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EAN : 9782807003446
212 pages
M.E.O Editions (06/09/2022)
4.17/5   12 notes
Résumé :
L'Ardenne des années cinquante voit affluer les touristes venus de Bruxelles et de Flandre, tandis que les mentalités de ses habitants évoluent. Ruffin, un bûcheron, a une brève relation avec Shirley, une Bruxelloise mariée et mère de deux jeunes enfants. Celle-ci se retrouve enceinte d'une fille, Adeline, qui va se révéler atteinte d'une maladie évolutive rare affectant notamment les yeux. Ruffin, victime d'un incendie de forêt, se rapproche de sa femme, avec laque... >Voir plus
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Rosa par Sel

Rosa

Marcel Sel

4.05★ (122)

Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
4,17

sur 12 notes
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Ces étoiles dans la nuit est un roman librement inspiré d'une histoire vraie, un hommage à Laureline, et à son combat contre la maladie, ainsi qu'à ses parents Anne et Thierry.

Un tout petit village situé entre Bouillon, Sedan et Charleville, un petit village ardennais nommé Andine sert de cadre à notre histoire. C'est là que Flore, jeune institutrice va faire connaissance de Ruffin, le bûcheron qui emportera le coeur de l'institutrice lors d'une « leçon de choses » organisée pour faire découvrir aux élèves la vie de la forêt.

La vie se déroule doucement à Andine dans ces années 1950. La région attire des touristes de Bruxelles et de Flandre. Shirley et Cyril et leurs jumeaux s'installent dans le village. Ruffin a une brève liaison avec Shirley. Celle-ci met au monde une petite fille, Adeline. Dès sa naissance, le bébé est de santé très fragile. Ruffin, victime d'un incendie, gravement brûlé, revient vers Flore. le couple n'a pas d'enfants et en souffre. Flore perd la vie dans un accident d'automobile. Ruffin se rapproche d'Adeline qui est atteinte d'une maladie génétique rare, et va très jeune devenir aveugle. Il lui fait découvrir la forêt, les animaux. Est-il son père biologique ? Il ne le sait pas, et peu importe. Il sera toujours là pour elle. Elle sera son soleil.

Alors que le récit se déroule, que nous faisons connaissance avec lieux et personnages, que nous sommes emportés par une histoire, la voix d'Adeline se fait entendre. Adeline a tenu un journal commencé à ses douze ans, alors que la cécité s'installe définitivement et qu'Adeline écrit pour ne pas oublier. Adeline a choisi également de faire remonter le journal à sa naissance, pour se projeter dans le passé.

J'ai beaucoup aimé cette histoire qui nous parle du temps qui passe, de la force de l'amitié et de l'amour. Jean-Pierre Balfroid décrit un monde rural en pleine évolution, il nous présente des hommes et des femmes capables de méchanceté et de bassesse comme de bienveillance et de dépassement rares. J'ai lu un roman bien écrit, qui dépeint avec justesse, sans mélo, la détresse de certains couples sans enfants et la souffrance d'autres couples, impuissants face à la terrible maladie qui frappe leur enfant.
Ces quelques lignes, « Par le soupirail, comme une brèche dans la nuit noire, un bouquet d'étoiles » offrent une belle conclusion, un peu d'espoir, à ce roman.

Je remercie Masse Critique, de Babelio, et les éditions M.E.O. de m'avoir adressé Ces étoiles dans la nuit, de Jean-Pierre Balfroid, afin d'en faire la critique.
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La masse critique de Babelio m'a régalé du livre de Jean-Pierre Balfroid. On peut dire que j'ai eu des étoiles plein les yeux !

Ce roman se déroule dans l'Ardenne, un milieu rural où les gens vivent simplement. Ruffin est un bûcheron massif qui tombe amoureux de l'institutrice du village. Ils se marient mais l'enfant ne vient jamais. Cela vire à l'obsession et commence à fissurer leur union. Ruffin va alors commettre un impair universel : il va oublier sa frustration dans les bras d'une autre. Celle-ci tombera enceinte, mais le sera-t-elle de lui ou de son mari, nul ne le saura. Punition divine ou hasard de la vie, la petite qui naîtra sera atteinte d'une maladie rare qui mettra sa vie en danger et la rendra malvoyante. Pourtant, les étoiles, Adeline, elle les voit toujours, même sans ses yeux ! On suivra son parcours de vie et sa relation avec Ruffin qui lui montrera tout ce que la nature a à offrir.

