AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782072871092
176 pages
Gallimard (07/11/2019)
3.8/5   53 notes
Résumé :
« Je ne m'étais jamais mise auparavant dans les conditions d'écrire par obligation » confie Elena Ferrante en ouverture de ce recueil.

À travers ces cinquante et une chroniques, originellement publiées de façon hebdomadaire dans le Guardian tout au long de l'année 2018, l'auteure nous révèle beaucoup de sa personnalité. L'écriture sous contrainte devient l'occasion d'une créativité nouvelle laissant beaucoup de place à l'intuition. Au hasard de thème... >Voir plus
Que lire après Chroniques du hasardVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
3,8

sur 53 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis
Du 20 janvier 2018 au 15 janvier 2019, Elena Ferrante publie une chronique hebdomadaire dans "The Guardian". Les chroniques sont retranscrites et traduites brillamment par Elsa Damien dans ce très petit ouvrage "Chroniques du hasard" et illustré avec élégance par Andrea Ucini.

Qui ne connaît pas Elena Ferrante ? L'auteure d'une oeuvre de fiction parmi les plus singulières et marquantes de la littérature actuelle. Mais qui est vraiment cette auteure tellement adulée mais jamais découverte.

Chaque chronique mène à réfléchir sur un thème : la maternité, le cinéma, la politique italienne et internationale, les amies, les filles, les stéréotypes, la jalousie.. A travers les mots de l'auteure, on sent une joie de vivre, un enthousiasme grandissant, une femme actuelle ancrée dans son temps.

"Chroniques du hasard" s'interroge et donne des pistes de réflexion sur le monde qui nous entoure. Un vrai plaisir de lire mais surtout de découvrir un peu plus cette auteure, Elena Ferrante qui s'ouvre au fil des chroniques tout en gardant sa part de mystère.

A travers les chroniques publiées, on apprend a découvrir Elena Ferrante et c'est grisant. Elena Ferrante est réellement une écrivaine libre, féministe, d'une grande intelligence. Une auteure avec qui on s'imagine parler pendant des heures de tout et de rien avec une certaine décontraction.

Un recueil a lire d'une traite, ou au compte-gouttes, à offrir où à avoir dans sa bibliothèque, en imaginant qui pourrait être cette femme qu'aujourd'hui tellement connait grâce à l'Amie Prodigieuse. Puis, en regardant les magnifiques et très réussies illustrations de chaque chronique par Andrea Ucini.
Commenter  J’apprécie          80
Finesse, précision, intelligence sont au rendez-vous de ces chroniques hebdomadaires qu'Elena Ferrante a tenu dans The Guardian en 2018 et qui sont ici élégamment traduites par Elsa Damien.
Qu'elle évoque son rapport à la maternité, à sa propre mère, aux autres femmes,  l'écriture, le cinéma, la politique italienne, les plantes, l'auteure de l'Amie prodigieuse, est toujours enthousiasmante.
On devine chez elle une belle énergie, qu'elle a su maîtriser, et ce qu'elle peut révéler de personnel, elle si jalouse de son identité, a ici toujours valeur d'universel.
La chronique intitulée Nationalité linguistique ravira les amoureux des mots et en particulier les traducteurs et traductrices qui pour elle sont "des héros".
Qu'elle fustige les points d'exclamation car "Dans l'écriture au moins, il faudrait éviter de faire comme ces fous qui gouvernent le monde  et qui menacent, trafiquent, traitent et, quand ils gagnent, exultent, en truffant leurs discours de ces minuscules missiles à tête nucléaire qui concluent chacune de leurs misérables phrases." ou évoquent plus trivialement Les Odieuses (les connasses, quoi ), elle suscite toujours l'intérêt et la réflexion.
J'ai parfois pensé à Virginia Woolf ou à Doris Lessing, dont elle partage le féminisme et j'ai été ravie de découvrir cette auteure (dont je n'avais pas réussi à lire le roman précédemment cité ) car elle a suscité chez moi l'"apprentissage voluptueux, [l']apprentissage qui nous modifie de façon intime et même dramatique, sous le choc de paroles aussi lucides que passionnées."
Le tout est présenté de manière raffinée et illustré de manière à la fois élégante et suggestive par Andrea Ucini, ce qui fait de cet objet un cadeau idéal à glisser sous le sapin. mais,en attendant, il file sur l'étagère des indispensables.
Commenter  J’apprécie          35
Elena Ferrante est une auteure italienne connue notamment pour sa tétralogie «L'amie prodigieuse» (2011-2014) ou encore «Poupée volée» (2006).

