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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette nouvelle regroupe en réalité quatre textes écrits précédemment et réunis ici à l'occasion d'une édition complète de "La comédie humaine". On pourrait même dire que Balzac a inventé le recyclage (littéraire, en tout cas). Tout se passe durant le salon de Madame des Touches. Après la musique et les bons mots, en fin de soirée, quelques personnes soigneusement choisies se retrouvent autour d'une table et commencent à se raconter : ainsi de Marsay raconte son premier amour, Émile Blondet nous parle de la femme "comme il faut" (avec tous les poncifs de l'époque), le général Montriveau nous raconte le conflit entre un capitaine et un colonel autour d'une femme, enfin Bianchon rapporte aux autres invités une histoire racontée par un notaire de province, où un amant sera emmuré vivant. Mais si la construction peut paraître ingénieuse, les récits et leurs styles s'emboîtent plutôt mal et l'ensemble parait déséquilibré. L'ensemble semble plutôt bricolé à la va-vite. Certains récits auraient mérité un développement, notamment la dernière histoire, digne de certaines nouvelles De Maupassant, parmi les meilleures. le verbiage de Blondet parait en comparaison totalement insipide. Au final quelques bonnes pages, certains portraits réussis, des histoires d'amour controversées où la femme est souvent la seule et unique victime… et quelques pages ennuyeuses comme savait aussi en écrire Balzac.
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Après Etude de Femme qui nous présentait, dans ce recueil, un profil d'une femme vivant pour les regards malgré ses bons principes, nous voici avec une oeuvre composite, au nom presque éponyme, laissant comprendre la multiplicité de portraits. C'est dans un cadre mondain, social, que se déroule cette histoire composite : à la manière de l'Heptaméron de Marguerite de Navarre (lui-même inspiré du Décaméron de Boccace), des personnalités sont assises à table et se narrent des histoires qui seront précédées – et suivies – de petits moments de débats parfois enflammés, qui font partie de ce qui servira de cadre pour les quatre petites « nouvelles » de cette histoire. Dans cet environnement entourant, nous avons le droit à un beau festival mondain composé de tous les plus grands noms de la Comédie Humaine : le baron de Nucingen et sa femme Delphine, Eugène de Rastignac, Horace Bianchon, la Princesse de Cadignan, Emile Blondet, Henri de Marsay, Félicité des Touches (qui organise, accessoirement, le raout), et j'en passe. C'est assez amusant de trouver tous ces destins entremêlés au sein d'un même cadre, alors qu'on sait pertinemment que tous ces personnages se croisent et se verront accentués au fils des oeuvres de cet univers romanesque. C'était comme une sorte de réunion de tous ces personnages hauts en couleurs. le premier récit est conté par Henri de Marsay, homme politique au coeur de pierre, qui explique à la tablée pourquoi la déception de sa jeunesse lui a fait perdre foi en l'amour et aux histoires de coeur – cette petite histoire m'avait fait doucement sourire, sans trop me toucher. le second récit est exprimé par Emile Blondet, journaliste, décrivant ce qu'est « une femme comme il en faut » – et je dois dire que cette longue description physique, comportementale et sociale de la femme parfaite m'a impressionné dans la beauté des mots écrits. le troisième récit est un récit de la retraite de Russie en 1812, par le général de Montriveau – et ce récit ne m'aura pas le moins atteint du monde, j'en suis resté totalement externe, et j'avais presque hâte qu'il se termine.

Le dernier récit est celui qui m'a le plus marqué, et pour cause, il s'agissait à la base d'un récit propre et indépendant dans La Comédie Humaine, mais qui s'est retrouvé greffé au raout de cette histoire composite. Il s'agit du récit de « La Grande Bretèche ». Horace Bianchon, narrateur récurrent dans cet univers romanesque, nous raconte une histoire absolument tragique : une histoire de promesses, où la comtesse de Merret ayant eu un amant espagnol se retrouve dans la plus profonde tristesse lorsque son mari se retrouve à emmurer ledit amant à cause d'elle et de ses mensonges parjures. Il s'agit d'un récit absolument tragique, triste et horrible : lorsque l'on lit le destin de ces jeunes amants, un frisson ne peut que surgir, tout comme les femmes de la tablée d'Horace Bianchon une fois la fin de son histoire partagée : « Néanmoins quelques-unes d'entre elles avaient eu quasi froid en entendant le dernier mot. » Une petite larme d'horreur m'a même été arrachée, au beau soir de ma lecture de ces lignes.

Cette petite nouvelle est une histoire composite, car, avec un cadre entourant les petites historiettes/anecdotes/portraits donné.e.s, un fil directeur se dessine : les femmes, leurs moeurs, leurs pensées, et leur malheur. Il y en a certains de beauté descriptive, et d'autres qui m'ont soutiré une larme d'horreur (mention spéciale pour « La Grande Bretèche », abomination qui tord le coeur). {15}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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