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3,95

sur 7371 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
" C'était après la catastrophe, quand ils ont abattu le président, mitraillé le congrès et que les militaires ont déclaré l'état d'urgence".
Defred se souvient de l'ancien temps, de sa vie de femme libre de sa fille et de Luke son mari tous deux disparus lors de la tentative d'évasion vers le Canada.
Defred est son nouveau nom. Dans cette république de Gilead les femmes sont reléguées à divers tache, les plus chanceuses sont mariées à des dignitaires, elles sont vêtues de robes bleues, les marthas s'occupent de l'intendance, elles sont vêtues de vert, enfin les servantes écarlates dont fait parti Defred sont habillées de rouge avec une coiffe couvrant les cheveux et une sorte d'oeillères ressemblant à des ailes d'anges. Son rôle est la procréation. Dans un pays où la fécondité a fortement baissé chaque maison, chaque commandant a sa servante écarlate.
Je n'en dirais pas plus sur l'histoire de Defred.
" La servante écarlate" est parue en 1984. Comme "1984" de George Orwell le roman de Margaret Atwood est effrayant, cette dystopie a de quoi faire réfléchir, ce qui rend ce récit glaçant c'est la façon presque anodine de supprimer le droit des femmes, interdiction de travailler, d'avoir un compte en banque...
" La servante écarlate " est un monologue car à qui parler de ses angoisses, de ses peurs de ses espoirs dans un régime totalitaire où tout le monde suspecte tout le monde. Ne vous attendez à une histoire réjouissante pleine de rebondissement.
" La servante écarlate" est un roman coup de poing qui a pour but de nous faire réfléchir sur la fragilité de la liberté et surtout de la liberté de la femme, des femmes.
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Un jour d'automne ou de printemps, peu importe la saison, le temps défile, la vie reste une putain de tranche de temps qui s'écoule ou pas, je déambule dans le village. le café de quartier que j'ai toujours vu s'est transformé en maison d'habitation. Où est-ce que les gens prennent-ils leur bière maintenant en sortant du boulot, ou le dimanche matin avant d'aller à la messe à l'église Saint-Martin ? Les cloches sonnent, quelle heure peut-il être, on en revient toujours au temps. Sous la place de l'église, je découvre le mystère du temps, un espace dédié à perdre son temps ou justement à vivre en dehors du temps : une nouvelle boite à livre. Il me faudrait un parasol et une bière pour flirter avec le temps et ma nouvelle découverte. Mais le café a fermé il y a des années. A la place, je ne trouve que de la poussière, poussière de ma vie qui s'envole au milieu de cette place sans café, sans hommes, sans jupes qui virevoltent.

Que j'adore la découverte de ces boites à livres, où je peux regarder et fureter ce que les gens, les vrais pas les pauvres types comme moi ou les bisons solitaires d'une plaine poussiéreuse, ont lu et veulent faire partager ou se débarrasser. Aujourd'hui, je découvre une vieille édition « J'ai Lu », classée dans le domaine S-F. Mon dieu, combien d'années n'ai-je pas lu de romans de science-fiction. D'ailleurs, je n'en lis jamais ou presque. Je pourrais les compter sur les orteils de mes sabots. Je ne suis pas un spécialiste du genre, même pas un ignare, pire que ça. le pauvre type. Mais pour une foi, je connais. Une série que je n'ai pas vu a remis au goût du jour ce texte qui date pour la version originale de 1985, une vieille dame canadienne que je ne connais pas encore l'a écrit comme pour décrire le monde dans lequel nous pourrions bientôt vivre. Quarante ans après, ce roman n'apparaît plus vraiment comme de la science-fiction, ni de la dystopie mais comme une réalité potentielle suivant les options choisies pour nous gouverner.

Je n'ai pas l'intention d'en dire plus sur Defred et son costume écarlate, sur les anges de la réalité ou de la fiction dystopique. Simplement, parce que si tu n'as pas lu le livre, tu as vu la série, si tu n'as pas vu la série, tu as lu le livre, si tu n'as ni lu le livre ni vu la série, tu vas te précipiter sur la boite à livre dans laquelle je déposerai cette vieille édition de la vieille Margaret Atwood – comme tous les livres que je récupère dans des boites à livre. Et en attendant l'accomplissement de la femme ou le fanatisme de ce monde, je finis les dernières gouttes de ma bouteille de Crown Royal.
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J'ai d'abord découvert la série à la télé. Enfin, la 1ère saison !
Ma curiosité a été piquée par cette histoire filmée de façon très particulière... et j'ai été d'autant plus intéressée lorsque j'ai appris qu'elle était tirée d'un roman paru en 1985.

