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EAN : 9782246829409
180 pages
Grasset (01/03/2023)
3.4/5   24 notes
Résumé :
Une jeune femme raconte son voyage à Tokyo avec sa mère. Au rythme du séjour et des balades sous la pluie automnale, des dîners en tête-à-tête et des musées, le lecteur explore par petites touches ce qui lie ces deux femmes immergées dans un pays à la fois étranger et familier pour elles – en raison des origines hongkongaise de la famille. Alors que la narratrice cherche, à travers ce voyage, à recréer une intimité perdue au début de l’âge adulte, chaque discussion ... >Voir plus
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Derrière une légère résistance, comme une croûte de neige à briser du talon, se devinent une relation mère-fille complexe, des identités flottantes que les héroïnes aimeraient plus distinctes et moins floues. Entre l'ici et l'ailleurs asiatique dont la délicatesse imprègne chaque page de ce livre, la narratrice essaie de se saisir d'une certaine humanité – la sienne –, en s'accrochant aux autres et à l'art comme moyen de décrypter sa réalité (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2023/03/02/pour-quil-neige-jessica-au/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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J'ai été attirée par ce livre, j'ai vraiment eu envie de le lire, et je n'ai pas apprécié cette lecture. Ce n'est pas que ce n'était pas le moment, ce n'est pas que ce livre n'était pas pour moi, c'est que je me suis demandée quel avait été la visée de l'autrice en écrivant ce roman, qui est peut-être en partie autobiographique.
L'action se passe au Japon, et pourtant, je ne me suis pas vraiment sentie au Japon. Certaines actions, notamment la randonnée que la narratrice effectue à la fin du livre, auraient pu se passer n'importe où, tant les descriptions m'ont semblé impersonnelles. Ce n'est pas que ce récit manque de description, non, c'est plutôt que certaines ne m'ont pas intéressée du tout, comme les très nombreuses précisions sur la manière dont la narratrice avait choisi de s'habiller tout au long de ce voyage. Je ne suis même pas sûre que je puisse parler du soin apporté à sa tenue dans ce cas de figure, j'ai plutôt eu l'impression de lire les habituelles pauses descriptives que les romanciers contemporains trouvent utiles de mettre dans leur récit, masquant ainsi qu'ils n'ont pas tant de choses que cela à nous raconter.
Alors oui, nous explorerons beaucoup, comme nous le précise le quatrième de couverture « les pensées de la narratrice ». Forcément, puisque le récit nous est contée par une narratrice à la première personne, en focalisation interne. L'héroïne pense beaucoup, à beaucoup de choses, notamment à ce qu'elle ressent à chaque fois qu'elle voit une oeuvre d'art, qu'elle lit un ouvrage appartenant à la littérature patrimoniale. Se questionnant ainsi constamment, elle s'attend à ce que sa mère en face autant, réagisse à chacune des oeuvres qu'elles voient ensemble, et il n'en est rien. J'ai souvent eu l'impression, même si ce n'est pas dit clairement, que les rapports étaient en quelque sorte inversés, même si ce n'est pas dit clairement, et que la narratrice devenait en quelque sorte la mère de sa mère dans ce récit, ayant envers elle les mêmes exigences, les mêmes comportements que certains adultes envers des enfants.
Alors oui, aussi, nous aurons des digressions, sur les études de la narratrice, sur des aventures vécues avec Laurie, son compagnon, le seul personnage de ce récit qui est nommé. Encore un trait partagé par plusieurs auteurs contemporains, celui de ne pas nommer les personnages autrement que par leur fonction ou par les liens qui les unissent. Pour favoriser l'identification ? Pour en faire des fonctions, non des êtres ? Pour les définir uniquement à travers le prisme du regard de la narratrice ? J'ajoute aussi que le fait d'avoir choisi de ne pas découper la narration en chapitre peut aussi troubler un peu le lecteur, d'autant plus que les récits enchâssés sont tout de même assez nombreux. Je pense notamment au récit romanesque de la vie de l'oncle de la narratrice, récit qui est peut-être lui-même une invention au coeur de l'invention.
J'ai aussi retrouvé un thème qui m'intéresse, celui du désir ou du non-désir d'enfant. Autant les raisons pour lesquelles la mère de la narratrice encourage celle-ci à avoir des enfants est assez classique, autant les raisons pour lesquelles celle-ci pense finalement à ne pas en avoir m'ont semblé assez inédites.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Une mère et sa fille découvrent Tokyo lors d'un voyage. Elles déambulent dans la ville, visitent des expositions, boivent du thé tandis que la pluie semble devoir durer éternellement.
Je me suis profondément ennuyée auprès de ces deux femmes.
Je n'ai été intéressée ni par l'histoire, ni par l'écriture que ne m'a pas semblé d'une grande originalité.
J'espérais ressentir une certaine sérénité, mais cela n'a pas fonctionné.
J'ai abandonné cette lecture bien avant la neige.
Je remercie cependant les Editions Grasset qui m'ont facilité l'accès à ce texte via NetGalley.
#Pourquilneige #NetGalleyFrance
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Si j'ai choisi de lire et de découvrir Jessica Au, éditée pour ce premier roman traduit en français chez Grasset, c'est d'abord parce qu'elle a été traduite par Claro, ensuite parce que de ce résumé de quatrième de couverture laissait présager une forme de sensibilité et une délicatesse, un peu plus perceptibles qu'ailleurs, tout comme le titre par ailleurs, de cette auteure australienne. Un récit intimiste, sans artifices, sans intrigue à proprement parler, dans un pays d'Asie de l'Est, par une mère et une fille dont les origines communes se situent à Hong-Kong. C'est le récit simple d'un voyage d'une mère et de sa fille dans un Japon, une intimité partagée avec le reflux ponctuel des souvenirs de la fille.

