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EAN : 9782020988346
334 pages
Seuil (05/02/2009)
4/5   3 notes
Résumé :
À la rubrique "inclassables" de l'histoire des sciences, "Forme et croissance" occupe une place de choix. Écrit par un naturaliste écossais qui fut aussi mathématicien et traducteur d'Aristote, il mêle magistralement la science et la littérature dans une prose d'une qualité rare illustrée de dessins inoubliables. Des cornes de bélier aux nervures des ailes de libellule et aux squelettes de dinosaures, l'auteur analyse le vivant avec l’œil du géomètre, pour conclure ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
ATTENTION, AUTEUR RARE, LIVRE COMME ON N'EN FAIT PLUS !
Comment vous dire ? Comment vous expliquer D'Arcy Thompson. C'est un OVNI, c'est un esprit universel, un ermite du savoir, un talentueux du verbe et de l'équation.
D'Arcy Thompson est un vieil écossais têtu, il est né vieux et têtu, sa vie durant il a été vieux et têtu, en dehors de toutes les modes, de tous les genres sexy du moment, droit dans ses bottes, sur ses rails immuables, à creuser son sillon, et quel sillon ! J'adore les vieux teigneux dans son genre qui ne s'en laissent jamais compter, adeptes de la devise de Candide : " Cela est bien dit, mais il faut cultiver notre jardin. " D'une érudition et d'un esprit à faire pâlir n'importe quel prix Nobel de n'importe quelle discipline, tel était le vieux bonhomme têtu et fulgurant qu'on appelait D'Arcy Wentworth Thompson.
Non content d'être un expert des langues mortes du bassin méditerranéen, d'être l'un des traducteurs d'Aristote en anglais, amateur et connaisseur de toute la pensée philosophique, Kant en tête, d'être à la pointe des mathématiques et de la physique de son temps, D'Arcy Wentworth Thompson est aussi un infatigable zoologiste, arpenteur des mers du globe à la recherche de spécimens (surtout marins) qu'il inspectait sous toutes les coutures, pied à coulisse en main et dont il noircissait des tonnes de carnets avec des milliers de mesures.
Il s'est beaucoup intéressé aux structures anatomiques rigides des êtres vivants et s'est étonné qu'on n'y ait pas davantage réfléchi comme on le fait d'un édifice architectural.
Ainsi a-t-il commencé à regarder les squelettes de quadrupèdes exactement comme la structure métallique d'un pont. Si l'on modifie telle structure, alors il faut aussi modifier telle autre sans quoi l'équilibre physique est rompu. Claude Lévi-Strauss n'a d'ailleurs jamais caché l'influence qu'a eu D'Arcy Thompson dans son inspiration du structuralisme.
De ses longs et méticuleux travaux de fourmi, notamment par des méthodes comparatives, des mises en équations, des repérages de coordonnées de points sur des structures du vivant, il s'est aussi intéressé à la forme d'un point de vue dynamique, c'est-à-dire, aux modalités de la croissance.
La version que nous pouvons trouver en français est une version expurgée de son monumental " On Growth And Form " paru en 1917 et augmenté en 1942, qui traite de toutes ces questions en détail et dans un délice de langue anglaise.
C'est lui qui, le premier et de la façon la plus convaincante, a souligné le rôle fondamental et négligé des contraintes physiques dans le processus évolutif. Si tel suidé, par exemple (mammifères de la famille du porc), subit un allongement et un alourdissement de son crâne, alors, cela se traduira, par un raccourcissement de son cou, une élévation du point d'ancrage de ses membres antérieurs par rapport à la ligne d'attache des membres postérieurs et une élévation de ses arêtes vertébrales au-dessus des épaules. Même chose pour la girafe mais avec une réduction du volume crânien proportionnelle à l'allongement du cou. Pour que la girafe conserve une ligne dorsale horizontale avec une telle longueur de cou, il aurait fallu qu'elle ait une longue et lourde queue, comme c'était le cas pour certains dinosaures, etc., etc.
Il en va de même pour l'évolution du faciès humain par rapport à celui des chimpanzés. du fait de notre néoténie, la forme de notre crâne adulte correspond au stade immature d'un crâne de chimpanzé, et ainsi de suite dans encore beaucoup d'autres exemples admirables dont regorge cet ouvrage classique mais emblématique, qui peut intéresser tous les curieux (parfois un peu ardu mais surmontable) et que chaque biologiste aurait dû faire passer au moins une fois dans ses mains, du moins c'est mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Le plus grand classique du genre et pourtant le seul ouvrage de Sir D'Arcy Thompson. Des approches qui font maintenant école et servent de base à des recherches en morphologie ou en science des formes... lire d'ailleurs à ce sujet les autres critiques sur ce site..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Un homme ou un animal marchent d'autant plus lentement qu'ils sont plus petits, et cela en proportion égale au rapport des racines carrées de leurs dimensions linéaires. En revanche, si le mouvement des membres s'effectuait à la même vitesse quelle que soit la taille de l'animal — si le balancement des pattes de la souris n'était pas plus rapide que celui des jambes du cheval — la souris se déplacerait aussi lentement, et peut-être même plus lentement encore, que la tortue. M. Delisle avait constaté qu'une mouche se déplaçait de 7,5 cm en une demi-seconde, une allure tout à fait respectable. Quand nous marchons à 5 km/h, nous parcourons 138 cm en une seconde, c'est-à-dire que nous nous déplaçons 88/6 = 14,7 fois plus vite que la mouche de Delisle. Notre allure serait identique à celle de la mouche si nous mesurions 1/(14,7)2, c'est-à-dire 1/126 de notre taille réelle — disons 0,8 cm de haut.
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