Une ambiance étrange, incroyable, effrayante. Notre liberté tient à tellement peu de choses. Rien n'est acquis, jamais...
Et quelle écriture. Je ne connaissais pas cette auteur canadienne.
Et bien La Servante Ecarlate ne sera pas le dernier livre que je lirai. Quel talent. Elle m'a emmené à Gilead, elle m'a fait me poser de nombreuses questions sur la façon de réagir face à une telle situation.
Son héroïne n'est pas héroïque. C'est une femme comme tant d'autres ! Et j'ai trouvé cela tellement vrai, tellement humain.

Quant à la fin, j'adore. Ici aussi, Margaret Atwood m'a prise à contre courant.
Personnellement, j'aime les fins nettes et précises. Et bien, ici, l'auteur m'a conquise.

Bref, un vrai coup de coeur. Cela faisait un moment que je n'avais pas eu envie d'en découvrir plus sur un auteur... (En fait, depuis Sabine Collette !)
A suivre, donc...
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Effroyable dystopie que ce roman dont la narratrice, par bribes, nous raconte ses souvenirs et la façon dont elle est amenée à vivre l'instant présent, et à lâcher prise, tout en amenant le lecteur à considérer que sa dernière liberté réside dans sa tête ! mais comment lâcher prise quand on a perdu tous les siens, qu'on a tenté de vous administrer un bon lavage de cerveau (Merci les tantes ! ) qu'on ne peut se fier à quiconque sans avoir peur de la délation, de la vengeance, de la jalousie encouragée par ce régime totalitaire prompt à déporter et à exécuter, sur une terre devenue impropre où la majorité de la population est devenue inféconde et ou on impose à des femmes de devenir des mère porteuses, que dis-je, pas des mères, des porteuse simplement dont la progéniture est destinée aux couples sans enfant.

J'ai passé mon temps durant cette lecture, à imaginer ce que je ressentirais à la place de la narratrice, sans trop me poser de questions puisqu'elle-même traduit très bien les pensées de toute personne humaine capable de ressenti et de sentiment.

La narration est parfois confuse, certaines phrases m'ont semblé difficiles à interpréter, peut-être pour un problème de traduction auxquels s'ajoutent les retours vers l'origine du désastre qui plonge l'Amérique dans un cauchemar digne de Georges Orwell ainsi que le récit dans le présent qui peuvent, surtout au début, mettre mal à l'aise le lecteur. Mais ce récit devient malgré tout très lisible avec l'évolution de la narration.


Ce type de récit marque, fait peur et donne à réfléchir car on y retrouve bien des éléments qui rappellent des régimes totalitaires qui connurent leur heure de gloire dans l'histoire de l'humanité ou qui sévissent encore de nos jours.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Pour durer dans ce monde, il ne faut pas penser.
Elle ressemble à une soeur trempée dans le sang, habillée comme une servante du Seigneur, cornette et habit de religieuse. Mais la comparaison s'arrête là. La Servante est au service d'un homme, d'un Commandant, et d'une cause, la reproduction dans un monde où la pollution l'a rendue problématique.

Plus d'informations, l'auto surveillance, l'espionnage des uns par les autres, le conditionnement, la peur, c'est le quotidien de ces femmes, de leurs consoeurs ainsi que de la plupart des hommes qui vivent à Gilead. Une société autoritaire organisée pour le bénéfice de quelques-uns, où chacun a une fonction et aucun choix ou si peu ; le monde des autodafés, des dissidents exécutés (médecins, homosexuels, prêtres...), leurs corps exposés pour l'exemple. Beaucoup disent la pire des sociétés, celle de l'embrigadement psychique qui conditionne l'action des individus.

J'ai été quelque peu déçue par ce roman que je désirais découvrir depuis longtemps. Même si je l'ai trouvé agréable à lire (bien que longuet), je n'ai pu m'ôter de la tête un sentiment de déjà vu ; 1984 et Le meilleur des mondes, pour les plus connus, sont des romans qui ont abordé avec talent la problématique d'une autocratie ultra liberticide. Reste que dans cette dystopie, l'histoire de l'asservissement d'humains et surtout de femmes racontée par une femme lui donne une dimension féministe singulière et particulière.
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S'il y a bien un roman qui fait parler de lui depuis 1985 et plus particulièrement depuis ces dernières années, c'est "La servante écarlate" de Margaret Atwood. Considéré par les anglo-saxons comme une oeuvre à hisser à la hauteur de "1984" de George Orwell, ce roman a été redécouvert par le public français après son adaptation à la télévision. Y aurait-il du bon, finalement, à être abonné à Netflix ? #agentprovocateur

