigitte Bardot aurait voulu qu'on en parle plus, et je suis déçue, c'est très subjectif. D'accord, je l'admet.
Toutefois, je n'ai pas non plus été convaincue par le reste : les gens sont plus intelligents, et donc ils quittent les villes (mais pourquoi ???), ils paniquent, ils lâchent tout, ils n'aiment plus rien ni personne... Personnellement, je n'y crois pas une seule seconde. Peut-être que ça aurait pu mieux marcher si on avait suivi des personnes dans ce cas là. Mais là, on nous dit "Dans les villes et partout dans le monde, les gens deviennent intelligents et se barrent, et plus rien n'a d"importance à leurs yeux. Mais rencontrez nos héros, scientifiques devenus supra-intelligents, qui restent à New-York, qui s'aiment, qui continuent à travailler. Et Machin aime toujours sa femme (même si c'est une potiche), il est fou d'elle, même si apparemment le reste de la population mondiale n'est plus capable d'aimer !". Pour moi c'est bancal. Et particulièrement ennuyeux.
Ce qui m'a achevé, c'est leur pseudo "langage complété". J'ai trouvé ça ridicule, et difficile à imaginer. Pour moi, ça n'a fait que confirmer l'improbabilité de l'histoire. En plus, j'ai plutôt tendance à me dire que, si les gens deviennent si intelligents que ça, il y a plutôt plus de chance qu'ils pensent tellement de trucs différents qu'ils ne se comprennent pas d'un coup d'oeil. Après tout, il suffit de voir l'évolution d'un enfant : acquérir le langage, c'est se développer plus rapidement. Et là on nous dit "Ah ben non en fait, parler, c'est pour les débiles". Et on veut me faire avaler ça ?!
A la limite, si l'auteur avait pris le parti de partir dans du fantastique, et de développer par exemple la télépathie (il en parle vaguement à un moment, mais ce n'est visiblement que détail car on n'y revient pas), ça aurait pu marcher. Mais là, j'ai l'impression que le propos se veut politique plus qu'autre chose. J'aurais préféré un texte avec plus de chapitres sur la "ferme des attardés mentaux", qui me semblait bien plus intéressante que l'histoire autours des scientifiques qui... Que font-ils vraiment d'ailleurs ? Ils reconstruisent le monde ? Ils réfléchissent au pourquoi du comment ? Je n'ai pas compris à quoi ils servent, et ils m'ont ennuyé.
En conclusion, je trouve que l'interrogation est passionnante : "que deviendrais le monde si soudain, toutes les créatures devenaient beaucoup plus intelligentes ?". Mais l'auteur n'a pas réussi à me faire croire à son histoire. Et pour ma part, l'angle d'attaque me semble totalement inintéressant.
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Poul Anderson exploite l'idée qu'une barrière entravait l'intelligence et que celle-ci disparaît subitement et permet de décupler l'intelligence de chacun, homme comme animal. Les animaux se rebellent, ils ne souhaitent plus être exploités par l'homme. Les hommes qui occupaient jusqu'ici un travail indigne d'intérêt arrêtent de travailler trouvant leur emploi indécent vis à vis de leur intelligence nouvelle. Et la pauvre femme au foyer découvre la vacuité de sa vie …Outre quelques passages qui m'ont un peu interpellé, l'idée du roman qui rappelle « Des fleurs pour Algernon » de Daniel Keyes, n'est pas dénuée d'intérêt, où le surcroît d'intelligence réveille l'homme endormi … L'intelligence c'est bien, ça ouvre de nouvelle perspectives de recherches, de découvertes, d'avancées technologiques, mais rend-t-elle l'homme plus heureux ? de plus, je ne sais pas si c'est voulu par l'auteur mais la nouvelle façon de communiquer de l'homme à l'intelligence décuplée est finalement assez primitive...
La suite sur le blog :

Lien : http://laprophetiedesanes.bl..
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Le hic avec Anderson, c'est que c'est plus un raconteur d'ambiance que d'histoires. Après avoir lu La patrouille du temps tome 1 et 2, puis Barrière mentale, j'en suis de plus en plus persuadé. J'espère me tromper avec un titre plus récent, mais sur tout ces premiers textes, j'ai l'impression qu'il ne sait pas faire un fil rouge, qu'il abandonne des idées en courts de route, qu'il navigue à l'aveugle.
Résultat il y a de belles descriptions, parfois une réflexion pertinente, mais globalement, on s'ennuie. Au point que j'ai préféré les trois nouvelles qui complètent de livre que l'histoire de "barrière mentale" qui rate sa cible et s'étire à l'infini.
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Il s'agit ici de mon tout premier livre de cet auteur. J'ai été séduite par l'idée de base sur laquelle se fonde l'histoire: Sur une période de quelques jours, la population mondiale voit ses capacités intellectuelles augmenter de façon délirante. Pas seulement les hommes, mais les animaux également. Ce bouleversement provoque une situation tout à fait chaotique, la plupart des humains ayant soudainement des centres d'intérêt bien plus élevé que de planter des légumes, extraire du pétrole ou accueillir les visiteurs à la réception d'un hôtel. de la même manière, les chevaux refusent de tirer les charrues et les cochons de se laisser découper en côtelettes.
Le livre raconte l'adaptation de la race humaine à ce phénomène et explique sa provenance.
Cette idée est tout simplement géniale. Les développements qui s'ensuivent sont des plus intéressants, quoique parfois "capilo-tracté". Je n'ai pas accroché particulièrement à l'écriture de l'auteur, mais j'ai apprécié ses idées, qui m'ont données à réfléchir.
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C'est un des chefs d'oeuvre de Poul Anderson, et la traduction a été revue et complétée. le volume, très bien édité, est complété par deux nouvelles sur le même sujet que le roman, une préface et une postface. C'est vraiment un plaisir de relire cet excellent roman de SF dans une bonne édition.
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