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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Mais qu'est ce qui pousse un écrivain à se plonger dans les infections de l'histoire?

De la dénonciation des français entre eux pendant la guerre, certains ont fait un trait distinctif de nos concitoyens. Dans cette chambre d'écho qui empêche toute prise de recul critique, Assouline devenu historien enquêteur voulait savoir maladivement les motivations du Mal gratuit. Il sait que son oeuvre est malsaine pour remuer des souvenirs non seulement dans le pays, mais aussi dans les familles des déportés. Pour dépasser son voyeurisme glauque, il échafaude une rédemption dans la conclusion. Crier avec les loups est facile, après guerre comme aujourd'hui, alors que les jugements à l'emporte-pièce sont presque toujours erronés. La cliente en a fait les frais une première fois à l'époque et une seconde fois quand le narrateur lui révèle sa vérité, toujours partielle et sans nuance. le narrateur journaliste, historien et enquêteur perpétue malgré lui le jugement à l'emporte-pièce.

A part le thème glauque partiellement rattrapé par la morale de la conclusion (le Mal n'est pas où on l'attend), La Cliente est un ouvrage superbe. J'aurais aimé savoir ce qui relève de la fiction dans une enquête où l'auteur et le narrateur se confondent intimement.
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Durant l'occupation, toutes les lettres de dénonciation n'étaient pas anonymes, loin s'en faut, et c'est ainsi qu'un biographe plongé dans les archives découvre l'une d'elles signée par Cécile Armand Cavelli signalant que le fourreur Fechner ne respecte pas le « confinement ».

Cinquante ans plus tard, l'atelier Fechner est toujours installé face au fleuriste Cavelli et ces voisins cohabitent paisiblement.

Le biographe cherche à comprendre ce paradoxe, enquête, retrouve le policier Chiflet qui a traité le courrier de dénonciation et arrêté la famille Fechner.

La vérité apparait alors et ses conséquences seront mortelles !

Ce roman démarre lentement, trop lentement, et l'intrigue ne débute réellement qu'à la page 100, mais la seconde moitié est haletante et surprenante.

Pierre Assouline revient une fois encore sur cette période de l'occupation qu'il étudie depuis toujours, mais cet ouvrage prend une dimension singulière dans le contexte actuel de « sécurité sanitaire » et le portrait de ces fonctionnaires, droit dans leurs bottes, le doigt sur la couture du pantalon, appliquant les directives de l'état, sans aucun scrupule, sans moralité, sans réflexion et sens critique, est terrifiant.

Un livre d'une saisissante actualité donc.
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Lu dans la journée car 189 pages mais surtout parce que l'auteur nous emmène à la recherche de la vérité avec un narrateur jusqu'auboutiste sur la question du bien, du mal, des certitudes et d'individus ayant vécu le pire.

"Toute vérité n'est pas bonne à dire"
"La vérité est relative ou absolue"
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Le narrateur, biographe de profession, découvre durant une enquête sur un auteur dont il écrit, un secret de famille ayant pour trame de fond l'Occupation. Partant de la , va débuter une véritable obsession sur l'origine du mal, et tenter de trouver une réponse à l'éternel "pourquoi?".
C'est un très bon livre qui se lit d'une traite, car l'auteur nous embarque avec lui et on se retrouve nous aussi à vouloir savoir, à vouloir comprendre, le mal, son origine, ses conséquences.
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Je suis un fan de Pierre Assouline, de sa belle écriture et de ses histoires ciselées à la perfection. J'avoue avoir mis un certain temps à rentrer dans ce livre et à comprendre où l'auteur voulait nous emmener. La première moitié du livre est moyenne et puis, ça démarre fort pour une ascension de rebondissements , poignants qu'on dévore avec délectation.
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Un bon roman sur la délation,
Je me suis dit est bien qu'il révèle son identité, mais finalement
c'est une tout autre histoire bien plus complexe que cela.
L'on se dit qu'il y ai une vengeance faite et c'est le contraire qu'il y a eu concernant l'histoire, comme quoi, il ne faut pas juger..
J'hésitais à lire ce livre finalement une belle surprise.
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A la recherche de documents lui permettant d'écrire une biographie, le narrateur découvre par hasard,que des amis proches ont été dénoncés sous l'occupation.Il s'engage alors dans une véritable enquète pour comprendre "le pourquoi?".Qu'est-ce qui peut conduire à un acte aussi abjecte?! Ce roman monte en puissance.D'une vision très manichéenne à laquelle le lecteur adhère sans se poser de question dans ce contexte, l'auteur nous plonge dans une réflexion profonde sur le droit qu'on s'octroie à juger,à fouiller dans le passé ,à s'approprier une colère ,un désir de réparation qui finalement ne devrait peut-être pas nous concerner...On partage l'introspection du personnage,son ambiguité face à la culpabilité, la confusion qui l'envahit au fur et à mesure des réponses qu'il obtient et qui modifie ses certitudes.L'écriture qui me semblait un peu trop accadémique au début de ma lecture m'a progressivement séduite.Les métaphores favorisent la réflexion, réinterpellent la notion de vérité, de reel.L'histoire nous rapproche de plus en plus du miroir pour nous interroger sur nous même, sur l'image que l'on renvoie, que l'on a de soi que l'on supporte ou pas, et finalement, comme Alice, sur ce qu'il y a de l'autre côté...
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La période de l'Occupation n'en finit pas de fasciner parce qu'elle a révélé ce que l'homme avait de meilleur, de pire et souvent sa capacité à s'accomoder de la Morale.
A la fin des années 1990, le narrateur découvre par hasard en compulsant les archives qui a dénoncé les parents de ses amis juifs en 1942 les envoyant à la mort. Il s'agit d'une cliente de son ami. Il va alors la poursuivre, la harceler car elle incarne à ses yeux le Mal absolu. A-t-il le droit de se transformer en justicier, de torturer une vieille dame quoi qu'elle ait fait d'autant qu'il découvre que les choses ne sont pas si simples. L'Occupation n'était généralement pas noire ou blanche mais grise.
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La cliente
Le narrateur rédige une biographie, celle de Désiré Simon, un romancier "pratiquant le mensonge qui dit la vérité" (personnage inspiré peut être par Romain Gary ?) Cet écrivain prolixe connut quelque inquiétude pendant l'Occupation, il dut démontrer qu'il n'était pas juif (Simon, = Shimon ?) Afin de vérifier cet épisode, le biographe est autorisé à compulser les archives de cette époque. En effectuant cette investigation il va découvrir, par le plus grand des hasards, une lettre de dénonciation concernant une famille juive à laquelle il est, par alliance, apparenté, les Fechner. Ce sont des fourreurs, et effectivement, une partie de cette famille a été décimée pendant la guerre.
Il découvre le nom de celle qui est à l'origine de la déportation et de la mort de bon nombre de Fechner , il apprendra que c'est une cliente, toujours fidèle, elle-même fleuriste installée à proximité du commerce de fourrure .
Alors, se substituant aux membres survivants, il n'aura de cesse de tout faire pour « lui glacer le sang, rendre sa vie invivable, désarmer son âme. Qu'elle parle, qu'elle dise tout, qu'elle explique enfin l'inexplicable ».
Il retrouvera aussi l'inspecteur aux affaires juives qui avait mené cette enquête avec zèle et qui , contraint, livrera aussi sa vérité, encore plus terrible, plus dévastatrice .