Cette dystopie fait froid dans le dos mais n'est-ce pas le propre d'une dystopie ? le système patriarcal/matriarcal proposé par l'auteure résonne douloureusement à nos oreilles à l'heure où les femmes poursuivent leur émancipation et militent activement pour une plus grande égalité de traitement. L'instrumentalisation de la fécondité - dont dépend la natalité et donc l'économie - est un fantasme de dictateur ou de prédicateur déjà ancien mais le style sans fard de Margaret Atwood lui donne une saveur douce amère très particulière.

Du point de vue littéraire, je salue la construction narrative avec un dénouement intelligent et original ; je salue aussi le style que j'ai apprécié et qui, malgré le contexte, échappe au pathos. On ressent très bien la perte des sentiments humains, on la ressent dans sa chair lorsqu'on est une femme.


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Challenge MULTI-DÉFIS 2019
Challenge XXème siècle - Edition 2019
Challenge PAVES 2019
Challenge BBC
Challenge Notre-Dame-de-Paris
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Margaret Atwood nous propose une immersion dans un futur où la population est devenue dangereusement infertile et où les femmes sont réduites à leurs capacités reproductrices.
Elles ne peuvent avoir ni travail ni argent et sont assignées à différentes castes :
« Les épouses » chastes et sans enfant, « Les Marthas » maîtresses de maison et Les servantes » reproductrices qui s'habillent de rouges.
L'une d'elle, Defred nous raconte son quotidien en portant une attention particulière à son corps qui n'est plus qu'un instrument de reproduction.
Elle évoque ses journées dans leur banalité avec des rêves d'évasion ou de suicide parfois et puis, il y a les souvenirs qui reviennent inexorablement.
Le temps d'avant, la vie avec Luke et leur petite fille. Sont-ils toujours en vie ou prisonniers quelque part dans un monde devenu abstrait ?
« La servante écarlate » est un livre magnifique à l'écriture efficace, sans fioriture.
Il s'en dégage cependant une certaine angoisse car il pose une question majeure : Comment peut-on vivre en étant privé du bien le plus précieux de l'humanité : la liberté !

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Un roman coup de poing et tellement d'actualité.

Margaret Atwood a écrit une dystopie qui fait froid dans le dos. J'ai ressenti un certain malaise en le lisant parce qu'il n'est pas si science fiction que ça malheureusement dans certaines parties du monde.

On suit l'histoire par la voix d'une femme, Defred qui parle aussi bien de l'ancien temps où elle était heureuse avec son mari Luke et sa petite fille que la période après les "événements". L'état d'urgence fut déclaré. Et la vie des femmes fut réduite à néant. Plus la possibilité de travailler, d'avoir un compte bancaire, de faire des études, de prendre des loisirs, de se faire belle, de faire des achats, de lire (rien que ça, ça me tuerait). Austérité, rigueur, obscurantisme, peur, représailles, totalitarisme, absence de sentiments et de plaisir.

Les femmes se retrouvent reléguées à être des épouses de Commandants, des domestiques ou des Servantes. Defred, parce qu'elle a déjà donné la vie, a pu rejoindre le rang des Servantes écarlates. Ces femmes sont attribuées à chaque foyer de commandant et sont destinées à être des mères porteuses. Tout se passe dans la froideur, l'absence totale de plaisir, sous l'oeil inquisiteur de l'épouse. Les Servantes sont reléguées dans une chambre au style monacal où elles n'ont qu'à attendre d'être enceintes.

Un roman qui fait pleinement prendre conscience de la chance que nous avons d'être une femme en France, d'être libre.








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On a déjà écrit tant de critiques élogieuses sur ce livre ...
Je confirme, c'est un livre à lire, un livre choc, une dystopie écrite par la visionnaire Margaret Atwood, en ... 1984 - et un peu 1985.
Une dystopie écrite par une fan de dystopies, qui avait bien sûr lu les "classiques" du genre : "1984", "Le meilleur des mondes", "Fahrenheit 451" ... Une dystopie / témoignage féminin, féministe, par une femme visionnaire, par une personne soucieuse de cohérence (cf. les notes très intéressantes de l'auteure à la fin de l'ouvrage, où elle précise qu'elle n'a RIEN inventé, toutes les technologies et toutes les bassesses citées dans le livre avaient déjà existé avant son écriture), par une personne ayant étudié les dictatures et bassesses de l'âme humaine ...
Livre choc à lire, à relire
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Abandonnez toute espérance, vous qui entrez ici, dans la dystopie de la Servante écarlate ! Vous pénétrez dans un univers à l'opposé d'une utopie. Comme dans la plupart des fictions de ce genre, l'auteure, Margaret Atwood, imagine une société fondée sur un système idéologique d'où ne peuvent émerger que des réalités insupportables, telles qu'un pouvoir dictatorial s'appuyant sur la terreur, la privation des libertés individuelles et un dogmatisme mortifère. Dans une société dystopique, il est impossible, je dirais même plus, il est interdit de construire son bonheur personnel.

