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EAN : 9782916390000
125 pages
Cent pages (18/03/2006)
3.33/5   23 notes
Résumé :
1923
Cet auteur belge nous raconte l'histoire d'une petite prostituée française partie vivre à Londres. À travers différents scènes de la vie de Zonzon, l'histoire mêle plusieurs sentiments tels que : candeur et cynisme, amour et amitié, violence et tendresse.

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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Ayant décodé, dans l'autobiographie de René Henoumont, que le Belge André Baillon était incontournable, j'ai découvert cette fille des trottoirs de Londres, les clients qu'on vole un peu, les macs pas trop méchants, (sauf pour se débarrasser d'une vieille qu'on vient de cambrioler).

Ca vole vraiment très bas, déconcertant, mais il y a cette anecdote de l'hôpital où, entre les mots, on devine qu'y est soignée une Zonzon enfant, abusée, alors, des fois que le style très cru serait voulu par l'auteur, je vais tenter un autre livre.
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Pour les Challenges il s'avère que certaines lectures sont vraiment très étranges ! Ce livre est paru en 1923 et donc disponible dans le Domaine Public qui est un bon moyen pour découvrir des auteurs qui parfois donnent d'excellentes surprises !

Dans le cas de celui-ci c'est effectivement une surprise mais pas tout à fait excellente tant elle est étrange, malaisante et assez noire au final !

Zonzon-Pépette est une jeune française partie à Londres, prostituée de son état et avec un langage très limité, le verbe "emmerder" remplace tous ceux qu'elle peut vouloir utiliser !

Ce n'est pas tant le vocable bas-fond qui m'a mis mal à l'aise, il est très représentatif de certains milieux, mais surtout la tristesse voire le désespoir qui ressort de courts écrits !

Tout est sans cesse à la limite de basculer dans la folie pure, pas la folie rigolote, celle qui peut faire sourire mais celle qui donne l'impression de tomber dans un puits sans fonds et sans repère ! Je ne sais pas quoi penser de cet auteur, si ce n'est qu'il maîtrise parfaitement le langage de la rue, si l'occasion se présente je me laisserais peut-être tenter par un autre texte mais pas trop tôt !

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Une écriture légère mais violente par moment, avec des petits chapitres qui nous livrent quelques séquences de la vie que je dirais un peu sauvageonne de Zonzon la pépette, une prostituée qui enflamme les rues de Londres. Bagarreuse, litigieuse, rusée, elle est prête à tout pour briser les obstacles. Dans ce métier de prostituée, Zonzon en a vu bien des couleurs qu'à n'importe quelle circonstance, la seule phrase lui reste en bouche est "je t'emmerde". Chaque chapitre retrace chacune de ses expériences, chaque jour est une nouvelle expérience, et chaque client est une nouvelle approche, partant des rencontres les plus sulfureuses à celles les plus stupéfiantes. Un docteur qui veut l'examiner avant toute chose, un apôtre qui veut juste causer avec elle, une bande de spectres ou de revenants qui veulent la violer... Bref! André Baillon nous dépeint le monde de la prostitution comme celui de toutes les folies. C'est un métier autour duquel convergent la plupart des activités mafieuses. Ca se comprend qu'un esclandre ait eu lieu à la sortie du livre à l'époque!
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Zonzon Pepette avec sa gouaille et sa tignasse se taille un franc succès sur les trottoirs de Londres, où elle arrondit les bénéfices amassés en vendant ses charmes en faisant les poches de ses clients. Et autour d'elle gravite toute une tribu de malfrats à la petite semaine, obéissant à un code d'honneur très personnel.

On est loin de la banlieue du 21ème siècle avec ses bouffons et ses zyva. C'est l'argot des années cinquante qui est à l'honneur, tant dans les dialogues que dans le texte. Jamais de vulgarité cependant.

L'histoire est courte et violente, juste le temps de s'habituer au tics de langage de la môme Zonzon et le drame est joué

C'est dépaysant, pas déplaisant.

Réédité par ONlit dans sa collection classique, le récit avait fait scandale lors de sa parution initiale en 1923. Depuis, tout peut s'écrire et se lire....
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Après avoir lu chalet 1 zonzon pépette m'a plutôt déçu Pas grand chose à retenir.
Un livre sous forme de petite saynètes très courtes qui valent juste par le langage utilisé: l'argot des bas-fonds. Pour L'originalité c'est très maigre et pour le comique qui m'avait tant séduit dans chalet 1 ; pas une once. Quelque trouvailles pas trop bien exploitées bref du mauvais.