La narratrice se retrouve au Japon avec sa mère, destination qu'elle connaît déjà d'un séjour antérieur avec son compagnon, Laurie. Ces quelques jours, passés à Tokyo puis  Kyoto, c'est l'occasion d'un tête-à-tête mère-fille, d'une fille qui partage avec sa mère les souvenirs de son précédent voyage, qu'elle a voulu revivre avec sa mère à l'occasion d'un dernier aparté avec cette mère à la présence si légère. Ce serait un duo presque complet si la pluie ne jouait pas l'invitée surprise, entre elles et le reste du monde, les derniers signes de l'automne avant que l'hiver ne pointe son nez. Une humidité ambiante qui les accompagne d'un bout à l'autre du pays. La délicatesse de cette langue, les images qu'elle fait naître, va de pair avec cette ambiance très tamisée, où les deux femmes évoluent dans un environnement éthéré, dans une relation à la parole rare, au profit d'une complicité renaissante face à ces lieux inconnus, la mise à distance des lieux ou elles évoluent habituellement. Cette découverte du pays rappelle plusieurs couches de souvenirs, personnels, familiaux, et en particulier tout ce pan de l'histoire familiale à Hong-Kong, dont est originaire la mère, là ou elle a laissé sa famille derrière elle.

Un dernier voyage, peut-être, avec sa mère tant que cette dernière est encore apte à voyager et visiter, de raconter et partager ses souvenirs avant que les affres de la vieillesse ne deviennent un obstacle infranchissable. J'ai apprécié cette sensibilité à fleur de peau qui émane de cette écriture cristalline et élégante, où peut-être le meilleur extrait qui puisse figurer ce sentiment-là c'est celui sur les porcelaines japonaises, leur fragilité, leur finesse, sur laquelle le regard, et la mémoire, de la narratrice s'arrête. L'un de ces fils que l'on tire, et qui font ressortir tout son lot de souvenirs, une des madeleines de la narratrice, pas n'importe laquelle : une porcelaine précieuse et sans âge, épurée, fragile, qui ne supporte aucun geste brusque. Comme l'écriture de l'auteure qui se caractérise par l'utilisation du passé simple et prolifique en incises au style indirecte, qui anoblissent cette langue.