En 2018, elle écrit des chroniques hebdomadaires pour le journal «The Guardian». Elles sont regroupées chronologiquement dans ce présent ouvrage.

Nous découvrons Elena Ferrante avec une plume personnelle et intime, abordant des thèmes très variés. Ses textes, d'environ deux pages par sujet, - et donc très pratiques à lire dans les transports publics ou les salles d'attente - proposent ses réflexions sur le monde, sa vie, sa vie de femme, de mère et d'auteure.

Dans «Nationalité linguistique» l'auteure partage ses questionnements sur le patriotisme et l'orgueil national, dans «Exclamation» la maîtrise de l'expression orale comme écrite et nous démontre la puissance du point (.) face au point d'exclamation (!) avec cet exemple : «Je te hais.» beaucoup plus puissant et percutant qu'un «Je te hais !».

Dans «Dépendances» elle se livre à une confidence concernant son addiction à la cigarette et poursuit avec cette interrogation : «La cigarette, l'alcool ou la cocaïne sont (…) autant de lunettes noires qui nous donnent l'impression de mieux résister au choc de la vie, et de la goûter avec plus d'intensité. Mais est-ce vraiment le cas ?»

Elle nous avoue dans «En suspens» avoir renoncé à l'utilisation des points de suspension dans ses textes et, par oral, insiste sur l'importance de terminer ses phrases et en assumer les conséquences. Dans «Sans raison» elle partage sa fascination pour ce qu'elle appelle «l'antipathie épidermique» et reconnaît dans «Prendre congé» son angoisse de la perte.

Elle termine dans «Ça, c'est moi» en décrivant au lecteur ou à la lectrice sa relation à son image et explique dans «Cieux noirs» sa prise de conscience quant au réchauffement climatique.

