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sur 252 notes
Paul Auster est décédé il y a deux mois, des suites d'un cancer. Lire « Baugmaster », son dernier et ultime roman est doublement émouvant. Sy Baugmaster, un peu plus de soixante-dix ans, veuf depuis dix ans, analyse en toute lucidité les signes du vieillissement. Pertes de mémoire, chutes, inattention… le roman est une exploration du passé, la rencontre avec sa femme Anna poétesse et traductrice, l'amour de sa vie, l'amputation subie quand elle a disparu, mais aussi les signes de sa présence dans sa vie. Les amputés souffrent de douleurs fantômes, Baugmaster les ressent également… Comme à l'accoutumée chez Paul Auster, les pistes sont nombreuses, les hasards de la vie y sont décortiqués, les clins d'oeil à sa propre vie son nombreux. Une écriture dense, sobre, presque resserrée, pour un roman puissant sur l'avancement en âge, la mémoire, la lente déliquescence du corps et de l'esprit, le deuil. Tout est traité avec infiniment de pudeur. le roman pourrait être sombre, il ne l'est pas. Un roman testament, un roman hymne à la littérature, un roman sur la transmission aussi avec cette jeune étudiante qui prend contact avec Baugmaster pour se plonger dans les archives d'Anna pour écrire une thèse sur son travail…
Monsieur Auster, vous allez me manquer…
Lien : http://pierremangin.eklablog..
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Livre très mélancolique… on imagine bien Paul Auster derrière le personnage de Baumgartner… le début de la vieillesse est trop bien ressentie hélas… il devait pressentir sa fin proche de toute évidence… Au revoir M. Paul Auster
Il y a de très beaux passages sur la contemplation de la nature… et sur le vide après la perte de l'être aimé…
Nombreuses réminiscences de souvenirs d'enfance… et on rit aussi parfois tout de même…
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Roman crépusculaire, livre testament, d'un auteur immense, brillant , passionnant qui livre là selon moi une oeuvre majeure même s'il est difficile parmi tous ses chefs d'oeuvre de les classer car tous sont intéressants et méritent une lecture.
L'auteur nous embarque dans une fiction mêlant introspection, considérations philosophiques, analyses littéraires sur le travail de l'écrivain, sur les techniques littéraires et tout simplement sur l'humanité, ceci avec finesse, humour mais aussi mélancolie.
Cela nous touche, nous remue, et nous donne l'illusion d'être grâce à la lecture de ce grand auteur plus intelligent aux choses de la vie et à la beauté du monde.
Original, inclassable, omniscient, prophétique, Somme (summa) profane de cet oeuvre
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Paul Auster nous invite à un voyage dans sa mémoire, dans son passé riche de souvenirs heureux, avec sa famille, père, mère, soeur, et dans le travail d'écriture de sa femme Anna, son amour de toujours. Il est veuf, il a soixante et dix ans, tous ces souvenirs sont présents, parfois drôles, parfois obscurs, souvent très précis; on le sent seul, on pourrait penser qu'en vieillissant, c'est normal d'avoir à l'esprit tous ces détails sur sa vie, mais en tant que lecteur, on l'accompagne avec beaucoup de plaisir dans ce voyage.
Qui est ce Baumgarnter ?
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On retrouve de Paul Auster la richesse dans l'imaginaire et dans l'introspection, dans la vie du corps comme dans celle de l'esprit, et son habileté narrative : alternance des points de vue, anticipation d'une scène par l'amant qui rejoint son amoureuse — nous sommes dans un roman d'amour —, reformulation sur le vif, démenti dans la réalité romanesque. C'est aussi un recueil de biographies brèves avec des portraits d'enfants, des jeux de la mémoire, un tourbillon de souvenirs personnels et de ceux que l'auteur prête à son père, à ses ancêtres, à son peuple. C'est bon de retrouver Auster dans son dernier roman, et si l'on perd souvent le fil, les pépites maintiennent l'attention (voir les citations). Toutefois, Baumgartner n'a pas la force de la Trilogie new-yorkaise ou de l'Invention de la solitude.
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BaumgartnerPaul Auster

Sy Baumgartner est un homme de 70 ans qui a perdu sa femme, Anna, par noyade.