Elle a l'art de balayer la banalité de ces instants vécus pour laisser entrevoir cette réalité plus profonde, en laissant saillir le flux de ses impressions, souvenirs, réflexions, le non-dit, les pensées, la précision de ses descriptions de leur visite à travers le pays, du cimetière d'Aoyama aux différents musées à ciel ouvert ou non, jusqu'à Ibaraki, du thé brûlant aux pétales de Sakura lentement servi, du feu de bois réchauffant à la fois ce thé et ses buveuses, on ne peut pas resté insensible à ces moments aussi furtifs que porteurs de sens, qui ravivent la mémoire de l'une et de l'autre. De ce Japon actuel qui se superpose à cette Hongkong passée. C'est cette littérature qui se laisse déguster comme ce thé, chaleureuse, suave, et révélée, évidemment, par l'excellente traduction de Claro

Ce n'est pas vraiment le roman d'un retour aux sources, plutôt celui d'une dernière expérience commune dans un lieu dont la neutralité favorise la rencontre entre la mère et la fille, dont certains points communs avec la culture de la mère favorisent la résurgence de souvenirs variés. J'y ai trouvé ce que j'aime aussi dans ce roman, un dépaysement garanti, la découverte par procuration d'un japon dont je ne connais que les reportages télévisuels ou quelques images filtrées et instagrammées, et pas forcément celui des grands monuments, des lieux ultra-touristiques. Mais celui des ruelles étroites et discrètes, qui gardent jalousement leur secret, des musées à l'atmosphère feutrée où le visiteur doit laisser ses souliers à l'entrée, où la canopée humide des parcs cassent l'urbanisation du ciment, toujours accompagné de cette pluie d'automne qui tamise le chahut ambiant. Une expérience, qui, le précise la narratrice, se situe "entre cliché et vérité".


Ce roman se savoure ligne par ligne, pour ne pas passer à côté de la poésie, de l'ambiance douce et tamisée induite par la quasi absence de dialogues au style direct, profiter de leur visite japonaise, de ces instants qui ne nécessitent pas de paroles, mais des images que l'auteure nous relate. Cent-quatre-vingts pages lues avec délectation, on en redemanderait bien encore un peu.

Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Une fille emmène sa mère dans un voyage au Japon, un pays que la mère ne connaît pas , pour recréer une intimité perdue. C'est l'automne et cette saison mélancolique semble particulièrement adaptée aux relations en demi-teintes entre les deux protagonistes. Pas d'animosité, non mais une absence de réelle communication, les souvenirs de l'une ne s'accordant pas avec ceux de l'autre, comme si elles étaient en perpétuel léger décalage.
Le fait que la langue maternelle de la mère soit le hongkongais et celle de la fille l'anglais contribue sans doute à creuser un fossé subtil entre elles.
C'est un roman tout en douceur et délicatesse qui se termine un peu abruptement, j'avoue que j'aurais apprécié de poursuivre le voyage avec ces deux femmes.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je me tournai vers ma mère, qui regardait toujours le tableau de Monet, un tableau qui se trouvait être une de ses œuvres les plus célèbres. Elle se balançait légèrement d'un pied sur l'autre, comme au son d'une musique, ou comme si elle était très fatiguée. Je lui dis qu'à moi aussi il m'arrivait de ne pas comprendre ce que je voyais dans les galeries, ou lisais dans les livres. Même quand je sentais qu'on attendait de moi que j'aie une opinion, surtout une qui se puisse exprimer clairement, et qui en général était indissociable d'une certaine éducation. Ça permettait de parler d'histoire et de contexte, ce qui ressemblait beaucoup à une langue étrangère. Pendant longtemps, j'avais cru à cette langue, et j'avais fait de mon mieux pour la parler couramment. Mais je lui dis que, parfois, de plus en plus souvent en fait, je commençais à sentir que ce genre de réaction était fausse elle aussi, une performance, et non celle que je recherchais. Parfois, je regardais un tableau et ne ressentais absolument rien. Ou si je ressentais quelque chose, c'était seulement intuitif, une réaction, rien qui puisse s'exprimer par des mots. Il était normal, dis-je, de reconnaître quand c'était de rester ouvert, d'écouter, de savoir quand parler et quand ne rien dire.
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Je dis que , à cet égard, écrire s'apparentait à peindre. Ce n'était que de cette façon qu'on pouvait revenir en arrière et changer le passé, afin de restituer les choses non telles qu'elles étaient, mais telles qu'on souhaitait qu'elles soient, ou plutôt telles qu'on les voyait.
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Some were strong and definite, while others bled and faded, giving the impression of vapour. And yet, when you looked, you saw something: mountains, dissolution, form and colour running forever downwards.
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