Théodore
Commenter  J’apprécie          20
Elena Ferrante est une auteure italienne qui a notamment écrit Poupée volée, L'amie prodigieuse, l'amour harcelant, les jours de mon abandon. L'essai La Frantumaglia, l'écriture et ma vie, apporte des indications intéressantes sur la genèse de son oeuvre.
De janvier 2018 à janvier 2019, Elena Ferrante rédige une chronique hebdomadaire dans The Gardian. Elle répond de façon concise à une série de question posées par la rédaction du journal.
Le lecteur découvre dans ce recueil des textes riches, classés par ordre chronologique, à travers lesquels l'auteure se dévoile un peu, elle développe sa pensée sur des thèmes universels avec sincérité et délicatesse. Elle parle de la peur, la mort et les croyances, la maternité, la complexité de l'amitié, sa résistance à la psychanalyse, la critique du marché de l'information, les relations mères-filles, le besoin d'Ithaque. Elle dit ses inquiétudes face au monde actuel, la Ligue de Salvini en Italie et le réchauffement climatique la préoccupent.
L'on retrouve des thèmes qui parcourent son oeuvre. Elena Ferrante définit ce qu'est être italienne pour elle, ce ne peut pas être un enfermement : « nous pouvons être beaucoup plus que ce que par un pur hasard, il nous a été donné d'être ». Elle critique la nostalgie, elle préfère être du côté de la joie des bouleversements plutôt que d'être du côté de l'avant, autre forme d'enfermement. Elle dit son empathie pour toutes les femmes, une approche féministe qui caractérise ses romans.
Et ces chroniques sont l'occasion pour elle de partager avec les lecteurs ce qu'est la littérature, d'exposer brièvement ce qui est en jeu dans l'acte d'écrire. Elle dit aimer fouiller, mettre du désordre, ne rien passer sous silence pour aider le lecteur à regarder la condition humaine en face tout en ayant une esthétique de la retenue et en restant allusive donc. Elle évoque aussi ce qu'est l'urgence d'écrire ; elle peut partir du réel , d'un fait vrai de 5 minutes et en faire une fiction longue parce qu'elle ne peut pas faire abstraction de l'entrée en scène de son imagination .
Ces chroniques complètent avec bonheur l'essai La Frantumaglia.
Commenter  J’apprécie          00
Déception.
après avoir beaucoup entendu parlé du talent d'Elena Ferrante, je ne peux que avouer ma déception face à ce livre.
Il réuni les chroniques qu'elle a écrites pendant un an pour the Guardian. L'écriture de chroniques est un exercice spécifique, très différent de l'écriture d'un roman. ce livre en est le témoignage. En effet, je ne l'ai trouvé ni très intéressant, ni très bien écrit. Je m'attendais à tellement de cet auteur.
Dans le cadre de l'exercice la rédaction devait lui donné un thème pour chaque article et elle devait écrire sur ce sujet. Les sujets ont été très différents: on peut trouver: première fois, tenir un journal intime, les odieuses, tremblement, végétation. Sur chaque sujet elle devait écrire une page et demi. La plupart du temps elle exprime son expérience ou son opinion. Mais j'avoue n'avoir pas trouvé d'originalité dans ses idées, son propos ou sa manière de les présenter. je suis désolée d'être aussi sévère car nul doute qu'elle a beaucoup de talent. Je pense surtout que l'exercice ne correspond pas à sa manière d"écrire. Cependant, il me semble aussi important de noté que j'ai trouvé que ces textes gagnaient en qualité à la fin de l'exercice (ils sont datés). En outre, on ne peut pas avoir d'affinité avec tous les sujets
En revanche je voudrais mentionné avoir beaucoup apprécier les illustrations à chaque tête de chronique. Elles étaient toujours justes et belles. Bravo à Andrea Ucini.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (100) Voir plus Ajouter une citation
Voilà quelques notes prudentes sur les points de suspension. Ils sont agréables. Ils font penser à ces pierres qui affleurent à la surface de l’eau, et sur lesquelles
on éprouve le plaisir hasardeux de sauter pour traverser une rivière sans se mouiller.
Aujourd’hui, en particulier dans la communication électronique, ils ont un tel pouvoir de suggestion que les trois points canoniques ne suffisent plus et qu’on en met quatre, cinq, voire six d’affilée : « Je suis là… je souffre… je me demande où tu es…. je
pense à toi…… j’aimerais te voir mais…… » Certes, ils sont très expressifs et peuvent signifier beaucoup de choses : anxiété, gêne, timidité, incertitude, la malice qu’il y a à dire et à ne pas dire, un moment où on s’apprêtait à dépasser les bornes avant de renoncer, et aussi, simplement, le désir de prendre son temps.
Commenter  J’apprécie          20
Ma mère était très belle et très douée,comme toutes les mères, et c’est pour cela que je l’ai aimée et détestée. J’ai commencé
à la détester vers dix ans, peut-être parce que je l’aimais tellement que l’idée de
la perdre me faisait vivre dans un état d’anxiété permanent et que, pour m’apaiser, j’étais obligée de la rabaisser. Parfois, j’avais l’impression que si elle était aussi belle et géniale, c’était juste pour que tout le monde me voie stupide et laide. Je n’arrivais pas à avoir une idée à moi, je n’avais en tête que ses idées à elle. Je me suis sentie opprimée, tourmentée par son obsession de l’ordre, par ses goûts rétrogrades
