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EAN : 9782940426249
160 pages
Entremonde (29/11/2012)
4.75/5   2 notes
Résumé :
Du printemps à l’automne 1969, partant de la célèbre usine turinoise Fiat, la révolte ouvrière enflamme l’Italie et lance son cri de guerre contre la classe bourgeoise : nous voulons tout. C’est « l’automne chaud », moment fort de la longue vague révolutionnaire qui va secouer la péninsule au cours des années soixante-dix. Au centre des luttes trône la figure de l’ouvrier-masse, emblème de la rage, de la spontanéité et de l’autonomie ouvrière, qui affirme le refus d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Nous voulons tout est un roman militant qui est construit comme un témoignage autour des événements politiques des années 70 en Italie.On suit le parcours d'un jeune homme du Sud qui émigre à Turin dans l'espoir d'y trouver une vie plus agréable en travaillant chez Fiat.Le discours est sans fioriture et, bien evidemment, volontairement cru et populaire.C'est en utilisant le langage de ce jeune ouvrier que N.Balestrini amène le lecteur à vivre avec son protagoniste la révolte intuitive qui l'habite puis son évolution vers une prise de conscience politique. Tant que cet ouvrier traverse ses déboires individuellement et se révolte intérieurement sans donner sens à ce sentiment récurrent , l'auteur emploie le "je" .Puis il passe au "nous" lorsque les revendications deviennent collectives. C'est dans le coeur même de l'usine qu'il va s'éveiller à cette prise de conscience: ce qu'il ressent,pense il n'est pas le seul à le vivre ainsi! Il partage avec les autres ouvriers ce besoin de vivre et non de survivre, et ce dégout du travail qui l'extenue et le coupe de la vie.
C'est un roman arrogant, violent,audacieux qui prend le parti de dénoncer bien davantage que les conditions de travail, puisqu'il s'agit d'une dénonciation du travail lui même qui doit être abolit puisqu'il est alienation et exploitation.A travers la lutte des ouvriers chez Fiat nous découvrons toute la puissance de l'autonomie assumée et revendiquèe et l'énergie déployée par les syndicats et la parti communiste italien pour y faire renoncer les ouvriers et casser le mouvement de révolte.Le mot d'ordre des ouvriers par la bouche du protagoniste est de ne plus jamais se laisser diviser: " les primes materielles comme le rendement,les catégories et caetera,pour l'ouvrier c'est la participation à sa propre exploitation" .On sort de l'usine le 2 juillet 69 pours'embraser avec les manifestants et devenir acteur d'une lutte terrible.
Ce n'est pas une lecture "peinarde" car son réalisme et sa structure plongent le lecteur au coeur de l'action et l'implique.Elle peut même choquer, dérranger,cela a été mon cas, non pas par le message politique mais par la forme de la lutte lorsque la violence devient omniprésente.Violence des ouvriers et de la population qui s'allie à cette lutte mais aussi et peut être surtout, violence policiaire qui se déploie en nombre et moyens rendant les force s asymétriques..
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Chronique historique, détaillée d'une manifestation, d'un mouvement de lutte en Italie. C'est un ouvrage très bien construit. On comprend très bien comment l'instinct de lutte se fabrique au sein du personnage. le début est très accrocheur, très humain puis vers la fin la distance et la "froideur" plus historique et factuelle prend le relais on se sent un peu moins concerné mais l'essentiel reste là. Un ouvrage utile pour savoir d'où on vient et que les violences policières (et autres) ne datent pas d'aujourd'hui.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Quand,après la lutte,les ouvriers restent divisés,inorganisés,c'est une défaite,même si quelque chose a été obtenu.Quand, au sortir de la lutte,les ouvriers sont plus unis et plus organisés, c'est une victoire,même si plusieurs revendications n'ont pas été satisfaites.
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À quoi ça peut foutre bien servir, un diplôme ? que je me suis dit. C’est pas que ça m’intéresse d’apprendre un travail. Ça me sert à gagner plus de fric, à avoir une vie plus confortable. Mais une vie plus confortable, ça veut dire pas se fatiguer, bien manger, baiser. Et alors, je me suis dit, ça je peux aussi bien le faire sans diplôme il suffit que je travaille le moins possible et que j’essaie de gagner de l’argent le plus vite possible.
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Je voyais bien que maintenant, c’était plus vrai que dans le Sud il fallait moins d’argent pour vivre, et que les choses coûtaient moins cher. Celles que tout le monde utilisait, télévision ou viande en conserve, coûtaient autant à Salerne qu’à Turin. L’essence coûtait pareil, les vespas coûtaient pareil, le train coûtait pareil.
Ici, au Sud, les articles devenus indispensables ne coûtaient plus moins cher. Jusqu’il y a cinq ou six ans, l’ail, les oignons, les poulets, les fruits, on réussissait à se les procurer direct. On allait dans un champ et on prenait des fruits, du basilic, des oignons. Mais à présent, tous les champs étaient enclos hermétiquement, il y avait des gardiens à l’intérieur. Il y avait des commerçants en fruits qui les vendaient, ces fruits. Et si on les volait, on finissait au violon. Et puis les gens avaient honte de montrer qu’ils étaient pauvres.
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J’ai découvert tout de suite une chose fondamentale : pour être bien habillé, pour bien manger, pour bien vivre, il faut du pognon.
Toutes ces nouveautés que je voyais en ville, coûtaient plus cher. Depuis le journal jusqu’aux chaussures en passant par la viande, tout coûtait plus cher. Ce n’était pas les fruits qu’on trouvait sur les arbres et que nous, au village, on allait cueillir le soir. Ni les poissons qu’on trouvait dans la rivière et que nous, on allait pêcher. Ni les vêtements que nous donnaient nos mères, qui les faisaient elles-mêmes ou qui venaient Dieu sait d’où. Des pantalons ou des chaussures qu’on enfilait sans même savoir de quelle couleur ils étaient, parce qu’on s’en foutait. Il y avait une grande différence entre l’éducation qu’on avait reçue jusqu’alors au village dans nos familles, dans notre milieu de paysans, et maintenant ce milieu citadin.
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Ces écoles professionnelles, elles ne servaient qu’à occuper les appariteurs, les proviseurs, les profs en chômage. À nous, elles ne nous servaient à rien, et pour y aller on dépensait du fric en livres, en cahiers, en déjeuners. Des dépenses qu’on ne pouvait pas supporter. Là, tout ce qui comptait, c’était de bien savoir parler de la batterie, du delco, de la dynamo, du démarreur. Si on savait bien en parler, si on savait par cœur ce qu’il y a dans le livre, on avait une bonne note. Tout le monde était convaincu que décidément cette foutue école ne servirait à rien.
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Videos de Nanni Balestrini (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nanni Balestrini
Liliane Giraudon Polyphonie Penthésilée - éditions P.O.L - où Liliane Giraudon tente de dire de quoi et comment est composé son nouveau livre "Polyphonie Penthésilée" et où il est notamment question de poésie et de prose, de politique et de genre, de "Romances sans paroles" de Paul Verlaine et d'Arthur Rimbaud, du corps des femmes et d'écriture, de Nanni Balestrini et de téléphone, d'amazones et de cancer du sein, d'Anni Albers et d'Afghanistan, du Poème et de dessins, de Jean-Jacques Viton et de Henri Deluy, à l'occasion de la parution aux éditions P.O.L de "Polyphonie Penthésilée", à Paris le 18 novembre 2021
"elles guerroient les amazones dans leurs petites armures peintes"
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