D'une lecture rapide et richement illustré, ce roman pour enfants a pour originalité de raconter les persécutions contre les Juifs du point de vue de deux enfants qui observent le monde dans lequel ils vivent depuis la cime des arbres de leur forêt, tout en philosophant sur l'amitié, Dieu, les mamans, les persécutions, la forêt, la connaissance et l'étude. On pense ainsi au baron perché de
Calvino (en beaucoup plus court !) pour le ton non réaliste. La fin notamment sonne comme une fable, car il apparaît de plus en plus irréaliste la survie en bonne santé des enfants malgré l'aide de leurs "anges".
Thomas et Adam sont deux enfants très différents qui, dans leurs débats, font penser aussi au poème La Rose et le Réséda, l'un d'une éducation athée, l'autre d'une famille croyante et traditionaliste, les deux rassemblés par les événements, s'épaulant, le premier "trop" bon élève, trop excellent aux yeux des autres enfants, le second plus enfantin, habitué à grimper aux arbres, jouer dans la forêt. C'est surtout le second qui, dans ces circonstances exceptionnelles, va guider le premier, à qui les connaissances théoriques ne sont plus utiles ici, voire même dont la maturité intellectuelle son devenues handicapantes.
Ce qu'on peut reprocher à ce récit, c'est un certain parti pris de l'auteur pour l'enfant croyant et proche de la nature, ainsi qu'une vision absolument positive de l'armée russe, animée uniquement par le sens du devoir... un peu idéaliste, mais néanmoins poétique.