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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pourquoi ce titre ? Parce que lorsque Shalom apprend qu'il va être papa, la question de la circoncision du bébé à naître se pose. Elevé à coups de préceptes très stricts de la religion juive, Shalom a renié cette éducation, mais elle le poursuit. On ne devient pas athée comme ça, vierge de toute superstition, quand on vous a menacé du châtiment divin pendant vos vingt premières années et que vous y avez cru.

Un régal de lecture sur les réflexions percutantes et amusantes de Shalom sur le judaïsme, et sur ses sentiments - complètement paranos - pendant la grossesse de sa femme. Si les passages sur sa jeunesse ne manquent pas d'intérêt et d'humour non plus (découverte frénétique de la sexualité "malgré tout", entachée de sentiments de culpabilité tenaces, relations familiales houleuses et délétères...), je les ai trouvés longs, vite lassants, redondants, notamment sur les comportements alimentaires - de moins en moins cachères - du garçon. Ces intermèdes aident à comprendre, ceci dit, la distance que Shalom a eu besoin de prendre vis à vis de sa famille : "une distance qui avait sauvé mon mariage, et ma vie" (p. 36).

En résumé : un ouvrage intéressant et drôle sur les dégâts (possibles, et probablement un brin exagérés ici) d'une éducation religieuse sur un homme - religion juive en l'occurrence, mais d'autres sont aussi terrifiantes pour l'enfant, inhibitrices pour l'adulte... Intéressante également l'image de Dieu, telle qu'on la perçoit en effet dans l'Ancien Testament (un "Père" colérique, menaçant, vengeur...). Entendons-nous bien, savourer ce livre et en rire n'est pas de l'antisémitisme, mais pure jubilation face à la critique des abus religieux en général...

--- Croyants convaincus, quelle que soit votre religion, évitez peut-être cette lecture : ouvrage religieusement incorrect "en diable" (heum) ; le blasphème à gogo risque de vous heurter.
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Paru chez Belfond en février 2008 dans la collection Littérature Étrangère, « La lamentation du prépuce » (en américain, Foreskin's Lament) est le premier ouvrage traduit en français (par Bernard Cohen) de Shalom Auslander. « Iconoclastes, hilarants et incroyablement touchants », tels sont les souvenirs, réels ou fictifs, de Shalom, « un jeune juif du New Jersey élevé dans la plus stricte tradition orthodoxe ». Des souvenirs en forme d'anecdotes et de réflexions pas très innocentes sur la réalité de la tradition, tradition confrontée aux désirs d'émancipation et au besoin de racines des juifs d'aujourd'hui.

Dans cet ouvrage courageux de 306 pages, l'auteur n'hésite pas un seul instant à interroger des tabous, à évoquer ce qui ne doit pas être débattu, à émettre des avis et des opinions qui feront blêmir les plus fervents du respect aveugle de cette tradition. Shalom Auslander ne met pas de gants et y prend même apparemment goût. Des exemples ? La quête de la Terre Promise n'est (évidemment) pas terminée, et elle ne le sera peut-être jamais. En attendant, nous sommes tous perdus dans nos déserts respectifs, ridicules et terrifiants, des déserts qui paraissent s'étendre à l'infini. La tradition cacherait la vraie vie, confinerait les orthodoxes dans un univers de « masturbation et fumette » (page 257), un univers où un Dieu insufflerait une dévotion aveugle à Ses ouailles, lesquelles n'en finiraient plus de ratiociner et de s'opposer sur ce qu'il faut faire, dire et penser. Lesdites ouailles seraient ainsi empêtrées dans un cycle tragicomique de malheurs (ancêtres tués dans la Shoah, albums de photos comptant plus de morts et de disparus que de vivants ...) et de solitude. Ce cycle serait ponctué de tentatives désespérées pour s'évader du réel (boulots merdiques, futilité accablante de la vie ...) et pour croire en un souvenir global, un souvenir confortable et apaisant, fabriqué par eux et pour eux, un souvenir qui ne viendrait évidemment jamais. Au milieu de cette malédiction, la circoncision ne serait jamais que l'acte d'un fou qui la pratiquerait sur son fils dans l'espoir de se gagner les faveurs de Dieu, d'un fou qui s'inventerait ou se réfugierait derrière des rites, des bénédictions, des prières et des textes dont le sens réel restera, jusqu'à la nuit des temps, obscur et impénétrable aux non-spécialistes.

