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EAN : 9782070450947
224 pages
Gallimard (29/08/2013)
3.62/5   37 notes
Résumé :
Berazachussetts ? Une ville argentine tout sauf tranquille. Une zombie punk et obèse erre en quête de chair morte et de bière fraîche. Une milice en fauteuils roulants menée par une gamine paralytique détestable fait régner la terreur. Des fils à papa désoeuvrés mettent en scène des viols et publient les vidéos sur Internet. Quant aux pingouins dans leurs chambres froides... s’ils n’étaient pas là, à chaque coin de rue, la ville serait tout de même moins chic... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Quatre veuves, Dora, Susan, Milka et Beatriz, partagent un appartement à Berazachussetts, ville imaginaire d'Argentine, où elles mènent une petite vie tranquille entre copines. Lors d'une promenade en forêt, elles tombent nez à nez avec le corps inerte, énorme et dénudé de Trash. Croyant qu'elle a été victime d'un viol, elles la recueillent, avec beaucoup de peine …

Et c'est là que tout va dérailler car Trash, plante impressionnante aux cheveux fuchsia intense et aux seins gros comme des ballons de basket, fan de musique et de mode punk, est une authentique zombie, dont le régime favori est constitué exclusivement de bière et de viande humaine, les deux de préférence fraîches.

Tout va donc partir en vrille avec le détonateur Trash, entre les quatre veuves rangées qui révèlent tout à coup leurs dessous nymphomanes ou criminels, et dans toute la bonne ville de Berazachussetts, avec ses fils à papa amateurs de snuff movies, ses politiciens méprisants et ses pingouins en cage à tous les carrefours pour attirer les touristes, une histoire délirante drôle et glauque comme une bonne série Z, dans laquelle Trash apparaît finalement comme la plus sympathique de tous les personnages.

«Aujourd'hui, on passe la journée ensemble, annonça Saavedra. Qu'est-ce que tu as envie de faire ?
- Je ne sais pas, répondit Dora en faisant sa timide, c'est toi qui décide.
- Ça te plairait de voyager dans le temps, vers le passé ?
- Arrête ! Tu veux me faire croire que tu as une machine qui fait ça ?
- Bon, plus ou moins, c'est une façon de parler… Ce que je te propose, c'est d'aller passer un moment chez les pauvres ; tu sais, ils vivent complètement attardés, à des années lumière d'ici… C'est amusant, un peu comme partir pour un safari en Afrique, mais plus près.»

Berazachussetts, est une ville fantaisiste, mais pas tout à fait inventée comme nous le dit Hélène Serrano, la traductrice, en postface. Sous le délire apparent qui s'empare de cette ville, on peut lire une histoire corrosive conçue pour attaquer jusqu'à l'os les dérives d'une société argentine en pourrissement : politiciens obnubilés par les symboles du pouvoir et de l'argent, et se moquant éperdument des problèmes réels des argentins, classe dominante totalement pervertie, ravages de la drogue ...

Entre le grand éclat de rire et le coup de poing dans le ventre.
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Difficile de résumer l'intrigue de ce roman. On se contentera de dire qu'à Berazachussets, sorte de Buenos Aires fantasmagorique, traînent des zombies amateurs de bière et des Misfits, des jeunes riches désoeuvrés qui tournent des snuff-movies, des petites garces paralytiques qui font dans le chantage, des institutrices retraitées nymphomanes, et que, bien entendu, on ne décore pas la ville avec des jardinières mais avec des vitrines réfrigérées abritant des pingouins.

Il va sans dire que Leandro Ávalos Blacha nous propose là un roman détonnant, complètement loufoque et un rien foutraque. La critique enthousiaste – espérons-le pour l'auteur et son éditeur – aura sans doute tôt fait, c'est à la mode dès qu'un roman sort des sentiers battus et semble de prime abord n'avoir ni queue ni tête, de le comparer à un film de Tarantino ou de Roberto Rodriguez. Ce ne serait pas forcément lui faire honneur.
Car là où les réalisateurs en questions se contentent de pur entertainment, Blacha, lui, sous cette apparence de délire carnavalesque ou charivaresque où le grotesque est porté à son paroxysme, présente seulement une vision déformée d'une réalité argentine qui n'est pas forcément joyeuse. Corruption économique et morale des élites, creusement des inégalités, ravages causés par la débandade économique du début des années 2000… c'est tout cela qui passe par le prisme déformant de Berazachussetts. Et, là où Blacha est fort, c'est qu'il le fait sans emphase, sans se montrer moralisateur. D'ailleurs, il n'ira jamais chercher quelque motivation que ce soit à ses personnages. Ils agissent. Un point c'est tout. Que leur comportement soit amoral, odieux ou empreint d'une certaine noblesse, nul besoin d'en faire une quelconque analyse. Les actes et le contexte dans lequel ils sont placés parlent pour eux. Et si l'on doit vraiment comparer Blacha à un réalisateur, on le rapprochera plutôt, dans sa forme comme dans sa philosophie, d'un Joe Dante.

