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Camille Froidevaux-Metterie (Autre)
EAN : 9782228928304
208 pages
Payot et Rivages (12/05/2021)
4.2/5   47 notes
Résumé :
Ouvrons la parole et alertons : les femmes ne doivent plus traverser seules les difficultés du premier trimestre. Pour 85 % des femmes, les trois premiers mois de la grossesse sont, par certains aspects, un enfer tant physique que psychologique : nausées, vomissements, fatigue extrême, état dépressif, peur de la fausse couche et, dans près de 20 % des cas, fausse couche réelle... Alors que le début de grossesse est marqué par l'insécurité permanente d'un corps qui m... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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« [P]our qu'on traite un fait grave, très répandu mais partagé par une majorité de personnes dominées (femmes, enfants, personnes racisées, etc.), il faut en parler beaucoup, et sans relâche, jusqu'à ce qu'un jour ce soit enfin entendu et qu'un processus de changement systémique s'enclenche. »

La libération de la parole est toujours en cours. Récemment a notamment émergé le mouvement #MonPostPartum, une de ses fondatrices, Illana Weizman, ayant d'ailleurs abordé le post-partum dans son ouvrage d'utilité publique « Ceci est notre post-partum ». Cependant, il reste un tabou autour du corps biologiquement féminin et plus particulièrement autour de la grossesse : le premier trimestre.

J'ai eu un vrai coup de coeur pour ce livre de Judith Aquien. Il y a beaucoup d'excellentes publications féministes mais certains ouvrages ont le pouvoir de changer notre manière de penser et « Trois mois sous silence » en fait partie. Je n'avais en effet jamais réfléchi au silence qui entoure ces trois premiers mois de grossesse, j'avais intégré qu'il fallait garder pour soi le fait d'attendre un enfant à cause des risques encourus, je m'étonnais de certaines annonces précoces parmi mon entourage.

Je n'avais pas réalisé la charge mentale que cela représente de garder une grossesse et les maux qui l'accompagnent pour soi et de vivre dans la peur qu'elle s'arrête, ni réalisé les conséquences que cela implique dans le cas où la grossesse est interrompue et où un deuil pré-natal est à faire. Une note de vocabulaire est d'ailleurs très importante : on ne fait pas une fausse couche, on la subit. Je n'avais pas non plus pensé à la manière dont la société, encore une fois, est profondément inadaptée aux femmes.

Témoignages, chiffres, études, Judith Aquien mobilise beaucoup de ressources pour offrir à ses lecteur•ice•s un ouvrage à la structure limpide et aux propos à la fois révoltants et réconfortants pour les concerné•e•s. Pour ma part, j'y ai trouvé une nouvelle pierre à ajouter à l'édifice de mon engagement féministe, ainsi que la volonté d'être présente pour toutes les personnes que je connais qui peuvent se retrouver silenciées durant une période délicate. À lire, à partager !
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Un livre que j'ai trouvé très intéressant et qui amène à la réflexion.
Ce livre part de la réflexion du silence et du tabou des 3 premiers mois de grossesse. On entend peu parler de ces mois là, de peur d'une fausse couche, de peur d'être vu comme des faibles. On parle peu des "petits maux" de la grossesse car on la banalise. D'ailleurs a t elle le droit d'exister sachant qu'en général on ne dit pas qu'on est enceinte avant un certain temps ?
Ce livre dénonce les traitements (ou plutôt non traitements) que subissent les femmes lors des 3 premiers mois de grossesse. le silence des fausses couches et la non prises en charge de l'émotionnel.
Elle va plus loin encore en dénonçant le sexisme dans le monde du travail (préférer engager quelqu'un qui ne tombera pas enceinte), les inégalités entre les hommes et les femmes (elle a fait des recherches vachement poussées et je ne m'imaginais pas combien il y en a encore...). Elle dénonce le fait que le 2eme parent est complètement invisible dans la grossesse (pas ou peu de livres pour le 2nd parent, pas du tout parler de l'émotionnel du papa qui doit rester fort en cas de fausse couche ...)
J'ai apprécié cette lecture car elle m'a ouvert les yeux sur certains combats à mener à l'avenir. C'est le premier livre qui parle des trois premiers mois de grossesse. J'espère en lire d'autres à l'avenir. D'autres qui prennent en compte le 2eme parent, les couples homosexuels...
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Si il y a un tabou tout aussi fort que le non désir d'enfant, il s'agit des fameux trois premiers mois de grossesse. Depuis des siècles, ces semaines sont considérées comme inexistantes aux yeux de tous, de la loi autant que des professionnels de santé. Cette enquête met en lumière les nombreuses invisibilisations des femmes dans le domaine de la santé et de la maternité. Ce livre est aux frontières du témoignage et de l'essai en abordant les sujets sous l'angle de la santé mais aussi physique et psychologique, afin de rendre compte du maximum de changements possibles du corps au cours de ces semaines particulières.

