Saint Augustin est né du côté africain du Mare Nostrum, au VI è siècle après JC.
D'après les livres que j'ai lus qui traitent de théologie, il semble qu'il ait eu une grande influence... Cependant, sur cet essai théologique "Sur le mensonge", je n'ai pas trouvé
Augustin d'Hippone terrible :)
Pourquoi ? "Ne fais pas attention au style", prévient-il ! Mais justement, c'est pour moi capital, d'autant plus qu'il avance que c'est un sujet "ténébreux" !
En effet, au début, je faisais une lecture "analytique", mais ...une chatte n'y retrouverait pas ses petits ! C'est tortueux, Augustin a une réflexion alambiquée, il écrit comme il pense, avec un raisonnement souvent binaire avec plein d'embranchements, une écriture algorithmique compliquée, avec des "si", des "mais-où-et-donc-or-ni-car"....
Cependant, avec du recul, j'ai fait une synthèse, et j'y vois plus clair :
"Peut-on mentir pour sauver son âme ?" semble être la question principale dans le premier essai, "Sur le mensonge".
En effet, les Écritures sont "dures" avec le mensonge :
"Vous haïssez, Seigneur, tous ceux qui commettent l'iniquité, vous perdrez tous ceux qui professent le mensonge".
Perdre est plus dur, plus "condamnant" que haïr, constate Augustin.
Mais avec des subterfuges, de la dialectique, et peut être des sophismes, il contourne l'obstacle quand il s'agit de mentir pour sauver quelqu'un....
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Quant au deuxième essai : "Du maître", il me paraît mieux écrit. Augustin, philosophe à la base, semble s'être inspiré de la maïeutique de Socrate, pour faire dire à son élève Adéodat, son fils, que la parole n'était pas si importante, sujette à de nombreuses "distorsions" dans le message projeté par l'orateur.
Il utilise alors ( stupéfaction pour moi ! ) la sémantique, dont on s'est surtout préoccupé récemment, il me semble.
Le message sous-jacent d'Augustin, je le perçois dans sa conclusion, où l'on retrouve le théologien, c'est que la "parole" de Dieu ou du Christ est beaucoup plus directe et donc proche de la vérité, car c'est une parole "intérieure", une parole qui va directement au coeur, sans passer par la pensée ( cerveau plus ou moins menteur, on l'a vu dans l'essai précédent ), ni par les mots ( plus ou moins appropriés, entre "signes", "signifié" et "signifiant" ), ni par l'audition plus ou moins bonne, ni par l'interprétation de l'auditeur, encore plus mauvaise !
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Un livre, à la réflexion, qui peut porter ses fruits, une fois qu'on a franchi correctement les différentes "barrières" ci-dessus citées... en plus de l'écueil de traduction de l'abbé Devoille et de Poujoulat : )