On se perdra parfois dans Berazachussetts et l'on pourra peut-être reprocher à l'auteur de nous engager dans des culs-de-sacs avant de nous propulser dans un autre lieu sans que l'on sache toujours pourquoi et avec un style parfois trop direct, comme si le roman était écrit au fil de la plume. C'est cependant bien peu de choses comparé au plaisir que l'on peut prendre à cette lecture si tant est que l'on accepte de se laisser mener par l'auteur sans chercher une logique sous-jacente. À conseiller aux esprits cartésiens repentis, aux amateurs de pingouins, à ceux qui se méfient du Téléthon, aux punks obèses, aux traumatisés de D&Co et de réunions Tupperware…

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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J'ai lu ce livre dans le cadre du MasseCritique dejanvier 2012 et j'ai vraiment bien aimé.
Avant de parler du livre je voulais dire deux mots sur l'objet en lui même.Je l'ai trouvé agréable à manier. A la fin du livre il y a une liste de chansons que l'on peut écouter sur leur site qui ont été proposées par l'auteur lui-même. j'ai trouvé ça vraiment chouette. En revanche j'ai trouvé que la postface de la traductrice apportait peu.

Le roman maintenant :D
J'ai retrouvé dedans quelque chose du réalisme magique en version XXIe siècle et un peu plus trash(encore que...). On démarre direct avec la rencontre de Trash, une zombie, et tout cela ne semble surprendre personne. Je crois qu'il n'y a pas un personnage exemplaire. Ils sont tous tordus, bourrés de défauts, et ne semblent pas concernés par la morale.
J''ai apprécié c'est le côté ludique de l'écriture. Pour moi c'est un livre qui ne se prend pas au sérieux et qui pourtant est très bien construit et rythmé comme un bon film où les séquences s'enchainent à la perfection, où le temps est un peu distordu, mais si l'on accepte le truc dès le début on se laisse emporter sans difficulté.
Bref il est fortiche ce Leandro! Je suis contente de ce livre et aussi de la découverte de cette maison d'édition.
Je le recommande vraiment!
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J'ai retardé le moment de faire une critique pour ce livre-ci car il m'a laissé complètement perplexe de par l'originalité de son sujet et sa plume extrêmement libérée. Dora, Milka, Beatriz et Susana sont quatre instits à la retraite qui vivent ensemble dans une sorte de banlieue de Buenos Aires fantasmée, Berazachussetts (les lieux imaginaires qui sont le cadre de l'histoire font l'objet d'une postface fort éclairante). Puis un jour surgit une étrange bonne femme, aux nichons proéminents, nommée Trash. Outre son nom bien caractéristique du personnage (elle est punk, obèse et par dessus tout zombie), c'est une femme qui détone et par qui le malheur arrive. Car le groupe, à partir de cette rencontre, bat de l'aile et c'est moins qu'on puisse dire ! Ça s'insulte, ça se sépare et ça ne se rabiboche pas, bien au contraire. C'est l'occasion pour les unes de se venger : Milka en destructrice d'intérieur, ça vaut le détour ! Dora, quant à elle, s'amourache du très puissant Saavedra qui lui fait voir monts et merveilles et n'hésite pas à partir en visite des bas quartiers (comme on visite un musée pardi, c'est tellement amusant de voir la misère humaine). Mais bien évidemment, ces quatre itinéraires qui se dessinent sont intéressants en cela que ces grandes névrosées filent le plus mauvais des cotons. Et c'est dans un univers apocalyptique, où tout semble s'enchainer pour qu'elles trinquent et dégringolent, qu'elles prennent place. de vraies détraquées des temps modernes !

Quant à moi je vous avoue que j'ai eu beaucoup de mal à suivre la progression des unes et des autres car justement leur monde, complètement déjanté et loufoque, est passé bien à côté de mes idées très terre à terre (j'y suis restée tout à fait opaque). Qui croirait en une armée de fauteuils roulants? Combien sont-ils les gens qui se laisseraient aller à suivre Periquita, une adolescente tout aussi cruelle qu'impotente? Car oui, les personnages annexes, les petits détails qui rendent la narration folle et proche de la science-fiction, il y en a un paquet. C'est ce qui fait le charme du récit, sans doute ! de mon côté j'ai été tout à fait circonspecte par l'univers imaginé par Leandro Avalos Blacha. Non pas qu'il ne soit pas crédible mais, pour ma part, j'ai eu du mal à y adhérer. Néanmoins, le style de l'auteur est bon, le récit est fluide et l'action ne faiblit pas en intensité. Peut-être que je ne sais pas rire des zombies, des paralytiques et des pingouins (oui, oui y en a aussi là-dedans) en tout cas la sauce n'a pas pris !
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Une fable farceuse qui voit une zombie punk déclencher un cataclysme physique et social dans une ville argentine.

