En s'affirmant comme héritiers présomptifs de l'empire romain, les monarques absolus se doivent de réaliser un idéal de gouvernement existant en dehors d'eux, doué d'une matérialité et d'une objectivité perceptibles par tous. L'autonomie du modèle historique justifie à leurs yeux l'autonomie de leur politique. Ils n'ont pas de compte à rendre à la nation ; ils ne cherchent même pas le consensus, puisqu'il s'agit pour eux de récupérer l'héritage légitime de l'empire. Cet héritage leur revient de droit, il est connu de tous, il est lisible dans la culture dispensée aux membres de la nation. Lorsque les intellectuels de l'Etat, dans les premières années du règne, peignent la figure du monarque sous les traits de l'empereur Auguste, il ne s'agit pas d'un masque d'emprunt utilisé seulement le temps d'une fête, pour l'entrée royale ou le carrousel. De telles cérémonies rendent manifeste aux yeux de tous la dimension socio-historique du souverain français en cristallisant son portrait mythologique. Louis XIV n'est pas la réincarnation d'Auguste ; il n'est pas non plus le roi de France voulant imiter l'empereur romain ; il devient Louis-Auguste, un nouveau personnage projeté dans un dimension autre, qui associe le présent au passé, le mythe à l'histoire. L'Imperium qu'il s'agit de réaliser constitue une essence douée de la même autonomie que les Idées platoniciennes ; c'est un être qui doit s'incarner une fois encore dans un pays et dans une politique.
Miroirs de Tintin : Tintin et l'Amérique
- Textes de
Jean Marie APOSTOLIDES (auteur du "Musée
imaginaire de Tintin" et des "
métamorphoses de Tintin") et de
Michel SERRES
- Des bulles reconstituées avec les comédiens Eve et Philippe SOULAIN, des extraits de
films et les impressions d'enfants et d'
adolescents sur leur perception de Tintin.
- Tintin et l'Amérique : du gang au
journalisme, de la
radio rétro à la mode skin .