Cela fait bien des années, mais une forme de culpabilité, de responsabilité semble tourmenter cet homme, alors les réminiscences refont surface.

Il croise dans le regard d'autres femmes qui vont traverser sa vie, les traits d'Anna, et il ne peut s'empêcher de les comparer, de les analyser, dont une avec laquelle il voudrait bien refaire sa vie.

Sa fragilité, hélas, l'entraîne bien au-delà du souvenir de son épouse. Sa mémoire l'entraîne à repasser en revue sa jeunesse, ses tensions avec son père.

Si la roue tourne pour certains, pour Sy, les tourments liés à son âge, les font se parquer sur le cheminement de sa vie.

L'auteur nous relate la vie de cet homme par de longues phrases qui ne semblent pas écrites pour donner du plaisir aux lecteurs, mais donner sens à une philosophie de la vie ou la mort de l'être aimé se veut d'être ancré dans la mémoire.
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Un récit attachant dans la mesure où on croit reconnaitre l'auteur, d'autant plus émouvant qu'il est mort peu de temps après sa publication.

Je n'avais pas particulièrement apprécié la trilogie new-yorkaise de Paul Auster, dont j'avais fini par sauter des passages entiers puis à l'abandonner avant la fin.

Ici justement l'écriture est plus fluide, moins pesante. La lecture est agréable, on entre dans le quotidien de cet homme âgé en se disant qu'on finira sans doute comme ça aussi, on se laisse porter et c'est un peu doux-amer. Comme je le lisais par ailleurs, c'est un récit intéressant mais qui n'intéresserait personne s'il n'était pas d'un auteur célèbre.
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Au-delà de Cancerland
Toujours émouvant de parler du dernier roman d'un écrivain disparu depuis peu.
Pour ceux qui ont suivi l'oeuvre de ce grand écrivain c'est une perte immense mais contrairement au commun des mortels son oeuvre subsiste et Paul Auster, par elle, sera vivant dans le coeur de ses lecteurs. Une oeuvre où chacun peut le retrouver à chaque page.
Ce dernier roman est petit par la taille immense par la profondeur qui s'en dégage.
Sy Baumgartner vit seul à Poe Road, il a 70 ans et est veuf depuis 10 ans.
C'est le premier jour de printemps et la journée s'annonce mal, il écrit un essai et il est ailleurs comme souvent. Il a laisser le cuiseur à oeufs sur le feu, quand il s'en aperçoit c'est trop tard et se brûle la main.
Il sait qu'il doit téléphoner à sa soeur, tâche qu'il retarde toujours, on sonne à sa porte c'est Molly la gentille dame d'UPS qui lui apporte un livre.
Livre qui ira rejoindre la pile qui s'élève dangereusement dans un coin en attendant qu'il trie le tout pour en faire don à la bibliothèque. le téléphone sonne c'est le préposé au relevé du compteur qui annonce qu'il passera en retard…
Depuis la mort de sa femme, les journées de Sy sont faites de petits riens qui prennent beaucoup de place, il voudrait seulement écrire et penser à celle qui lui manque tellement.
Puis il y a la chute qui va le plonger dans un état de fragilité où seule sa mémoire aura de l'importance. Les souvenirs remontent à la surface. le lecteur va découvrir ce que fut la vie de Sy et Anna.
Anna est parfaitement vivante dans cette réminiscence, ce ne sont pas des divagations mais bel et bien une vie qui renait pour le plus grand bonheur de Sy.
« Vivre, c'est éprouver de la douleur, se dit-il, et vivre dans la peur de la douleur, c'est refuser de vivre. »
Il va plonger littéralement dans les écrits d'Anna et se donner pour mission de les faire publier. Ainsi Paul Auster dessine un portrait amoureux de cette femme qui pour lui a été exemplaire. Sa mort n'a été que la résultante de la façon dont elle a vécu, toujours oser braver le danger, ne pas se conformer, bien sûr pour celui qui reste seul c'est difficile mais il a respecté jusqu'au bout la personnalité de son aimée.
Les passages sur Anna sont très forts et lumineux et le lecteur ne peut que faire le lien avec Siri Hustvedt femme admirée et dont il reconnaissait la supériorité artistique.
Sentiments et admiration subsistent jusque dans l'au-delà.
Je l'ai lu comme l'ultime déclaration d'amour à sa femme d'un homme qui sait que son temps est compté.
La construction est tortueuse comme la mémoire mais le dessin se peaufine au fil de la lecture pour donner un récit lumineux, fort dans sa densité.
Il dit aussi que les gens qui vieillissent ne sont pas sans intérêt, ils ne sont pas que des enveloppes vieillissantes et ratatinées, ils ont un vécu, ils sont vivants jusqu'au bout.
Bien évidemment dans le personnage de Sy on y retrouve Paul et l'espièglerie est de faire que dans ce couple c'est l'homme qui est vivant et la femme morte.
Une façon de terminer en beauté en écrivant une ultime déclaration d'amour.
Les première pages sont d'une beauté absolue car elles décrivent à la perfection le délitement du quotidien, en vieillissant n'a-t-on pas envie de se consacrer à l'essentiel plutôt que de perdre son temps dans les petites tâches quotidiennes sans intérêt et chronophages ?
Paul Auster nous offre un dernier livre empli de force, de lumière et de vitalité.
Merci Monsieur.
©Chantal Lafon