On se contentera d'un état des lieux de la prostitution de Londres et globalement tout court du monde interlope des petites frappes, des méfait d'une bande de pieds nickelés Ribouldingue Filochard Croquignol étant malheureusement absents. Même la gouaille ici est triste sans parler du sujet. Pas de trace de folie de l'auteur et c'est dommage.
là on sent l'auteur sérieux et pas au mieux de sa forme.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
LE VASE BRISÉ  
Il y a des jours : qu’on mette sa main à droite, qu’on mette sa main à gauche, c’est partout dans la merde. Ce matin, un beau vase qu’elle aimait, Zonzon voulait le changer de place et vlan ! le vase s’ouvrait en six morceaux, par terre.
Cet après-midi, un type lui promet :
– Yes, je te donnerai six couronnes.
Et au lieu de six, il n’en lâche que trois.
Et voilà qu’à l’instant, dans cette petite rue, pour aller au Cercle, elle rencontrait qui ? Cette vieille bique, ce sale chameau, cette putain à perruque de Betsy l’Angliche.
Zonzon, on s’en souvient, détestait Betsy. Depuis l’histoire du portefeuille surtout ! Et puis l’Angliche était trop maigre, maigre à dire que son derrière ressemblait plus à une assiette qu’à un véritable derrière. Si c’est pas dégoûtant ! Et puis pendant des mois, elle avait été la môme à D’Artagnan qui ne voulait pas de Zonzon, et puis elle avait des dents en toc, et puis s’il fallait dire tous les « pourquoi » on déteste les gens. Il y en avait un pourtant, mais celui-là, elle ne le disait guère : c’est qu’on lui avait dépiauté son Gustave et qu’on l’avait dépiauté juste après l’histoire du portefeuille, pendant le temps que cette garce vivait avec ce D’Artagnan qu’elle ne supportait pas.
Alors, après des semaines sans la voir, la rencontrer un jour à merde, et dans cette ruelle où il y avait à peine de la place pour une seule : mille dieux, son sang ne fit qu’un tour.
Sale Angliche ! De près, elle lui parut encore plus maigre.
Zonzon se campa :
– C’est-y pour te fiche de moi que tu te mets en travers de ma route ?
L’Anglaise ouvrit sa bouche toute remplie de fausses dents :
– How ?
Quoi How ? Les mains de Zonzon partirent toutes seules lui apprendre, par le cou, à répondre « how ». Elle serra une bonne fois.
– C’est-y, recommença Zonzon, pour te fiche de moi ?…
– No !
Quoi No ? Zonzon serra une nouvelle fois :
– Alors, c’est-y pour te fiche de moi ?
Cette fois l’Anglaise, sans répondre, ouvrit plus grande la bouche, ce qui rendit Zonzon encore plus furieuse :
– Chameau, c’est-y à manger ton foin que t’as avalé ton râtelier ?
Et une fois pour les autres, ce que Zonzon avait sur le cœur, Zonzon le vomit par la gueule.
Sale Angliche ! Que c’était de sa faute que Zonzon avait brisé son vase : vlan ! Zonzon l’étendait par terre comme ce vase.
Que c’était sans doute ce salaud de D’Artagnan qui l’avait rendue si plate… vlan, Zonzon lançait le poing où elle était si plate…
Que c’était une honte de montrer aux gens un si maigre derrière… vlan ! son pied dans ce derrière.
Et puis, qu’elle était une rosse… Et puis qu’elle était une sale bête… Et puis qu’elle savait bien quelque chose, que D’Artagnan avait eu son tour et que si elle ne foutait le camp tout de suite, Zonzon l’emmerderait pour de bon à travers sa sale gueule.
Elle allait le faire.
Et voilà, tout à coup, à se laisser secouer, à être trop molle pour se défendre, l’Angliche, poussant un drôle de « How », se mit à tousser, puis cracha un de ces machins rouges, comme en crachent les malades prêts à crever. Zonzon ne s’attendait pas à cela. Elle examina Betsy. Elle comprit pourquoi, avec des joues si creuses, on a un derrière qui ressemble à une assiette et quelque chose remua dans son cœur. Tant pis : à cause de Gustave, elle avait « un chameau » sur la langue. Elle dut le sortir :
– Betsy, fit-elle, c’est moi l’chameau !
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Elle a trouvé sa formule, c'est son mantra, Zonzon elle emmerde tout le monde, parce que tout le monde l'emmerde et parce qu'elle s’ennuie sans arrêt. (...)

