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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un bon roman sur la délation,
Je me suis dit est bien qu'il révèle son identité, mais finalement
c'est une tout autre histoire bien plus complexe que cela.
L'on se dit qu'il y ai une vengeance faite et c'est le contraire qu'il y a eu concernant l'histoire, comme quoi, il ne faut pas juger..
J'hésitais à lire ce livre finalement une belle surprise.
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La cliente
Le narrateur rédige une biographie, celle de Désiré Simon, un romancier "pratiquant le mensonge qui dit la vérité" (personnage inspiré peut être par Romain Gary ?) Cet écrivain prolixe connut quelque inquiétude pendant l'Occupation, il dut démontrer qu'il n'était pas juif (Simon, = Shimon ?) Afin de vérifier cet épisode, le biographe est autorisé à compulser les archives de cette époque. En effectuant cette investigation il va découvrir, par le plus grand des hasards, une lettre de dénonciation concernant une famille juive à laquelle il est, par alliance, apparenté, les Fechner. Ce sont des fourreurs, et effectivement, une partie de cette famille a été décimée pendant la guerre.
Il découvre le nom de celle qui est à l'origine de la déportation et de la mort de bon nombre de Fechner , il apprendra que c'est une cliente, toujours fidèle, elle-même fleuriste installée à proximité du commerce de fourrure .
Alors, se substituant aux membres survivants, il n'aura de cesse de tout faire pour « lui glacer le sang, rendre sa vie invivable, désarmer son âme. Qu'elle parle, qu'elle dise tout, qu'elle explique enfin l'inexplicable ».
Il retrouvera aussi l'inspecteur aux affaires juives qui avait mené cette enquête avec zèle et qui , contraint, livrera aussi sa vérité, encore plus terrible, plus dévastatrice .

Un récit qui relate et met en exergue, de façon originale, cette période noire pendant laquelle ces pratiques de délation peu glorieuses étaient courantes et invite à réfléchir, comme le narrateur, à la question qu'il se pose « Dans l'exercice du Mal, qu'est ce qui relève de la pulsion de mort, de l'instinct de destruction, du désir de domination, de la volonté de pouvoir que tout être a en lui, et qu'est ce qui découle de la formation morale et intellectuelle, du contexte politique, du milieu, de l'idéologie ?
Vaste réflexion philosophique… Quand on connait la fin de l'histoire, on peut s'interroger aussi sur la façon dont chacun d'entre nous aurait pu se conduire et agir en pareille circonstance… Ne pas juger sans savoir, sans disposer de tous les éléments…

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Le roman de Pierre Assouline ne se lit pas sans un certain malaise qui persiste après qu'on a tourné la dernière page.
Il m'est difficile d'en cerner la cause, des lourds remugles soulevés par les recherches de l'auteur, au mépris de la volonté affirmée des protagonistes de ne pas remuer le passé ou de sa malveillance inavouée, qu'il nie sous couvert d'enquête sur certains bas faits commis pendant l'Occupation.
C'est d'une écriture légère mais les pensées sont lourdes. le récit, une réflexion sur le côté obscur du travail de biographe, une sorte de catharsis pour l'auteur, pèse comme une chappe sur le lecteur.
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En le prenant, je savais que je n'allais pas rire. Pas même sourire. Dénoncer quelqu'un n'est jamais anodin. C'est une sentence. En temps d'occupation, c'est une condamnation à mort. Je ne pensais quand même pas pleurer. Quand même pas. Quand même.

"On peut tout dire, mais peut-on tout entendre ? Pour le savoir, j'avais décidé d'aller trop loin mais pas au-delà." Cette phrase résume bien la quête du narrateur. Biographe et chercheur, c'est en voulant écrire sur un auteur de la période de l'occupation, qui se disait lui-même menacé, qu'il tombe le nez dans des archives classées sensibles. Au détour d'un banal carton il croise des milliers de lettres de dénonciation, anonymes, laissées à l'abandon, en vrac, attendant patiemment d'éclater à la vue de leur futur lecteur. Tous ces bons Français qui avaient donné voisins, amis, collègues de travail, membres de la famille, Juifs.