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Notre héros est un professeur qui vient à se rappeler de certains événements de sa vie, notamment le deuil de sa femme poétesse qui n'en fini pas de lui peser, mais aussi ses parents - on se demande souvent où est la fiction de la réalité. L'auteur venant nous rappeler dans son dernier livre (annoncé comme tel, et qui le sera) à quel point on se souvient de choses et pas d'autres : pourquoi ? le thème défendu par ce roman se fait sur sa globalité (parce qu'on cherche à trouver un intérêt à ces faits énumérés les uns après les autres), parce que sinon, il faut bien l'avouer, ça ressemble davantage à un conglomérat de souvenirs sans pensées ni réflexions qui décoiffent (j'allais écrire plat ! - sauf le moment du loup). Enfin, au moment d'écrire les dernières pages, avec l'arrivée de cette étudiante, il a bien raison de nous rappeler qu'un des moyens pour ne pas tomber dans l'oubli, est-il encore celui d'être écrivain(e). Ou, peut-être aussi, d'écrire le nom du héros (le titre) péniblement à toutes les pages : montrant qu'il est fils et mari, le nom contre l'oubli ? Je laisse à d'autres, donc, le soin de lui donner une grande valeur à ce dernier ouvrage : ces souvenirs ne m'ont pas vraiment touché ! Je reste totalement à côté. Certains critiques parlent d'un livre "bouleversant" : ah bon ?!
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J'avais beaucoup aimé Brooklyn Follies et Sunset Park mais un peu déçu par la Trilogie new-yorkaise et Invisible, je ne serais pas revenu sur cet auteur sans la très sensible critique de "LambertValerie". le retour de ce Baumgartner sur sa vie m'a moi aussi charmé. Cette vie dont il ne lui reste que des lambeaux de mémoire, n'a rien d'exceptionnel, mais la charge d'affectivité et de nostalgie de ces minces souvenirs est communicative. le style simple appelle le lecteur à dériver vers ses propres souvenirs et on a l'impression de lire le livre d'un ami. La bibliographie de l'auteur figurant en fin d'ouvrage est copieuse, je pense que je vais y revenir.
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