Un récit qui relate et met en exergue, de façon originale, cette période noire pendant laquelle ces pratiques de délation peu glorieuses étaient courantes et invite à réfléchir, comme le narrateur, à la question qu'il se pose « Dans l'exercice du Mal, qu'est ce qui relève de la pulsion de mort, de l'instinct de destruction, du désir de domination, de la volonté de pouvoir que tout être a en lui, et qu'est ce qui découle de la formation morale et intellectuelle, du contexte politique, du milieu, de l'idéologie ?
Vaste réflexion philosophique… Quand on connait la fin de l'histoire, on peut s'interroger aussi sur la façon dont chacun d'entre nous aurait pu se conduire et agir en pareille circonstance… Ne pas juger sans savoir, sans disposer de tous les éléments…

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Un auteur désirant écrire la biographie du romancier Désiré Simon, découvre que celui-ci était juif et note une phrase de ses mémoires, relative à la période de l'Occupation qui l'interpelle : « Désiré Simon n'en revenait pas : on lui demandait de prouver non ce qu'il était mais ce qu'il n'était pas ».
C'est le début d'une longue quête d'informations, pour comprendre le sens de cette phrase, les conséquences sur la vie du sujet de son livre pendant cette période. A titre exceptionnel il obtient l'autorisation de consulter les archives très confidentielles de l'Occupation, les rapports et enquêtes de police mais aussi les milliers de lettres de dénonciation, dénonciations de juifs, mais aussi de maris ou de femmes dénonçant leur conjoint pour s'en débarrasser, les maîtresses trompées dénonçant l'amant infidèle…courriers qui lui donnent la nausée. Par hasard une lettre retient son attention, elle dénonce la famille juive de son ami fourreur, cousin de sa femme. Cette famille a été exterminée à l'exception de son ami qui a pu récupérer ses biens « aryanisés » à la Libération.

Il ne lui en faut pas plus pour remonter le fil de cette dénonciation, pour en connaitre l'auteure(e), et découvrir et chercher à rencontrer la personne.
Je ne vais pas vous dévoiler les relations de cette personne avec le fourreur, mais seulement vous dire qu'elle vit honorablement, au grand jour, mais pas forcément heureuse. Doit-il en parler à son ami juif ?
L'écrivain biographe va tenter de comprendre les motivations du dénonciateur et même rencontrer le flic qui à l'époque a reçu la dénonciation. Il a besoin de comprendre, d'expliquer, même s'il en être fortement désorienté et préoccupé.
Un livre qui dépeint l'atmosphère de cette période, la mentalité et les motivations de ces personnes qui trahissent et dénoncent, mais aussi et surtout de ces flics au service du régime, qui ont poursuivi leur carrière sans jamais être inquiétés par la justice et qui ont vécu leur retraite paisiblement.
Un passé caché qui pourrait remonter au grand jour, si jamais ces archives confidentielles venaient à être déclassés, mais faut-il qu'il remonte au grand jour, ne faut-il pas le laisser enfoui ? Des questions qu'on se pose sinon jusqu'où irait-on? : « Tout, les voitures portant le nom de Louis Renault, les films avec Arletty ou Albert Prejean, les romans de Drieu la Rochelle, les pièces de Sacha Guitry, les grands restaurants, Maxim's en tête, les expositions de Vlaminck, l'ordre des médecins, les fabricants de cosmétiques, la police nationale qui procédait aux arrestations, la gendarmerie qui gardait les camps d'internement, que sais-je encore. Une telle liste était sans fin. »
Immanquablement le lecteur s'interrogera. « Quelle capacité, quelle légitimité ai-je pour juger des personnes qui ont vécu dans des conditions, et à une époque que je n'ai pas connue? Puis porter un jugement moral alors que je suis bien incapable de dire ce que j'aurais fait si j'avais subi des pressions mettant en jeu des membres de ma famille ? Compte tenu de la complexité de cette période ai-je tous les éléments pour me prononcer? »
Je suis de plus en plus inconditionnel de Pierre Assouline
Lien : http://mesbelleslectures.com..
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