C'est par hasard qu'il découvre que des amis à lui ont fait les frais de la Révolution Nationale. Les Fechner, fourreurs dans le 15ème Arrondissement de Paris, estampillés Juifs. La conséquence ne s'est pas faite attendre : arrestation, déportation. Qui a bien pu perpétrer un acte aussi lourd de conséquences à une telle époque ? Quels mobiles ont pu animer cette personne ? Si mobiles il y a eu, s'entend.
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Un biographe fait des recherches aux archives sur un écrivain qui aurait été dénoncé pendant la guerre comme étant juif. Il tombe par hasard sur la dénonciation d'une autre famille juive. Il connaît cette famille, et en accord avec le fils, il commence des recherches : il fouille les vieux papiers, et interroge l'entourage. Il découvre petit à petit la vérité et cherche à comprendre celle qui a osé dénoncer cette famille juive à la police. Ses méthodes sont rusées mais peu saines. Il a de la haine pour cette femme et la pousse très loin dans ses retranchements. Mais jusqu'où ira-t-il et quelle est la vraie vérité ? Suspense...
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Mais qu'est ce qui pousse un écrivain à se plonger dans les infections de l'histoire?

De la dénonciation des français entre eux pendant la guerre, certains ont fait un trait distinctif de nos concitoyens. Dans cette chambre d'écho qui empêche toute prise de recul critique, Assouline devenu historien enquêteur voulait savoir maladivement les motivations du Mal gratuit. Il sait que son oeuvre est malsaine pour remuer des souvenirs non seulement dans le pays, mais aussi dans les familles des déportés. Pour dépasser son voyeurisme glauque, il échafaude une rédemption dans la conclusion. Crier avec les loups est facile, après guerre comme aujourd'hui, alors que les jugements à l'emporte-pièce sont presque toujours erronés. La cliente en a fait les frais une première fois à l'époque et une seconde fois quand le narrateur lui révèle sa vérité, toujours partielle et sans nuance. le narrateur journaliste, historien et enquêteur perpétue malgré lui le jugement à l'emporte-pièce.

A part le thème glauque partiellement rattrapé par la morale de la conclusion (le Mal n'est pas où on l'attend), La Cliente est un ouvrage superbe. J'aurais aimé savoir ce qui relève de la fiction dans une enquête où l'auteur et le narrateur se confondent intimement.
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Le narrateur, biographe de profession, découvre durant une enquête sur un auteur dont il écrit, un secret de famille ayant pour trame de fond l'Occupation. Partant de la , va débuter une véritable obsession sur l'origine du mal, et tenter de trouver une réponse à l'éternel "pourquoi?".
C'est un très bon livre qui se lit d'une traite, car l'auteur nous embarque avec lui et on se retrouve nous aussi à vouloir savoir, à vouloir comprendre, le mal, son origine, ses conséquences.
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En faisant des recherches pour écrire la biographie d'un célèbre écrivain, le narrateur se voit délivrer un accès aux archives datant de la Seconde Guerre Mondiale et concernant les dénonciations de Juifs. A sa grande surprise, il tombe par hasard sur une lettre de dénonciation concernant la famille d'un de ses amis, commerçant et seul rescapé de la rafle parce qu'il était absent. Il découvre aussi qui a écrit la lettre et après une courte enquête, découvre que cette dame est toujours en vie et qu'elle est toujours la voisine (et une cliente) de son ami dont la famille a été décimée. le secret lui pèse, il ne sait que faire de ce poids...

Un très bon roman sur cette période noire de l'Histoire de notre pays. Un roman sur la mémoire et sur la culpabilité aussi. Avec le narrateur, j'ai été tout d'abord choquée, puis indignée, puis curieuse. Ses états d'âme (dire le secret ou le garder, mettre cette femme face à ses responsabilités ou se taire, rendre la chose publique ou non) passent par différentes phases, plus ou moins exaltées et on sent monter la colère face à cette dénonciation qui a mené une famille entière à la mort. Mais les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être et il faut savoir passer outre les apparences avant de juger... Une très bonne découverte que ce roman.
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