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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Durant l'occupation, toutes les lettres de dénonciation n'étaient pas anonymes, loin s'en faut, et c'est ainsi qu'un biographe plongé dans les archives découvre l'une d'elles signée par Cécile Armand Cavelli signalant que le fourreur Fechner ne respecte pas le « confinement ».

Cinquante ans plus tard, l'atelier Fechner est toujours installé face au fleuriste Cavelli et ces voisins cohabitent paisiblement.

Le biographe cherche à comprendre ce paradoxe, enquête, retrouve le policier Chiflet qui a traité le courrier de dénonciation et arrêté la famille Fechner.

La vérité apparait alors et ses conséquences seront mortelles !

Ce roman démarre lentement, trop lentement, et l'intrigue ne débute réellement qu'à la page 100, mais la seconde moitié est haletante et surprenante.

Pierre Assouline revient une fois encore sur cette période de l'occupation qu'il étudie depuis toujours, mais cet ouvrage prend une dimension singulière dans le contexte actuel de « sécurité sanitaire » et le portrait de ces fonctionnaires, droit dans leurs bottes, le doigt sur la couture du pantalon, appliquant les directives de l'état, sans aucun scrupule, sans moralité, sans réflexion et sens critique, est terrifiant.

Un livre d'une saisissante actualité donc.
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En travaillant sur la biographie d'un écrivain, un homme découvre dans les archives des milliers de lettres de dénonciations, de bons français comme fut dit à la libération, lettre anonyme ou des voisins , des amis, de la famille, des juifs étaient trahis. Dans l'une d'elle, le narrateur va découvrir une lettre dénonçant les parents de son meilleur ami. Il va se lancer dans une enquête pour comprendre au risque de se perdre lui-même.
Assouline pose une question essentielle : qu'aurions nous fait ?
Et comment ces gens ordinaires pour la plupart, ont vécu avec un tel poids sur la conscience ? Et sommes nous capable d'apporter un jugement moral sur une époque aussi bouleversée ?
Assouline écrit sur les non-dits, sur les hontes cachées pour oublier, mais l'oubli n'est'il pas une nouvelle trahison ?
Intense et passionnant.
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Lu dans la journée car 189 pages mais surtout parce que l'auteur nous emmène à la recherche de la vérité avec un narrateur jusqu'auboutiste sur la question du bien, du mal, des certitudes et d'individus ayant vécu le pire.

"Toute vérité n'est pas bonne à dire"
"La vérité est relative ou absolue"
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Un auteur désirant écrire la biographie du romancier Désiré Simon, découvre que celui-ci était juif et note une phrase de ses mémoires, relative à la période de l'Occupation qui l'interpelle : « Désiré Simon n'en revenait pas : on lui demandait de prouver non ce qu'il était mais ce qu'il n'était pas ».
C'est le début d'une longue quête d'informations, pour comprendre le sens de cette phrase, les conséquences sur la vie du sujet de son livre pendant cette période. A titre exceptionnel il obtient l'autorisation de consulter les archives très confidentielles de l'Occupation, les rapports et enquêtes de police mais aussi les milliers de lettres de dénonciation, dénonciations de juifs, mais aussi de maris ou de femmes dénonçant leur conjoint pour s'en débarrasser, les maîtresses trompées dénonçant l'amant infidèle…courriers qui lui donnent la nausée. Par hasard une lettre retient son attention, elle dénonce la famille juive de son ami fourreur, cousin de sa femme. Cette famille a été exterminée à l'exception de son ami qui a pu récupérer ses biens « aryanisés » à la Libération.

Il ne lui en faut pas plus pour remonter le fil de cette dénonciation, pour en connaitre l'auteure(e), et découvrir et chercher à rencontrer la personne.
Je ne vais pas vous dévoiler les relations de cette personne avec le fourreur, mais seulement vous dire qu'elle vit honorablement, au grand jour, mais pas forcément heureuse. Doit-il en parler à son ami juif ?
L'écrivain biographe va tenter de comprendre les motivations du dénonciateur et même rencontrer le flic qui à l'époque a reçu la dénonciation. Il a besoin de comprendre, d'expliquer, même s'il en être fortement désorienté et préoccupé.
Un livre qui dépeint l'atmosphère de cette période, la mentalité et les motivations de ces personnes qui trahissent et dénoncent, mais aussi et surtout de ces flics au service du régime, qui ont poursuivi leur carrière sans jamais être inquiétés par la justice et qui ont vécu leur retraite paisiblement.
Un passé caché qui pourrait remonter au grand jour, si jamais ces archives confidentielles venaient à être déclassés, mais faut-il qu'il remonte au grand jour, ne faut-il pas le laisser enfoui ? Des questions qu'on se pose sinon jusqu'où irait-on? : « Tout, les voitures portant le nom de Louis Renault, les films avec Arletty ou Albert Prejean, les romans de Drieu la Rochelle, les pièces de Sacha Guitry, les grands restaurants, Maxim's en tête, les expositions de Vlaminck, l'ordre des médecins, les fabricants de cosmétiques, la police nationale qui procédait aux arrestations, la gendarmerie qui gardait les camps d'internement, que sais-je encore. Une telle liste était sans fin. »
Immanquablement le lecteur s'interrogera. « Quelle capacité, quelle légitimité ai-je pour juger des personnes qui ont vécu dans des conditions, et à une époque que je n'ai pas connue? Puis porter un jugement moral alors que je suis bien incapable de dire ce que j'aurais fait si j'avais subi des pressions mettant en jeu des membres de ma famille ? Compte tenu de la complexité de cette période ai-je tous les éléments pour me prononcer? »
Je suis de plus en plus inconditionnel de Pierre Assouline
Lien : http://mesbelleslectures.com..
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Je suis un fan de Pierre Assouline, de sa belle écriture et de ses histoires ciselées à la perfection. J'avoue avoir mis un certain temps à rentrer dans ce livre et à comprendre où l'auteur voulait nous emmener. La première moitié du livre est moyenne et puis, ça démarre fort pour une ascension de rebondissements , poignants qu'on dévore avec délectation.
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Autorisé à compulser des dossiers normalement inconsultables afin d'obtenir des renseignements sur un écrivain, un biographe découvre la face noire de la France pendant l'Occupation.
Des milliers de lettres de dénonciation remplissent les casiers des archives.
Parmi elles, une lettre abjecte concernant une famille de déportés dont il connaît intimement la descendance.
Le désir de comprendre la motivation du délateur, toujours en vie, devient alors sa priorité, son idée fixe, jusqu'à l'obsession...

