POÉSIE ET PESANTEUR
Les images des poètes n’inventent pas un domaine
d’exil. Condensations soudaines de visages évanouis, la
mémoire s’y ressource, chacun les nourrit.
Chacun les arpente, à leur complicité mesurant sa
pesanteur intime. Mots repeuplés d’autres mots, qui
réhabilitent l’étonnement de naître à chaque pas. À
leurs amarres ténues je dois mes racines de nomade, à
ces bivouacs partagés le réveil des fraternités qui
m’habitent, l’espace d’une émotion et d’un salut.
Les images des poètes n’inventent pas un domaine
d’exil . imprévisibles, nous les portons pourtant. Elles
nous ressuscitent à chaque feu qu’elles rallument d’une
étincelle juste.
Bruno Doucey lit le texte "Merci à la vie" de Michel Baglin, extrait de l'anthologie "Courage ! Dix variations sur le courage et un chant de résistance", publiée aux Éditions Bruno Doucey en 2020.