Clément Baloup poursuit ses recherches sur les diasporas vietnamiennes. Cette fois, elles le conduisent au États-Unis. Aidés de quelques amis et connaissances sur place, il va être guidé au coeur des communautés asiatiques des principales villes américaines : New-York, Los Angeles, San Francisco…
Confronté à la réticence des gens de confier leurs parcours à « un cartoonist », l'auteur accueillera cependant quelques précieux témoignages d'immigrés. Pour la plupart, ils ont traversé l'océan Pacifique à bord d'un boat-people, ont été confrontés à la sauvagerie des pirates et/ou à la précarité des camps construits à la hâte. D'autres ont fait un passage en France avant de rejoindre leur famille outre-Atlantique. L'expérience de ces hommes et de ces femmes est un réel traumatisme.
En préface, les propos de
Dominique Rolland (Maître de conférences à l'Institut des Langues et des Civilisations Orientales ; autre lien pour son ouvrage de sang mêlé : clinique-transculturelle.org ).
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Ainsi,
Clément Baloup a repris ses recherches sur ses origines. Six ans après la première édition de Quitter Saïgon (premier tome de cette série), nous le savions soucieux de poursuivre son travail. Entre temps, en 2010, il publiait une version enrichie du premier tome de ses Mémoires de Viet Kieu et annonçait la sortie prochaine d'un second volume. Deux ans plus tard, fidèle au rendez-vous, il livre ce travail impressionnant : 250 pages, 1 an à sillonner les routes des États-Unis, 4 années de travail. Si le premier tome contenait exclusivement des témoignages d'hommes, celui-ci donne la parole aux femmes. Elles ont vécu la même tourmente, partagent les mêmes peurs si ce n'est qu'elles sont aussi victimes de viols (de la part des pirates, des soldats ou de leurs congénères vietnamiens) et par honte, s'enferment dans le silence.
Le travail de recherches menées par
Clément Baloup va le conduire à la rencontre des différentes communautés asiatiques installées sur le sol américain. Il relate le quotidien de ces diasporas déracinées. A leur arrivée en Amérique, le premier constat est bien douloureux : mais où est cet Eldorado tant vanté ? Sitôt arrivées, ces familles ont dû faire face dans l'urgence aux besoins de première nécessité. Mais le barrage de la langue compromet fortement leur intégration. de nombreuses familles se sont installées en banlieue bien malgré elles (le coût des loyers étant la principale raison). La difficulté voire l'impossibilité de trouver un emploi les isole davantage. Certains parents sont mêmes totalement démunis face à l'éducation de leurs enfants.
Durant son voyage,
Clément Baloup saisira l'occasion de visiter plusieurs quartiers asiatiques : Little Saïgon de San José, Little Tokyo de Los Angeles… Dans chacun de ces lieux, les mêmes constats : une attention particulière a été consacrée aux lieux (quartiers ou centres commerciaux). Les communautés ont eu la volonté de recréer minutieusement les devantures, les massifs de fleurs… comme il était de coutume dans leurs pays. « Dépaysant » est le mot qui semble le plus approprié tant l'atmosphère-même de ces lieux ressemble à s'y méprendre à celle du Pays. Ces galeries commerciales sont de petits havres de paix, des lieux essentiellement fréquentés par les membres des diasporas qui trouvent-là le réconfort et l'esprit de solidarité qui leur fait défaut aux Etats-Unis.
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Lien :
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