Avec un immense talent et un art de la formule admirable, Pierre Assouline réussit à nous faire partager les émotions brutes de son personnage.
La découverte d'une France abjecte, le désir de comprendre l'origine du Mal et faire payer ses abominations au délateur, la culpabilité face au sentiment d'être allé trop loin dans le secret et la constatation que le mal absolu n'est pas là où l'on voulait qu'il soit...tout ceci de façon crescendo, avec une impression d'urgence et la sensation de marcher continuellement au bord de l'abîme.
Un livre puissant qui nous laisse au bord du malaise.

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A la recherche de documents lui permettant d'écrire une biographie, le narrateur découvre par hasard,que des amis proches ont été dénoncés sous l'occupation.Il s'engage alors dans une véritable enquète pour comprendre "le pourquoi?".Qu'est-ce qui peut conduire à un acte aussi abjecte?! Ce roman monte en puissance.D'une vision très manichéenne à laquelle le lecteur adhère sans se poser de question dans ce contexte, l'auteur nous plonge dans une réflexion profonde sur le droit qu'on s'octroie à juger,à fouiller dans le passé ,à s'approprier une colère ,un désir de réparation qui finalement ne devrait peut-être pas nous concerner...On partage l'introspection du personnage,son ambiguité face à la culpabilité, la confusion qui l'envahit au fur et à mesure des réponses qu'il obtient et qui modifie ses certitudes.L'écriture qui me semblait un peu trop accadémique au début de ma lecture m'a progressivement séduite.Les métaphores favorisent la réflexion, réinterpellent la notion de vérité, de reel.L'histoire nous rapproche de plus en plus du miroir pour nous interroger sur nous même, sur l'image que l'on renvoie, que l'on a de soi que l'on supporte ou pas, et finalement, comme Alice, sur ce qu'il y a de l'autre côté...
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L'auteur rédige ici un livre tout à fait exceptionnel. Son écriture est recherchée et infiniment ciselée. Son style est parfait, introduisant progressivement l'intrigue, instillant le suspens qui devient de plus en plus prenant et débouchant sur un épilogue tout à fait inattendu.
S'y reflètent le pire et le meilleur des comportements humains sous l'occupation. Ce roman est fort, intense et j'ai vraiment apprécié sa lecture et la découverte de son auteur dont j'ai bien l'intention de poursuivre la découverte.
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La période de l'Occupation n'en finit pas de fasciner parce qu'elle a révélé ce que l'homme avait de meilleur, de pire et souvent sa capacité à s'accomoder de la Morale.
A la fin des années 1990, le narrateur découvre par hasard en compulsant les archives qui a dénoncé les parents de ses amis juifs en 1942 les envoyant à la mort. Il s'agit d'une cliente de son ami. Il va alors la poursuivre, la harceler car elle incarne à ses yeux le Mal absolu. A-t-il le droit de se transformer en justicier, de torturer une vieille dame quoi qu'elle ait fait d'autant qu'il découvre que les choses ne sont pas si simples. L'Occupation n'était généralement pas noire ou blanche mais grise.
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Il s'agit là du premier roman d'Assouline et à mon avis c'est une réussite.
Un biographe, lors de ces recherches sur la vie d'un écrivain sous l'occupation découvre des milliers de lettres de dénonciation dont une qui concerne la famille juive d'un proche. Cette découverte bouleversante va l'entraîner vers une quête de vérité et il se retrouve dans une position de harceleur vis à vis de la dénonciatrice. Mais quant il aura connaissance de tous les éléments il comprendra que rien n'est jamais évident.
J'ai bien aimé d'autant qu'on y trouve une réflexion sur la notion du mal.
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