Dans la lecture des auteurs antiques, après avoir lu
Eschyle, la lecture de
Plaute est une récréation bienvenue. On se retrouve beaucoup plus en terrain connu et le terme comédie n'est pas usurpé, l'humour traverse les siècles et on rit de bon coeur.
On a l'impression finalement de découvrir un
Molière "trash". Ici les servants sont esclaves et les mères qui cherchent à caser leur jeune fille sont des maquerelles qui vendent leurs charmes. Ajouter que , même si il y a quelques propos fleuris et romantiques, on ne cache pas l'objectif final: profiter pleinement des charmes de la demoiselle. Mais une fois qu'on s'est habitué à ces différences de "franchise", on sent que les ressorts comiques de
Plaute ont bien influencés notre cher Poquelin.
Les esclaves se moquent de leur maître et cherchent à profiter de la représentation pour prendre le plaisir un temps d'inverser les rôles. Les cyniques cherchent eux aussi à profiter mais des sentiments des amoureux transis (ou de leurs besoins physiques, on n'est pas sûrs). Les plus débauchés sont punis à la fin pour que la morale reste à peu près sauve, même si la pièce en elle-même reste un étalage de ce qui ne se fait pas, avec une belle arnaque par usurpation d'identité.
Même le prologue fait sonner sa modernité, en ressemblant aux adresses au public que l'on pourrait trouver dans avant les représentations théâtrales de notre époque. On s'attendrait presque à entendre le comédien demander de ne pas oublier d'éteindre les portables. J'ai en tout cas passé un bon moment avec un auteur né plus de 2000 ans avant moi, l'humour semble donc bien être le propre de l'homme toutes époques confondues.