Dans La Servante écarlate, il apparait que les citoyens des États-Unis d'Amérique s'étaient perdus dans des excès de consommation futile et de perversion de leurs moeurs. le régime libéral avait finalement été balayé par une révolution d'inspiration fondamentaliste chrétienne puritaine, donnant naissance à la République de Gilead, une société théocratique, régie par des institutions totalitaires et contrôlée par une administration de fanatiques.

La vie sociale est rythmée par des rites collectifs protocolaires, comme les « Rédemptions » ou les « Festivoraisons ». La société est structurée en castes, dans lesquelles les rôles, les devoirs et l'apparence vestimentaire de chacun sont codifiés. Quelles que soient leurs castes, les femmes sont subordonnées aux hommes. La parole officielle est relayée par les femmes de la caste des Tantes, tandis que les Yeux guettent subrepticement les comportements déviants. Les sanctions sont épouvantables. Malheur à celle ou à celui que vient chercher un fourgon noir au flanc décoré d'un oeil ailé !

Gilead doit faire face à un phénomène d'infertilité générale et à un effondrement de la natalité qui menace la pérennité du pays. On a donc recensé les femmes présumées avoir la capacité d'enfanter. Elles sont exploitées comme des mines, des filons, dont on espère extraire une matière précieuse. Supposées n'avoir ni cerveau, ni coeur, ni âme, dépourvues d'identité propre, ces femmes, les Servantes, sont vouées exclusivement à la mission d'enfanter. Pour qu'on les reconnaisse, elles portent toutes la même ample robe rouge, cachant des formes que l'on ne saurait voir. Elles sont placées dans les familles des Commandants, pour y jouer un rôle exclusif de mère porteuse. Un rôle stratégique, mais un statut d'intouchable.

La narratrice est l'une de ces Servantes de rouge vêtues. Sur un ton naïf et monocorde qui suggère le lavage de cerveau, elle raconte ce qu'elle voit, ce qu'elle entend, ce qu'elle ressent, tout au long d'une série d'anecdotes qui permettent de comprendre la réalité de la vie quotidienne en Gilead.

La lecture est plaisante car l'écriture est limpide et les anecdotes aussi variées qu'insolites, ce qui ne les empêche pas d'être sinistres dans le fond. le personnage de la narratrice est touchant dans ses propos empreints de soumission amère, de réminiscences éparses de sa vie de femme d'« avant », et d'enthousiasme désespéré pour la couleur des fleurs ou la chaleur du soleil.

Mais la nuit, seule dans sa chambre, la Servante se laisse partir à la recherche d'elle-même. Elle médite, cherche à comprendre, à boucler ses souvenirs. Germe alors l'envie irrépressible d'un rejet, d'une rébellion. Où cela peut-t-il bien la mener ? Au salut, ou à la chute ?...

Publié en 1985, le livre est inspiré par le fanatisme pudibond de la révolution islamique iranienne, ainsi que par des ouvrages dystopiques mythiques comme le meilleur des mondes ou 1984. Aujourd'hui, il a perdu son originalité, les fictions dystopiques étant devenues courantes, tant dans l'édition qu'à l'écran.

La Servante écarlate est toutefois d'une modernité saisissante dans notre actualité d'affirmations féministes et de débat récurrent sur la gestation pour autrui, la fameuse GPA. Il prend bien sûr sa pleine place dans l'indispensable critique des idéologies religieuses, aussi bien islamistes qu‘évangélistes, qui font prévaloir une parole présumée divine sur la vérité scientifique.

Le livre met mal à l'aise lorsqu'est évoqué le glissement progressif vers la mise sous tutelle des femmes qui avait préfiguré la révolution, et aussi, bien entendu, au fur et à mesure que se révèle l'absurdité dystopique.

Soyons conscients que des dystopies peuvent aussi être la conséquence d'utopies qui tournent mal. Vigilance !

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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