Ce court roman argentin de 2007, publié en français en 2011 grâce aux éditions Asphalte, propose une fable d'allure débridée, mais au propos plus subtilement insidieux qu'il n'y paraît d'abord.

Lorsqu'une zombie punk et obèse, se nourrissant de chair humaine, parvient à Berazachussetts, ville argentine quintessentielle, après bien des pérégrinations, pour y être quasiment adoptée par quatre enseignantes retraitées, le chaos va se déclencher rapidement, pour finir à une échelle proprement cataclysmique : midinettes âgées pétant les plombs (et de quelle manière), dames respectables dévastant de fond en comble un appartement, riches corrompus organisant des excursions chez les pauvres aux formes voisines du safari, handicapés d'apparence héroïque conspirant dans l'ombre la ruine de la cité,... tout un monde grouille et vaque pour que la farce trouve son accomplissement, pour notre plus grand bonheur.

Sous les morceaux de bravoure échevelés, le propos n'est pas si rieur, et la postface, précieuse, nous confirme cette impression : "Leandro Avalo Blacha inflige ainsi à la réalité une distorsion qui, à sa façon désinvolte, tourne en dérision mais n'en épingle pas moins une société où, à la veille du soulèvement social provoqué par la crise économique de 2001, s'exerce le cannibalisme des puissants envers les plus démunis. Une société lancée tout entière à la poursuite de modèles collectifs dont elle finit par n'être, sous sa plume, qu'une grotesque parodie : celle du "pays le plus européen d'Amérique Latine"."

Une nouvelle jolie réussite au crédit des éditions Asphalte !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le chauffeur laissa son patron et Dora a un coin de rue où s'arrêtaient plusieurs autobus. Saavedra respira à un pleins poumons les parfums ambiants. Ils portaient tous deux des vêtement simples et usés. Cela avait été plus facile pour Dora que pour lui: pour qu'on ne le reconnaisse pas, il ne s'était pas rasé ce jour là et portait un petit bonnet de laine noir et un sweet-shirt gris arborant le logo de MUNDO MARINO. C'était une des saloperies dont lui faisaient cadeau ses employés et qu'il n'utilisait que pour ce genre d'occasion. Un souvenir de vacances de prolos. Les gens qui attendaient le bus faisait la queue devant l'arrêt.Cependant, parmi ceux qui venaient d'arriver, il y en avait quelques uns qui se mettaient devant et personne ne disait rien." Ils sont tellement habitués à la défaite, à être exploités que plus rien ne les dérange" se dit Saavedra. Ils montèrent dans le bus et allèrent s’asseoir au fond. Il opta pour le couloir. " Tu te rends compte, dit il à Dora, la première chose que fait un prolo en montant dans le bus, surtout les plus gros, c'est ouvrir la fenêtre en grand... C'est dingue! Je sais pas pourquoi, même s'il fait -1...On dirait des chiens, tu trouves pas? Quand ils sortent la tête du 4x4..."
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Mais à la vérité, ce n’était pas que la chanson avait déplu à Trash, elle lui avait juste rappelé la voix d’une zombie de ses amies : Fiona… Elle l’avait connue dans les Balkans, en même temps que Nino et François, tous des zombies adorables… Ils s’entendaient merveilleusement bien et avaient même formé un groupe qui jouait des reprises d’Abba version gothique. Les retombées avaient été immédiates. Ils remplissaient les bars, s’amusaient, consommaient toutes sortes de drogues et dévoraient un fan après chaque concert… Trash, cependant, avait décidé d’abandonner le groupe quelques mois auparavant. Sa période de crise avait commencé au moment où elle avait remarqué que, lorsqu’elle était avec d’autres zombies, sa faim de victimes croissait comme par contagion. Ce n’était pas un problème d’éthique, mais de déchéance physique. Peut-être à cause de l’abus d’anxiolytiques et de stupéfiants, quelque chose dans le métabolisme de Trash avait changé : elle ne pouvait plus manger un petit doigt sans prendre dix kilos.
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A vrai dire, s'il s'agissait d'une femme de la rue, elle se trouvait en pleine décadence. Elle était terriblement obèse ; ses cheveux étaient courts et d'un fuchsia intense. On l'aurait crue morte sans le mouvement de sa poitrine qui révélait sa respiration. A côté d'elle, les quatre amies se sentaient sveltes et belles. Ce qui les impressionnait le plus, c'était son torse nu, avec deux nichons gros comme des ballons de basket et de nombreux bourrelets de graisse qui retombaient en cascade. En dessous, elle portait des leggins en lycra couleur chair, qui lui donnaient l'air d'un gros insecte, et des rangers noires usées.
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