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La littérature critique nous apprend que cette étude est en fait la réunion de plusieurs textes écrits entre 1838 et 1842. le titre au singulier peut alors étonner, mais se justifier cependant, puisque le fil conducteur semble être de faire le portrait de la femme de goût, de la « femme comme il faut ».
Dans la version qui nous occupe ici, l'étude est présentée sous la forme d'une conversation entre les personnes conviées à rester en deuxième partie de soirée dans un salon où nous retrouvons des personnages connus et familiers de la Comédie Humaine. Ces « secondes soirées » réunissaient des intimes, une fois le « raout » terminé, et se prolongeaient assez tard dans la nuit selon, précisément, les hasards de la discussion, quelquefois autour d'un thème lancé par la maîtresse de maison ; ici, à partir de deux heures du matin, le débat porte sur « les changements qui se sont opérés dans la femme française ».
En plus du récit cadre à la première personne qui sert d'introduction ou de préambule, plusieurs narrateurs prennent successivement la parole et les récits s'enchainent, sans véritable plan ; j'ai eu un peu l'impression de lire des notes de travail, comme le brouillon d'un essai, comme si Balzac nous invitait dans son travail de réflexion. C'est d'autant plus vrai que, malgré une certaine progression dans les sujets évoqués, il n'y a pas vraiment de chute ou de conclusion générale.
Cela reste une lecture intéressante pour les portraits de femmes et la peinture d'une époque.
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Une nouvelle un peu décousue dans laquelle divers personnages racontent des anecdotes supposément spirituelles mais qui consistent essentiellement à décrire des mauvais traitements psychologiques infligées aux femmes… J'en suis ressortie très mal à l'aise et agacée. Là encore, l'intérêt réside plus dans le contexte décrit et le style De Balzac, même s'il ne peut pas s'empêcher de faire des généralités sur les gens et en particulier sur les femmes.
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Ces rendez-vous mensuels autour d'une nouvelle ou d'un roman De Balzac m'enchantent. Lors de la dernière lecture  Claudialucia avait reproché mon laxisme vis à vis de la misogynie de l'auteur. Au temps de Meetoo, on devient exigeante! J'ai tendance à pardonner beaucoup à Balzac parce qu'il m'amuse beaucoup. le titre "Autre Etude de Femme" me laisser craindre encore des débordements. Promis je serai vigilante! 

L'auteur nous entraîne dans une soirée mondaine, au dîner qui ne compte que des convives choisis, quand les langues se délient et que les confidences s'échangent.

"Le souvenir d'une de ces soirées m'est plus particulièrement resté, moins à cause d'une confidence où l'illustre de Marsay mit à découvert un des replis les plus profonds du coeur de la femme, qu'à cause des observations auxquelles son récit donna lieu sur les changements qui se sont opérés dans la femme française depuis la triste révolution de juillet."

De Marsay conte un amour de jeunesse pour une femme du monde un peu plus âgée qui l'a guéri de la passion amoureuse.... et dont la conclusion est encore peu amène :

"Il y a toujours un fameux singe dans la plus jolie et la plus angélique des femmes !

A ce mot, toutes les femmes baissèrent les yeux comme blessées par cette cruelle vérité, si cruellement formulée. "

La conversation continue par la déploration de la perte de l'image de la femme du monde d'avant la Révolution : la grande dame

"L'éventail de la grande dame est brisé. La femme n'a plus à rougir, à médire, à chuchoter, à se cacher, à se
montrer. L'éventail ne sert plus qu'à s'éventer."

et plus loin :

"Autrefois une femme pouvait avoir une voix de harengère, une démarche de grenadier, un front de courtisane audacieuse, les cheveux plantés en arrière, le pied gros, la main épaisse, elle était néanmoins une grande dame ; mais aujourd'hui, fût-elle une Montmorency, si les demoiselles de Montmorency pouvaient jamais être ainsi, elle ne serait pas une femme comme il faut."

Une femme comme il faut! 

Qu'est-ce donc qu'une femme comme il faut dans la fin des années 1830?

 La femme comme il faut paraît tout ignorer pour tout apprendre ; il y a des choses qu'elle ne sait jamais, même quand elle les sait.

[....]
la science encyclopédique des riens, la connaissance des manèges, les grandes petites choses, les musiques de
voix et les harmonies de couleurs, les diableries angéliques et les innocentes roueries, le langage et le mutisme, le sérieux et les railleries, l'esprit et la bêtise, la diplomatie et l'ignorance, qui constituent la femme comme il faut.