Basé sur une histoire vraie, ce roman lumineux nous fait découvrir l'Ardenne des années 60, ainsi que les qualités et les défauts de la vie dans un petit village. Brut et doux, ce livre m'a rempli d'émotions. Je l'ai lu d'une traite, la plume de l'auteur étant captivante. Une pépite !
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Je n'attendais rien de spécial de ce roman pris au hasard dans le rayon "auteurs belges" de la bibliothèque. le quatrième de couverture parcouru en diagonale avait fait ressortir quelques mots clés: Ardenne, maladie évolutive, accident.
Ce récit inspiré de faits réels nous raconte l'histoire d'un homme des bois dans les années 50, Ruffin qui vit dans un village des Ardennes où les traditions sont enracinées. Ce même village voit affluer une nouvelle population qui fuit la capitale, des couples se font, adultères, coups du sort et ces deux ethnies campagnardes et urbaines finissent par se mêler. Adeline nait avec le fardeau d'une maladie évolutive qui finira par la rendre aveugle et sujette à de nombreuses défaillances. Vengeance divine penseront certains ? Dans une atmosphère pesante par la morale de l'église et de gens qui n'ont rien d'autre à faire que d'épier et cancaner, les malheurs se succèdent mais Adeline la battante tente de découvrir le monde sans ses yeux. Ses autres sens s'aiguisent et dans un formidable optimisme malgré le destin, se fait la porte parole d'une reconnaissance des handicapés comme elle.
Dévoré en 2-3 jours, ce roman sorti en 2022 au style travaillé, bucolique voire poétique, m'a transporté et ému.
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De manière totalement fortuite , durant mes vacances j'ai eu l'occasion de rencontrer Jean-Pierre Balfroid de surcroît le jour de la sortie de son nouveau roman. Tout naturellement la curiosité m'a poussé à lire son livre et ce fut une belle découverte.
L'histoire de la narratrice , atteinte dès sa naissance d'une maladie héréditaire rare, est décrite avec beaucoup de délicatesse et de justesse.
Le thème pourrait de prime abord rebuter et déboucher sur un récit sombre mais il n'en est rien, tout au contraire l'histoire est lumineuse , bienveillante , optimiste.
On se prend d'affection pour tous les personnages qui gravitent autour de l'héroïne du récit. Leurs qualités, leurs défauts et leurs doutes sont présentés avec une grande humanité et une grande justesse.
On est captivé par l'histoire qui s'étend sur une cinquantaine d'années avec son lot de moments joyeux et forts mais aussi de drames personnels sans jamais tomber dans le pathos.
Le fait de savoir que le récit est basé en grande partie sur des faits réels n'amène qu'encore un peu plus d'humanité.
C'est le genre d'histoire dont on ressort émotionné mais aussi apaisé.

