L'or sarde

Un bouquin qui craint. Viol et meurtre de gamin. Rapt et rançon. Lettres anonymes. Écrit, décrit dans un sabir sarde et italien agrémenté de latin et de sicilien. Ambiance des années 70, on roule encore en 127, mais le pape est flingué par un turc, nous sommes donc en mai 81. Une fine couche de modernité sur un fond antique de fatalisme qui fait froid dans le dos. le narrateur est maire de Fraus, père d'un fils de onze ans qui pisse au lit, membre du parti et professeur de philosophie. L'enquête officielle suivra la piste “Pistis”, un pauvre tailleur qui devra endosser un crime infamant avec des faux aveux et un vrai suicide qui permettent de classer l'affaire. Des activités curieuses dans l'ancienne mine de talc oblige le maire à mener une enquête officieuse qui dérange au point qu'il sera victime de menaces et d'une tentative d'assassinat déguisée en accident. La puissance et les ressources de l'ennemi désigne les services et si la revanche est impossible, la mine s'effondrera et un roman témoignera du dysfonctionnement de l'état. Un bon polar avec une mise en abysme réussie et une ambiance régionale bien rendue.

Polar sans policier, tout juste un adjudant et un juge d'instruction peu efficaces. Un adolescent disparaît, enlèvement crapuleux? meurtre et viol d'un détraqué sexuel? le suspect désigné, un musicien homosexuel se suicide en prison. le Maire de Fraus mène son enquête avec ses adjoints, le secrétaire de mairie et le concierge du collège. Fraus est un village perdu dans l'intérieur, sa mine de talc a fermé, les goélands survolent une décharge, le patron du magasin d'électro-ménager se donne des airs de grandeurs, le neveu de ce dernier  a disparu. Fraus a aussi une inquiétante Maison de l'Ogre et une zone archéologique avec un nuraghe. 


Le Maire, le narrateur, est professeur de philosophie, spécialiste de Moore et de l'Utopie. Giulio Angioni, l'auteur, anthropologue, décrit tout un monde dans ce "trou-du-cul-du monde" avec son histoire , ses coutumes, ses croyances, ses animaux - ânes, chiens, abeilles  et même Mouche Bouchère. Il campe des personnages attachants. C'est un roman très riche malgré les 230  pages. Parfois un peu confus, cependant. 

Sorcellerie ou mafia? 

Jusqu'au bout, le lecteur hésite. 
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