Le lecteur comprendra vite ce qui a poussé Shalom Auslander à adopter sur ces différentes thématiques un ton vif et pétillant, un ton qui convient parfaitement pour traiter de choses graves et particulièrement implicantes, puisque divisant les tenants et les opposants à cette tradition orthodoxe. Avec ses personnages très typés (Shalom lui-même, sa femme Orli, des rabbins, des écoliers …), son contexte moderne et volontairement imagé, des expressions en yiddish et en hébreu pour faire authentique, « La lamentation du prépuce » nous propose -derrière un titre singulier- un pied-de-nez drôle et émouvant aux fondamentalistes, mais pas que ! Plus ou moins auto-biographique, cet ouvrage -qui se lit d'une traite- évoque certes avec réalisme le dilemme vécu par certains juifs, aujourd'hui. Mais plus globalement, le livre conduit à s'interroger sur les fonctions psychologique et sociale de la tradition, quelque soient les peuples concernés et les religions qui la véhiculent. Je mets donc quatre étoiles.
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Quelle joyeuse surprise d'automne que cette lamentation du prépuce !

Le titre prête volontiers à sourire - ou à tourner la tête, offusqué de voir apparaître un tel mot sur une couverture de livre - et le contenu est à l'image de ce titre !

Au début du livre, Shalom Auslander (auteur et "personnage principal" du roman) apprend qu'il va être papa, et là c'est le déluge d'images apocalyptiques de tout ce qui pourrait arriver de mal pour empêcher cet heureux évènement de le combler. La faute à qui ? A Dieu et à la relation très houleuse qu'Auslander a entretenu avec son Créateur tout au long de sa vie. (bien qu'au final, on s'aperçoit que cette relation, une fois devenu adulte, s'apparente plus à une relation de "bons potes" pleine de tendresse vache qu'à quelque chose de vindicatif )

Et c'est là que les flashbacks commencent ...

L'auteur évoque ainsi des souvenirs de son enfance et de son adolescence à la yeshiva (école juive ultra-orthodoxe) et dans sa famille.
Ses réflexions d'adulte proche de la paternité mettent en lumière certains côtés absurdes de la religion juive observés à la lettre par les ultra-orthodoxe. le moins qu'on puisse dire... c'est que les ultra-religieux en prennent plein la figure ! L'univers de la yeshiva qu'il fréquente s'apparente vite à une formidable fabrique de futurs adultes frustrés (sexuellement, mais pas que) et rongés par la culpabilité (mais pourquoi ? pour être juif et vivant ???) de même, l'auteur met à mal - car avec une grande lucidité !! - les motivations "réelles" des individus ultra-religieux dans leur rapport à la piété.
(demande à satisfaire, tradition rassurante, recherche d'un sentiment d'appartenance,...)

J'ai trouvé l'analyse - avec un humour à la Woody Allen ! - et la justesse avec lesquels le romancier décrit l'aspect culpabilisant du dogmatisme religieux très justes. de même, Auslander, à travers sa thérapie romancière, essaye de comprendre comment l'enseignement de la religion et l'historiographie du peuple juif ont pu développer chez lui (et d'autres de ses co-religionnaires) un sentiment de persécution.

Il évoque entre autre, plusieurs épisodes d'horribles Shabbat avec sa famille, ou alors des scènes du quotidien qui révèlent le traumatisme et l'obsession des descendants des communautés ashkénazes post-Shoah.

(à ce propos, j'en profite pour faire part de cette petite incompréhension : pourquoi la traduction a-t-elle gardé le terme "Holocauste", utilisé par les Américains certes, mais rejeté par les Européens????)

Bref, pour ceux qui aiment l'humour caustico-psychanalitico juif de Woody Allen, et qui ne crient pas au blasphème à la moindre petite réflexion libre d'un écrivain au sujet de la religion : je vous conseille vivement ce livre ! En ce qui me concerne, j'ai hâte de découvrir le second roman de Shalom Auslender, Attention Dieu méchant.


Pour le plaisir, un petit extrait où Auslander parle avec son psy (ceux qui ont vu des films de Woody Allen ne manqueront pas de se dire que ç'aurait pu être dans le scénario d'un de ses films ! ) :

- Tu te punis tout seul, dit Ike. C'est mon psychiatre. Je réponds :
- Je sais.
- Tu n'as rien fait de mal, insiste-t-il.
- Je sais.
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Difficile de donner un avis à cet ouvrage.
D'un côté, il mérite cinq étoiles. le ton du récit, l'omniprésence de l'humour, la surprise de l'audace, l'absurdité des situations, la prise de recul, le culot de l'auto-critique, la franchise de l'écriture, la place de "l'impolitiquement correct", la plongée dans le monde du judaïsme orthodoxe... Tout ça est délicieusement dérangeant et copieusement jubilatoire ! Un vrai régal.