"Je t'emmerde" : c'est un moyen pour elle de retrouver sa liberté. Elle a tout le vocabulaire qu'elle pourrait avoir mais elle a trouvé sa formule, celle qui va la définir le mieux et qui va définir surtout le mieux son rapport au monde.
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L’ALLUMETTE PREND FEU Ce fut un mois d’octobre, à l’époque où la France rappelle ses jeunes classes. Joseph, qui avait ses raisons, quitta Grenelle et débarqua à Londres. Il n’en était pas à son premier voyage. Il avait importé déjà, à l’intention des fondeurs, pas mal de babioles. Mais, cette fois, il arrivait pour du bon et amenait sa môme. Il se rendit au Cercle, il dit :
– Messieurs, je vous présente ma môme Zonzon Pépette.
On répondit : – Ah ! Ah ! Zonzon Pépette.
Et tout fut dit. ☇ Pour le moment, Zonzon Pépette souffrait d’une sacrée jaunisse. Ca la rendait jaune des joues, jaune des mains, jaune de tout ce que de sa viande, elle cachait sous sa jupe. Elle en était fort laide. Même que le grand François, qu’on appelait l’Allumette, après avoir dit comme les autres : « Ah ! Ah ! Zonzon Pépette », se moqua pour lui seul :
– Zut ! La môme à Joseph, elle a une peau d’orange !
Ce qui survint, par la suite, ne lui survint que lentement. Bien pendant huit jours, il ne pensa plus autre chose que :
– Zut, la môme, elle garde sa peau d’orange.
Il avait d’ailleurs à choyer sa môme à lui, une gentille blonde, leste au trottoir et douce, son Tendre Mouton comme il disait, dix fois par jour à bêler :
– Chéri, on s’aime ?
Mais voilà qu’un soir il s’avisa que cette Zonzon avait des joues non plus de jaunisse, mais rouges et tendues, on aurait dit des pommes. Et pas seulement des joues, mais des seins qui tenaient leur place, une bouche qui devait en connaître des choses ! et un fessart acré ! à fatiguer, à lui tout seul, son homme. ☇ Nom de Dieu ! Ça lui entra dans la chair comme une flamme. Le lendemain ça y restait. Et encore plus, les autres jours. Il flambait, François, il voulait la Zonzon, à n’en plus dormir, à s’en gratter où ça le cuisait, à en tanner, pour se distraire, le cuir à sa Lisette, son Tendre Mouton comme il disait, dix fois le jour à bêler :
– Chéri, on s’aime ?
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Ainsi vêtu, la casquette dans les yeux, Kiki se mêlait au grand monde. Le jour, il ouvrait les portières aux belles dames qui arrivent en voiture. La nuit, il ouvrait d’autres portes, qui n’étaient pas précisément des portières. C’est pour cette raison qu’il chaussait volontiers des espadrilles.
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AU CERCLE Tout marcha bien. Le type, un gros Angliche, lui donna deux guinées et ne se rhabilla pas si vite qu’elle n’eût auparavant le temps de lui chiper son portefeuille. Elle lui laissa montre, parce que, demain, il y aurait encore des montres. Son coup fait, elle pensa, comme au temps de Paris :
– Salaud, je t’emmerde.
Elle n’eut pas à remettre de chapeau ; elle n’en mettait jamais. Un coup de pouce au chignon, un coup de poing à la jupe, les mains au tablier où sont les poches, puis en route. ☇ Dans la rue, elle se dépêcha pour rejoindre son homme. Quand il ne la suivait pas, elle savait où le trouver : au Cercle, avec les copains. En chemin, près de la Tamise, elle rencontra le policeman qui, un jour, l’avait coffrée ; lui ou un autre. Comme elle marchait vite, il ne pouvait rien lui dire. Elle avait, pour les flics, des idées très précises. Elle tourna la hanche :
– Toi, je t’emmerde !
Ouf ! Ce qu’elle suait dans ce cochon de Londres ! Dans ces ruelles, les gens couchaient par terre, et pas tous sur des paillasses : il y avait des hommes avec des femmes, des vieux, des jeunes, des nichées de pauv’gosses. Cela puait le poivre. Cela puait aussi comme dans une chambre après l’amour. Elle constata ce qu’elle constatait tous les jours : que beaucoup de ces femmes étaient jeunes, avec de bonnes cuisses et de cette chair encore verte qui plaît aux hommes. Elle pensa :
– Sont-elles bêtes, quand il y a tant de types.
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André Baillon, le belge de Marly.
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