En effet, la superstition est si tenace qu'aujourd'hui encore les couples n'annoncent pas l'heureux événement avant la fin de ces 3 mois. Mais cela ne veut pas dire pour autant qu'il ne se passe rien, ce sont parmi les semaines les plus douloureuses et complexes de la grossesse. le corps change et si à l'extérieur cela ne se remarque pas, l'intérieur est un véritable chaos. Les professionnels de santé minimisent ces changements et ces douleurs, les plaçant sur le compte de la douilletterie féminine, bien connue ! Les manuels de grossesses ne parlent que de ''petits maux'' qu'il faut savoir endurer pour vivre pleinement ces mois d'idylles. Mais aucuns n'évoquent vraiment la réalité, tout comme les médecins. L'ensemble du corps médical est conçu pour que la femme ne parle pas de ce qu'elle subit, à tort car c'est là que commence l'intériorisation, c'est là que la parole serait salutaire, là où on ne rencontre que le silence.

Si depuis peu, cela tend à évoluer notamment avec des sites ou des listes de professionnels spécialisés dans ces questions comme le site Gyn&co ou martinwinckler.com, ce n'est qu'un petit début. Il faut absolument ouvrir la parole sur ce type de sujets. le livre aborde également la fausse couche ou les violences obstétricales afin que les femmes enceintes ou non puisent dans ce manifeste une bonne partie des réponses à leurs interrogations.
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Un livre court et intéressant sur la question des trois premiers mois de la grossesse. L'autrice questionne la pertinence de ce silence, dénonce le manque de prise en charge des grossesses dans ces premiers mois qui sont pourtant les plus difficiles. Les femmes sont invisibilisées et réduites au silence alors que les symptômes sont très pénibles dans une majeure partie des cas.

Elle dénonce le sexisme dans le cadre du travail, le manque d'accompagnement en cas de fausse couche, le silence autour alors que cela concerne une femme sur quatre.

Elle dénonce l'hypocrisie de cette situation, les souffrances qui en découle, les violences du corps médical.

Je pense qu'après cette lecture il est nécessaire de pousser plus loin et l'autrice le dit elle-même, il ne s'agit pas tant d'un essai que d'un appel à ouvrir les yeux et travailler sur le sujet.