Par contre, il y a une sorte d'insistance lancinante des idées et un amas de répétitions de situations qui rendent la lecture un peu lourde et longuette.

Au final, il me reste l'admiration d'un Shalom Auslander presque sans limites qui réussit, jour après jour, à s'extraire d'un système d'endoctrinement qui n'a rien à envier aux pires idéologies ou sectes.
Quand les règles, dogmes, principes religieux deviennent plus importants que Dieu, ils justifient n'importe quel comportement absurde. Il faut alors beaucoup de courage et d'inspiration pour découvrir dans une tradition religieuse la Lumière éclairante qui rend chaque être humain libre. L'auteur l'a découverte et nous la partage avec sourire !
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Dieu a créé le juif rien que pour l'emmerder.

Iconoclastes, hilarants et incroyablement touchants, les mémoires d'un jeune juif du New Jersey élevé dans la plus stricte tradition orthodoxe.

Entre Chaïm Potok, Woody Allen et Philip Roth, un régal de drôlerie et d'émotion, un vrai morceau de bravoure contre tous les fondamentalismes religieux.

j'avais repéré ce livre en lisant l'article d'Alliance... et je dois dire que je ne suis pas déçue ! jubilatoire !

J'ai pris un tel plaisir a la lecture des "lamentations du prépuce" que je n'ai plus qu'une hate... lire le deuxième livre de Shalom Auslander... vite, très vite...

je termine donc l'année sur un livre qui comptera parmi les meilleurs de l'année 2009...

espérons que 2010 sera du même niveau...
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Le narrateur est un jeune juif du New Jersey élevé dans la crainte de Dieu et convaincu que le Tout-Puissant le persécute et fait tout pour le rendre malheureux. « Je vis avec lui chaque jour et regardez, Il est toujours furieux, toujours assoiffé de vengeance, toujours – éternellement – en pétard. » (p. 6) Toujours convaincu du pire, le jeune homme regarde sans cesse par-dessus son épaule, s'attendant à voir tomber la justice divine. Il faut dire qu'enfant et adolescent, Shalom a tout fait pour agacer Dieu : transgressions en tout genre, vols, provocations, parfois jusqu'au blasphème. Devenu adulte, marié et futur papa, il se débat avec l'écriture d'un texte racontant sa relation avec le Seigneur. « J'ai en effet remarqué qu'à chaque fois que je commence à bien avancer dans mon livre sur Dieu, les attaques contre Israël s'intensifient, ce qui me fait me sentir coupable, et m'oblige à arrêter. » (p. 23) Et pas uniquement à s'arrêter : il efface des centaines de pages et reprend de zéro l'écriture d'un ouvrage aux allures de punition infernale. Rongé d'une angoisse continuelle, ce pauvre Shalom se torture l'esprit pour décider s'il doit ou non circoncire son fils à naître et en faire une nouvelle victime offerte à Dieu.
Humour grinçant en approche !!! J'ai tellement ri avec ce texte ! Voir ce pauvre Shalom Auslander – oui, c'est un texte fortement autobiographique – se débattre entre sa terreur de Dieu et sa curiosité pour les choses non cachères est hilarant ! « La propension de Dieu à me mettre à l'épreuve, qui était aussi acharnée que mon besoin de fauter le conduisait à des stratagèmes d'une complexité parfois sidérante. » (p. 287) de cet auteur, j'avais déjà beaucoup apprécié Attention, Dieu méchant, qui développe les mêmes idées catastrophistes.
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Dans ce récit qui n'est pas un roman, lauteur juif, Américain raconte sa vie et sa vision de la judaicité tandis que sa femme attend leur premier enfant.
Drole, touchant, corrosif, tordant, ce livre est une vraie pépite qui me penser que cet auteur peut etre un des nouveaux écrivains américains qui comptent énormément.
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Shalom et sa femme Orli vont être parents. Un petit garçon. Ca devrait être le bonheur. Sauf que pour Shalom se pose la terrible question de la circoncision : faut-il le faire ou non ? Et lui qui pensait avoir enfin laissé une partie de ses névroses de côté les voit revenir d'un coup. Depuis son enfance passée dans une famille juive orthodoxe où il a commencé à douter de Dieu, ne cessant de le défier en commettant des actes interdits tout en redoutant sa colère, Shalom a toujours cru que Dieu le punirait de ses mauvaises actions en tuant ses proches. Et aujourd'hui, il redoute à tout instant de voir sa femme ou son futur enfant subir Son Courroux.