Balzac m'a perdue avec sa "femme comme il faut".  Si au moins il avait bâti une bonne intrigue, une histoire bien cynique, bien noire...Pour une fois, et c'est très rare, je m'ennuie. Je me suis lâssée de ces conversations oiseuses, les souvenirs d'ancien militaire après la Bérézina ne m'ont pas captivée.
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Longue nouvelle qui adopte la forme classique des récits emboîtés : des personnes réunies (ici tous de protagonistes majeurs de la Comédie Humaine) racontent chacune à leur tour une histoire . Trois de ces quatre récits sont intéressants . Celui de de Marsay explique le caractère de cet impitoyable séducteur.Celui de Blondet est le moins fort , tournant autour d'une réflexion sur les femmes.Le Général de Montriveau raconte un épisode horrible de la retraite de Russie. Enfin , le dernier rapporté par Bianchon ,La Grande Bretèche, à partir d'une situation de théâtre(je pense au mariage de Figaro) aboutit à une situation digne d'Edgar Poe en horreur.
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Cette nouvelle regroupe en réalité quatre textes écrits précédemment et réunis ici à l'occasion d'une édition complète de "La comédie humaine". On pourrait même dire que Balzac a inventé le recyclage (littéraire, en tout cas). Tout se passe durant le salon de Madame des Touches. Après la musique et les bons mots, en fin de soirée, quelques personnes soigneusement choisies se retrouvent autour d'une table et commencent à se raconter : ainsi de Marsay raconte son premier amour, Émile Blondet nous parle de la femme "comme il faut" (avec tous les poncifs de l'époque), le général Montriveau nous raconte le conflit entre un capitaine et un colonel autour d'une femme, enfin Bianchon rapporte aux autres invités une histoire racontée par un notaire de province, où un amant sera emmuré vivant. Mais si la construction peut paraître ingénieuse, les récits et leurs styles s'emboîtent plutôt mal et l'ensemble parait déséquilibré. L'ensemble semble plutôt bricolé à la va-vite. Certains récits auraient mérité un développement, notamment la dernière histoire, digne de certaines nouvelles De Maupassant, parmi les meilleures. le verbiage de Blondet parait en comparaison totalement insipide. Au final quelques bonnes pages, certains portraits réussis, des histoires d'amour controversées où la femme est souvent la seule et unique victime… et quelques pages ennuyeuses comme savait aussi en écrire Balzac.
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Dans le salon d'une femme du monde, les invités privilégiés parlent des relations hommes/femmes et de l'amour, pour parvenir à tracer le portrait de la "femme comme il faut", qui doit avoir l'élégance, l'esprit, le raffinement, la noblesse... Cette Parisienne ne peut être provinciale, cette noble oisive ne peut être une bourgeoise active, cette femme passionnée ne peut être attachée à son mari. Il y a une analyse presque sociologique De Balzac, assez drôle à lire, dans cette "étude".
Cependant, les récits s'emboîtent mal les uns dans les autres, certains sont trop allusifs - un capitaine et un colonel se disputant la même femme durant la Retraite de Russie auraient mérité un roman.
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Si le lieu central du monde balzacien est le salon, « Autre étude de femme » se déroule après la soirée durant le souper où ne restent que les intimes. Là les dernières différences de rang s'effacent et les convives se laissent aller. Autour de la table se retrouvent des « piliers » de la Comédie Humaine : Bianchon, Nucigen, de Marsay, Mme D'Espart et d'autres encore.

La conversation se doit de rester brillante et légère quel meilleur sujet de conversation que la Femme. Plusieurs récits montrent en creux la position sociale de la femme au XIXème, de la séductrice qui monte par son charme dans la bonne société mais qui meurt avec classe, à la victime de la violence des hommes en passant par la définition de « La femme comme il faut ».
Celle-ci elle se doit d'être spirituelle, pleine de charme, élégante, doit faire oublier qu'elle a un mari et surtout avoir une vertu incertaine. Comme les protagonistes appartiennent aux deux sexes il ne s'agit pas de misogynie mais simplement de l'esprit de l'époque.
Au passage les convives regrettent le bon vieux temps d'avant la Révolution et l'Empire, bien des aristocrates n'ont plus d'argent ce qui bien sûr rejaillit sur le statut des femmes qui ont du mal à tenir leur rang.