Un bon point de départ que je recommande donc.
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Je l'avais repéré dès sa sortie, je m'étais dit que j'attendrai le bon moment pour le lire, c'est chose faite !
🤰 Ce livre aborde les 3 premiers mois de grossesse, cette période où est conseillé aux femmes enceintes de ne pas crier sur tous les toits leur nouvel « état ».
💁 Ce qui m'a plu dans ce livre : la partie sur la fausse couche (et le dénoncement de l'absence de congé maladie proposé lorsqu'elle survient), le fait que la grossesse ne soit déclare à l'assurance maladie et à la CAF qu'au bout de 12 semaines (quid des 12 premières semaines, n'est-on pas encore enceinte ?). J'ai aimé les références, le ton, je l'ai lu pratiquement d'une traite. Je le conseille !!
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critiques presse (1)
Lexpress
10 mai 2022
Avec Trois mois sous silence, elle est une des premières à se pencher sur la condition des femmes en début de grossesse. Et à dénoncer leur non prise en charge globale au moment même où cette dernière "est la plus difficile à vivre".
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il deviendra évident, une fois ce tabou véritablement sorti du bois, que la recherche médicale doit trouver un remède efficace pour éviter aux femmes de souffrir tout au long de leur vie - pendant les règles, pendant la gros-sesse, pendant la fausse couche, pendant la ménopause. Il deviendra évident que la douleur de la femme ne peut plus être perçue comme incontournable, et donc il deviendra évident qu'il faut impérativement cesser de ne pas la penser, et considérer comme invraisemblable que la moitié de la population souffre autant, aussi souvent, tout en contribuant autant à la société sur tous ses plans - vie économique, soin, politique, arts, sciences en parallèle de I'« œuvre» procréatrice: car, au fond, au regard de notre contribution à la société, s'il devait subsister un écart de salaire en faveur d'un genre, il me semble bien que nous autres femmes devrions être bien mieux payées que les hommes.
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« Dans les livres de grossesse [...], on oscille entre le sexisme bête et méchant, les stéréotypes genrés, la répartition inégale de la charge mentale, et de façon générale le postulat que la grossesse, c'est l'affaire des femmes. Charge à elles de réussir à y intéresser leur compagnon, parce que lui, à la base, ça ne le concerne pas tel-lement, sauf au moment de dégainer ses tournevis pour le montage de la table à langer. » Paul Bondé, Les livres de grossesse sont sexistes envers les femmes ET les hommes
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Le peu de discours qui entoure la fausse couche dédramatise et ne fait guère cas de la détresse vécue : le site SOS Bébé, censé proposer une ligne d'écoute et des paroles par conséquent apaisantes, ouvre son article
«Pourquoi fait-on une fausse couche ? » avec cette citation de médecin :
D'un point de vue purement médical, dit le professeur Tournaire, l'événement est considéré comme banal et sans gravité et n'aura pas de conséquences sur le succès des grossesses futures.
Banal ? Oui, statistiquement. Mais pourquoi poser ce mot sur ce site, à cet article, a priori destiné aux femmes qui l'ont subie ou ont peur de la subir ? Dit-on à des personnes récemment endeuillées que « la mort est banale » pour les consoler, sous prétexte qu'elle touche 100 % de l'humanité? Pourquoi faire valoir une statistique à l'endroit même où devrait s'organiser un accueil, une prise en charge ? Subir une fausse couche, ce n'est pas entrer dans une banale statistique, c'est faire l'expérience crue du deuil - deuil de l'enfant à venir, du projet de grossesse, et remise en question de sa capacité à pouvoir donner la vie ou non.
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Si vous optez pour l'ITG, votre rôle, en tant que père, sera difficile. Vous devrez soutenir la maman autant que vous le pourrez en mettant un peu de côté votre propre douleur.
Mais pourquoi, enfin, la douleur de son compagnon serait-elle une entrave à celle de la mère ? Savoir qu'on est deux à souffrir, n'est-ce pas une « bonne manière » de traverser le deuil ?
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Pourquoi pas un psychologue spécialisé en périnatalité, mais je crois que le plus important, vrai pour n'importe quel événement traumatique, c'est de dire à l'individu qui a vécu ça: « Je sais que tu souffres, qu'est-ce que je peux t'apporter, de quoi as-tu besoin ? » Qu'importe la proposition, proposez à la femme des possibilités.
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Vidéo de Judith Aquien
Smartphone : lorsque les applications deviennent intrusives. Judith Aquien exprime le fantasme de beaucoup de gens qui utilisent leur smartphone dans l'objectif de surveiller leur santé.
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