Avec beaucoup d'humour, Shalom Auslander évoque son enfance et son adolescence au sein d'une famille juive orthodoxe très pratiquante. Mais si il raconte ces anecdotes de manière drôle, on sent combien il a été marqué par cette éducation religieuse stricte. le petit garçon a été dans une école ultra-orthodoxe où tout le monde était habillé de la même manière et portait une yarmoulka (kippa) noire. Il croit ce que les adultes lui disent : s'il allume la télé le samedi, jour du shabbat, les rangers vont perdre le match et si il ne mange pas casher, il provoquera de terribles malheurs. Mais tout se gâte à l'adolescence, quand Shalom intègre une école plus modérée, où il y a des filles et où l'habillement est plus libre. Il pose des questions auxquelles il n'obtient pas de réponses satisfaisantes et commence à commettre des actes interdits sans pouvoir s'en empêcher. Cela va de la découverte des magazines pour adultes à l'orgie de hamburgers et de saucisses de porc. le comportement caché de Shalom, qui se rebelle contre la religion de ses parents, lui inspire en même temps de la honte et de nombreuses névroses. Il ne cesse de défier Dieu, tout en le craignant et s'attend à chaque instant à subir son courroux. Il discute souvent avec Lui, l'insultant, l'accusant d'être mesquin et de faire sans cesse des mauvais coups.

J'ai beaucoup apprécié ce roman, très autobiographique. Il m'a bien évidemment fait rire à plusieurs occasion, car l'auteur possède un vrai sens de l'auto-dérision et a choisi la voie de l'humour pour faire sa propre thérapie. J'ai également appris beaucoup de choses sur la religion juive, dont les orthodoxes sont parmi les plus pratiquants (ce sont ceux qui ont les petites bouclettes et le chapeau) Et je peux vous dire que respecter toutes les obligations et les interdits est un véritable défi ! Par exemple, le samedi, jour du Shabbat, il est interdit de faire quoi que ce soit, y compris allumer la télévision car cela équivaut à produire de l'électricité. Il est interdit de faire quelque effort que ce soit, donc pas de vélo, interdit de cuisiner. Il est aussi interdit de marcher ou de s'asseoir dans l'herbe car si vous enlevez des brin d'herbes, cela peut être considéré comme labourer ou si vous avez des tâches vertes sur votre pantalon, ça peut équivaloir à teindre. Manger casher n'est pas aisé non plus, car sans parler de la méthode de préparation, cela implique aussi de ne pas manger de veau et de lait, si ce n'est à plusieurs heures d'intervalle. Bref, ce livre divertit et érudit à la fois !
Il est seulement dommage que Shalom Auslander exploite parfois un événement un peu trop en long et en large, particulièrement au début.

A conseiller à ceux qui aiment l'humour juif new-yorkais.
Lien : http://www.chaplum.com/la-la..
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Une autobiographie qui a dû faire jaser dans le milieu des juifs orthodoxes. Shalom Auslander « varlope » dans les grandes largeurs tous les rituels et les interdits prônés par la religion juive et raconte son parcours du combattant pour en sortir. Avec heureusement un humour décapant et une bonne dose d'autodérision même si l'on pressent que son questionnement s'est fait dans une certaine douleur.
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L'auteur qui est aussi le héros du roman, est complètement traumatisé par une éducation juive ultra orthodoxe. Comme lui dit sa femme lorsqu'il se demande ce qui ne va pas chez lui : « tu as été victime de violences théologiques. »
Pendant toute son enfance, ses parents et ses professeurs lui ont décrit un Dieu vengeur, violent, qu'il fallait craindre à tout prix.
Toutes les actions qu'il entreprend sont sujettes à un débat intérieur très drôle, qui lui font imaginer les pires conséquences (décès de sa femme, de son enfant... etc) et le rendent complètement paranoïaque.
Depuis l'enfance, il se rebelle contre le Dieu de ses ancêtres en faisant toutes sortes d'expériences interdites. Il est vrai que dans son monde tout ou presque est interdit surtout le jour de sabbat qu'il déteste pardessus tout.
C'est un livre drôle et amer en même temps. Shalom Auslander réussit à décrire des situations tragiques de façon comique. On a l'impression de se trouver la plupart du temps dans un asile psychiatrique.
Il se pose surtout la question de savoir si l'on doit à tout prix éduquer nos enfants comme nous l'avons été nous-mêmes, leur inculquer les mêmes valeurs alors qu'on en a souffert et qu'on en souffre encore.
Un livre intelligent, drôle mais à lire avec une boite de calmants à portée de main, ne serait-ce que pour en proposer à ce personnage qui en aurait bien besoin.
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