Dans ce roman dont l'assemblage est un peu curieux Balzac est plutôt daté. C'est subtil, brillant mais décrit une société disparue, oisive, prisonnière de ses privilèges et préjugés. de toute évidence l'auteur écrit pour des lecteurs contemporains qui ressemblent aux protagonistes de l'histoire, pour le lecteur d'aujourd'hui c'est un chapitre de l'histoire des moeurs passés. Ceci étant dit cela repose le lecteur du féminisme woke d'aujourd'hui, la vérité étant entre ces deux extrêmes.
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Après Etude de Femme qui nous présentait, dans ce recueil, un profil d'une femme vivant pour les regards malgré ses bons principes, nous voici avec une oeuvre composite, au nom presque éponyme, laissant comprendre la multiplicité de portraits. C'est dans un cadre mondain, social, que se déroule cette histoire composite : à la manière de l'Heptaméron de Marguerite de Navarre (lui-même inspiré du Décaméron de Boccace), des personnalités sont assises à table et se narrent des histoires qui seront précédées – et suivies – de petits moments de débats parfois enflammés, qui font partie de ce qui servira de cadre pour les quatre petites « nouvelles » de cette histoire. Dans cet environnement entourant, nous avons le droit à un beau festival mondain composé de tous les plus grands noms de la Comédie Humaine : le baron de Nucingen et sa femme Delphine, Eugène de Rastignac, Horace Bianchon, la Princesse de Cadignan, Emile Blondet, Henri de Marsay, Félicité des Touches (qui organise, accessoirement, le raout), et j'en passe. C'est assez amusant de trouver tous ces destins entremêlés au sein d'un même cadre, alors qu'on sait pertinemment que tous ces personnages se croisent et se verront accentués au fils des oeuvres de cet univers romanesque. C'était comme une sorte de réunion de tous ces personnages hauts en couleurs. le premier récit est conté par Henri de Marsay, homme politique au coeur de pierre, qui explique à la tablée pourquoi la déception de sa jeunesse lui a fait perdre foi en l'amour et aux histoires de coeur – cette petite histoire m'avait fait doucement sourire, sans trop me toucher. le second récit est exprimé par Emile Blondet, journaliste, décrivant ce qu'est « une femme comme il en faut » – et je dois dire que cette longue description physique, comportementale et sociale de la femme parfaite m'a impressionné dans la beauté des mots écrits. le troisième récit est un récit de la retraite de Russie en 1812, par le général de Montriveau – et ce récit ne m'aura pas le moins atteint du monde, j'en suis resté totalement externe, et j'avais presque hâte qu'il se termine.

Le dernier récit est celui qui m'a le plus marqué, et pour cause, il s'agissait à la base d'un récit propre et indépendant dans La Comédie Humaine, mais qui s'est retrouvé greffé au raout de cette histoire composite. Il s'agit du récit de « La Grande Bretèche ». Horace Bianchon, narrateur récurrent dans cet univers romanesque, nous raconte une histoire absolument tragique : une histoire de promesses, où la comtesse de Merret ayant eu un amant espagnol se retrouve dans la plus profonde tristesse lorsque son mari se retrouve à emmurer ledit amant à cause d'elle et de ses mensonges parjures. Il s'agit d'un récit absolument tragique, triste et horrible : lorsque l'on lit le destin de ces jeunes amants, un frisson ne peut que surgir, tout comme les femmes de la tablée d'Horace Bianchon une fois la fin de son histoire partagée : « Néanmoins quelques-unes d'entre elles avaient eu quasi froid en entendant le dernier mot. » Une petite larme d'horreur m'a même été arrachée, au beau soir de ma lecture de ces lignes.

Cette petite nouvelle est une histoire composite, car, avec un cadre entourant les petites historiettes/anecdotes/portraits donné.e.s, un fil directeur se dessine : les femmes, leurs moeurs, leurs pensées, et leur malheur. Il y en a certains de beauté descriptive, et d'autres qui m'ont soutiré une larme d'horreur (mention spéciale pour « La Grande Bretèche », abomination qui tord le coeur). {15}
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Le préambule vient d'"Une conversation entre onze heures et minuit" (1832).
le récit de de Marsay, en ouverture, est plus récent : il a été publié dans L'Artiste, les 21 et 28 mars 1841, sous le titre Une Scène de boudoir.
La séquence sur La Femme comme il faut provient du recueil collectif Les Français peints par eux-mêmes. le texte se trouve sous ce titre, signé De Balzac, dans la première série en mai 1839. La conclusion ici passe en tête et Balzac introduit quelques interventions des personnes présentes, pour rester dans le leurre de la conversation fictive

Là il faut bien reconnaître que je n'y ai trouvé qu'un verbiage sans queue ni tête. Un peu de tout concernant la femme. Balzac a la réputation surfureuse d'être payé au mot, il prenait régulièrement des textes ou des pensées annotées qu'il assemblait pour la revente.

A oublier. (mais ce n'est qu'un avis)

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Une histoire digne d'E.Poe : un mari qui fait emmurer vivant l'amant de sa femme après qu'il se soit caché dans un placard. L'histoire est écrite de manière très particulière, chaque invité au cours d'une soirée étant invité à raconter un histoire : on se perd assez vite dans une intrigue qui ne semble avoir aucune structure jusqu'à ce qu'on arrive à cette histoire d'un médecin et de cet emmurement, comme un dénouement qui a lui seul éclaire tout le reste et finalement ce qui pourrait être considéré que comme une attente savamment écrite pour mieux apprécier la chute.
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