Je vous recommande donc cette lecture.
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En ce début juillet, Adeline profite de ses premiers jours de
vacances. À 19 ans, avec une année de retard seulement, elle a
réussi ses études secondaires. Elle chemine sur la petite route
qui sauvageonne entre Andine et le lac de Fays, la chaleur est
étouffante, le lac lui donnera un peu de fraîcheur. À ses côtés, retenu par une laisse reliée au harnais, Calou. Elle lui fait
confiance, il connaît la route pour l'avoir souvent empruntée
avec Ruffin. Sur l'accotement, il se tient à bonne distance des
rares voitures. le soleil cogne. le chien tire la langue. Adeline
s'éponge le front. Ah, voilà le petit bistrot! On va se rafraîchir,
Calou ! Les clients en terrasse sous des parasols, leurs jacassements, leurs rires. La puanteur des cigarettes. Calou et Adeline
se faufilent entre les tables, pénètrent dans le bâtiment.
– Dehors, éructe le serveur, pas de chiens ici!
– Mais c'est un chien d'assistance pour aveugles, vous
n'avez pas le droit de le refuser.
– Question d'hygiène!
– Bon, je vais m'installer en terrasse, Monsieur.
– Vous ne voyez pas que c'est complet?
– Voir? Je vous dis que je suis aveugle.
– Laissez votre clebs dehors et vous pourrez entrer!
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Qu'on me demande dix fois par jour comment je vais, si je ne manque pas de ci ou ça, qu'on me crie "Attention Adeline !" à tout bout de champ, ça me hérisse. Et qu'on ne vienne pas me retirer des mains le petit verre de Martini que je m'autorise le samedi soir, sous prétexte que je vais me casser la figurer ou que ça fait pas bon ménage avec ces putains de médocs. Les gens en font toujours trop face à un aveugle, c'est aussi stupide que de crier lorsqu'on s'adresse à un sourd !
Et j'en ai rien à faire des photos de moi. Quand mon père me demande de prendre la pose - la photographie, c'est sa marotte - je grimace, tire la langue. Tu peux pas être sérieuse une seconde, s'énerve-t-il. Non, je ne peux pas ! Et que ferais-je des photos des autres ? C'est sans relief, sans odeur, trop lisse. Moi, les images reposent dans la mémoire de mes yeux : mon père amoureusement penché sur ma mère ou qui fait le pitre pour m'amuser.
Mes proches, je veux les entendre aller et venir, pouffer, jurer. Je veux des voix colorées, des étincelles.
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Comme tous les villages d'Ardenne, Andine ne manquait pas de personnages originaux, dont on s'accommodait, et qui mettaient du sel dans le quotidien, comme le voisin Hector, célibataire convaincu et bouffeur de curés. Il y avait aussi les inséparables qui se retrouvaient sur un banc ombragé par le tilleul flanquant l'église : Alcide, "l'oeil de Moscou", toujours à rôder en quête de potins, truffe en éveil et oreilles en éventail, quatre-vingt-cinq ans, cordonnier retraité, une éternelle chique de tabac gonflant sa bouche, et Télesphore, tout juste octogénaire, un ancien fermier qui n'avait pu se défaire de ses deux dernières vaches, avec lesquelles il conversait chaque jour et qui mourraient de leur belle mort.
Par ailleurs, Ruffin évitait la ferme de Gustave, une grande trique au nez épaté, qui riait de son unique chicot brunâtre. ...
.... A cause de son chicot, on surnommait Gustave "le Castor". Les enfants ignoraient même son nom de famille. Un peu lion aussi, il se battait à toutes les fêtes. Et ne manquait jamais de chercher querelle à Ruffin si d'aventure leurs chemins se croisaient.
Gaston, lui, était fermier à trois quart temps et pilier de café le quart restant, ce qui n'allait pas sans poser problème, par exemple quand on lui amenait une vache qu'il ne se souvenait pas avoir achetée bien cher la veille.
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Les yeux d'Adeline, des lacs asséchés. Mais ils se teintent encore de joie ou de peine. Ses parents scrutent son regard. La moindre lueur, le moindre geste, le frémissement de ses lèvres ou ses inflexions de sa voix sont autant de signaux à décrypter. Un présent aussi.
Pour les choses, les personnes, Adeline puise dans sa moisson de souvenirs, mais ils sont désormais figés. La cécité arrête le temps. Ses parents ne connaîtront pas les rides....
... Ce mur lépreux qui lui donnait la nausée, son imagination le repeint de frais. Et le ciel, le ciel, il peut être éternellement bleu et, chaque nuit, époustouflant d'étoiles !
Elle touche beaucoup, les choses, les gens. Je joue à touche-touche ou une aveugle, c'est touchant, sourit-elle.
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Flore était depuis peu la toute jeune institutrice d'Andine, un petit village humble et paisible niché au coeur du triangle Bouillon-Sedan-Charleville, qui ne figurait même pas sur la carte Michelin....
.....
Ruffin, lui, était bûcheron. Vigoureux comme un chêne. Vaillant comme un soldat. Il avait le sourcil broussailleux, le visage anguleux tanné par le grand air, les mains larges comme des pelles. Sa chemise en nylon laissait deviner ses muscles. Les bois étaient sa patrie. Pour prier, disait-il, une belle forêt vaut toutes les cathédrales.
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Le coeur de certains hommes est plus dur que le bois de chêne et plus cruel que les épines des ronciers.
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