qui étouffaient les miens, par ses notions du juste et de l’injuste. Pendant longtemps,cesser de l’aimer m’a semblé être la seule façon de parvenir à m’aimer moi-même ou,plus exactement, la seule façon d’avoir un « moi » à aimer. Par conséquent, j’ai bientôt mis, entre son corps et le mien, quantité d’autres corps, des corps qui me permettaientd’être la chef, de me disputer, de faire l’amour, de me montrer sage ou insensée.
Commenter  J’apprécie          10
L’écriture déborde de points d’exclamation. Dans des textos, des messages sur WhatsApp ou des courriels, il m’est arrivé d’en compter jusqu’à cinq d’affilée. Je me dis parfois qu’ils ne sont pas le signe d’une exubérance sentimentale mais, au contraire, d’une faible confiance dans la communication écrite. On craint que l’écriture nous trahisse et donne de nous l’image de quelqu’un d’insensible. J’ai pu trouver dans certaines traductions de mes livres, dans lesquels je me garde bien d’avoir recours aux points d’exclamation, une profusion inattendue de ce signe, comme si le traducteur avait jugé ma page pauvre en sentiments et s’était livré, pour mon bien et pour celui du lecteur, à une entreprise de reboisement. Il est probable que mes lignes manquent de passion, je ne l’exclus pas. Comme il est probable que, là où pour quelque raison, elles prennent un ton enfiévré, mon lecteur soit heureux se retrouver face à un signal qui l’autorise à s’enflammer à son tour.
Commenter  J’apprécie          10
Ça ne m’intéresse pas d’écrire ce qui n’a jamais été écrit. Ce qui m’intéresse, c’est l’ordinaire ou, plus exactement, ce que nous maintenons enfermé sous les apparences de l’ordinaire, afin d’avoir la paix. Ce qui m’intéresse, c’est fouiller, mettre du désordre et ne rien passer sous silence. Je sais qu’ainsi je finis par écrire des histoires qui peuvent agacer et, par le passé, j’en ai éprouvé
du regret. J’aime les récits que je décide de publier, j’ai de l’affection pour les personnages que j’ai construits, et cela me fait de la peine quand on me dit : « Tu
aurais dû t’interrompre, mais non, tu as insisté, tu vas toujours trop loin s'il te plaît, arrête ! » Et ne parlons pas de ceux qui me mettent en garde : « L’héroïne d’une histoire doit être sympathique, il ne faut pas qu’elle manifeste de sentiments
horribles ou fasse des choses affreuses. » Il m’est même arrivé, une fois, de me voir refuser la publication d’un de mes livres, déjà traduit et prêt pour l’impression, sous prétexte, m’a-t-on dit, qu’il pouvait exercer une mauvaise influence sur les mères. C’est possible. On ne sait jamais vraiment l’effet produit que nous écrivons. Et si l’on se trompe, les lectrices et les lecteurs ont le droit de punir l’écrivain en cessant de lire ses œuvres. Mais je reste persuadée que, lorsque nous nous assignons, plus ou moins arbitrairement, le devoir de raconter quelque chose, nous ne devons pas nous soucier de la sérénité de ceux qui nous liront, mais seulement
de construire des fictions qui aident à regarder, sans trop de filtres, la condition humaine
Commenter  J’apprécie          00
Je n’arrive pas à tracer une ligne de séparation entre histoires vraies et histoires fictionnelles. J’envisage, par exemple, un récit dans lequel moi-même, à quarante-huit ans, un hiver, dans une maison de campagne déserte, je me retrouve enfermée dans la cabine de douche, je ne parviens pas à fermer le robinet, et il n’y a plus d’eau chaude.
Est-ce que cela s’est vraiment produit ? Non. Est-ce arrivé à quelqu’un que je connais ?
Oui. Cette personne avait-elle quarante-huit ans ? Non. Alors, pourquoi est-ce que je construis un récit à la première personne, comme si cela m’était arrivé ? Pourquoi dis-je que c’était l’hiver alors que c’était l’été ? Pourquoi est-ce que je raconte que l’eau chaude était épuisée alors qu’il y en avait encore ?
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Elena Ferrante (14) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elena Ferrante
L'Amie prodigieuse, l'adaptation télévisuelle de la saga littéraire d'Elena Ferrante est de retour pour une troisième saison sur Canal +.
À l'heure où on retrouve Elena et Lila, les héroïnes nées sous la plume de la mystérieuse écrivaine italienne, les deux jeunes femmes sont bel et bien à la croisée des chemins. Celle qui fuit et celle qui reste, le sous-titre de ce troisième opus, n'a pas été choisi au hasard.
Quels choix de vie, quels renoncements, quels arrachements, parfois, faut-il consentir pour accomplir sa destinée individuelle et gagner sa propre liberté, quand on est une femme ? A fortiori une jeune femme pauvre dans l'Italie violente des années 70, entre années de plomb et forfaits de la Camorra ?
Tel est le fil rouge de cette troisième saison, sans doute la meilleure à ce jour depuis le début de la transposition télévisuelle de l'oeuvre littéraire d'Elena Ferrante. À la fois moins empesée et académique que la première, et beaucoup plus ample, du point de vue romanesque, que la deuxième. Une vraie réussite.
Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCb9EmqspwO4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux ! Facebook : https://www.facebook.com/Telerama Instagram : https://www.instagram.com/telerama Twitter : https://twitter.com/Telerama
+ Lire la suite
autres livres classés : chroniquesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (150) Voir plus



Quiz Voir plus

L'amie prodigieuse, le quiz !

Elena Ferrante est le pseudonyme de Erri De Luca, le véritable auteur des romans.

Vrai
Faux

10 questions
335 lecteurs ont répondu
Thème : Elena FerranteCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..