AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,93

sur 245 notes
5
10 avis
4
18 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« César Birotteau » comme d'autres romans de la « Comédie Humaine », vous fait comprendre pourquoi Zola a voulu faire les « Rougon-Macquart » : l'auteur dans un même élan, déroule une intrigue romanesque dans un cadre social bien précis, l'intrigue et le cadre étant fortement imbriqués l'un dans l'autre.
On a eu chaud : le titre exact était : « Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, parfumeur, adjoint au maire du deuxième arrondissement de Paris, chevalier de la Légion d'honneur », plus tard raccourci en « Grandeur et décadence de César Birotteau », puis plus simplement encore « César Birotteau ».Le premier titre avait le double avantage, d'une part de faire un clin d'oeil à MontesquieuConsidérations sur les causes de la Grandeur des Romains et de leur Décadence »), et d'autre part de résumer en quelques mots l'intrigue du roman : l'ascension et la chute d'un petit commerçant (un parfumeur) dans le Paris de la Restauration.
César Birotteau est un de ces commerçants petits-bourgeois que l'on retrouve ici ou là dans la « Comédie Humaine », avec des degrés d'honnêteté plus ou moins élevés (du moins quand il y en a !) comme les Minoret (« Ursule Mirouet ») ou les Camusot (« le cousin Pons »). le parfumeur César Birotteau « s'est fait tout seul » et jusqu'à présent il ne s'est pas raté. Ce n'est pas un mauvais bougre, mais, vous savez comment ça se passe, il y a toujours un notaire un peu tordu (Roguin) qui se sert de votre bonne foi pour vous entraîner dans des spéculations de plus en plus risquées. Et plus on est honnête, plus on se fait rouler. Heureusement César peut compter sur son épouse Constance, qui, elle (Madame César) a la tête bien sur les épaules, et sur son commis Anselme Popinot, brave garçon qui ne manque pas de jugeotte et qui lui, a sous la main un génie de la vente, l'illustre Félix Gaudissart. Un instant au fond du trou, la famille Birotteau (le père, la mère et leur fille Césarine) remontent à la surface et retrouvent grâce à Anselme, une belle prospérité. Mais toutes ces épreuves ont épuisé le pauvre César qui meurt le jour même du mariage de Césarine et Anselme. Ces deux-là vécurent heureux et eurent beaucoup de petits flacons de parfums.
César, comme son frère l'abbé François Birotteau (« le Curé de Tours ») est un gentil. Il est foncièrement bon, ne voit pas forcément le mal, et son caractère accommodant le rend très malléable pour certains aigrefins en col blanc. Et puis comme vous et moi il a sa petite vanité, les autres n'ont pas du mal à le pousser du côté où ça penche.
Il y a donc plusieurs pistes à suivre dans ce roman plutôt sympathique : un portrait de la bourgeoisie commerçante, plutôt honnête, mais sujette à des attaques ciblées de la concurrence d'une part, des milieux de l'argent d'autre part ; une description au scalpel des milieux économiques où les scrupules servent de paillassons ; une histoire de famille avec des personnages attachants, et enfin une tragédie familiale en trois temps : l'ascension, la chute, la remontée. A travers le portrait des différents protagonistes, l'auteur dessine un conte moral où la morale n'est pas bien claire : l'argent ne fait pas le bonheur, ou bien oui, mais ça dépend quel argent et quel bonheur..

Un Balzac de bonne cuvée, pas un grand cru mais une bonne année. A retenir.
Et puisqu'on parle de bonne année, permettez-moi de vous souhaiter à tous une très belle année 2023, et de belles découvertes sur Babélio !
Commenter  J’apprécie          170
César Birotteau n'est pas d'un abord facile, mais - pourvu qu'on le lise attentivement, il aborde la plupart des mécanismes commerciaux et financiers que nous avons hérités du XIXe siècle. Cette lecture précise devient alors tout à fait prenante et intéressante. Je l'ai lu plusieurs fois et à chaque fois avec plus de plaisir.
Paru en 1838, (près de 50 ans avant le Bonheur des dames) le roman décrit de façon légèrement anachronique le commerce parisien de 1818 et les transformations qu'il suppose : le passage des petites boutiques sombres difficiles d'accès aux "salons" au service du client, l'émergence du commerce de luxe et, en particulier, celui des parfums, l'utilisation naissante de la publicité, en particulier dans la presse.
Parallèlement, y sont envisagées des problématiques encore prégnantes liées au commerce : entre autres, les relations du commerce et de la finance (les aléas des lettres de change, la spéculation naissante et l'aide apportée - ou non - au commerce par les banquiers) ; l'encadrement du commerce par le droit (le tribunal de commerce et les faillites) ; l'omniprésence de l'échange commercial (y compris dans les relations amoureuses) ; et surtout, la question d'une "morale" commerciale : César est un saint du commerce comme le père Goriot est un saint de la paternité ; de ce fait, il est à la fois vénéré et remis en question.
Commenter  J’apprécie          110
Le parfumeur César Birotteau est un homme créé pour l'édification des lecteurs ; un homme frappé de sainteté qu'on imagine accueilli immédiatement à la droite de Dieu au moment de sa mort.

Le livre est divisé en trois parties : César à son apogée ; César aux prises avec le malheur et le triomphe de César qui donne la structure narrative. Un commerçant, qui a fait une fortune relative dans les parfums grâce à son sens du commerce et à un travail acharné malgré des origines modestes, rendu optimiste et peut être légèrement infatué de sa personne par son succès, décide de se lancer dans des affaires de plus grande ampleur. Il s'implique dans une spéculation à grande échelle sur des terrains, décide de monter un autre magasin pour développer un nouveau produit cosmétique, fait des travaux dans son appartement pour le mettre au niveau de son nouveau statut social et décide de donner un grand bal pour fêter sa promotion à la légion d'honneur...

César Birotteau a tendance à voir grand malgré les conseils de sagesse de son épouse Constance, son soutien indéfectible. Mais ses déboires ne doivent pas être lus comme la punition d'un homme trop ambitieux... on serait loin de la richesse d'une oeuvre De Balzac. Certes, Balzac se moque de la prétention et des mesquineries de la bourgeoisie commerçante. Il montre surtout les mécanismes complexes de financement des banques et l'évolution des techniques commerciales : la caution scientifique sur un produit, l'utilisation de la presse et les début de la publicité, les méthodes de financement et de refinancement qui unissent le petit commerce et les grandes banques par des relations en cascade, les règles en matière de faillite et de liquidation d'un commerce...
D'ailleurs, si Birotteau en vient à une faillite, ce n'est pas tant que ses choix d'affaires sont mauvais, mais parce qu'il est victime d'une vengeance personnelle d'un ancien commis et d'un notaire qui s'enfuit avec ses fonds. Si un reproche peut lui être fait c'est d'avoir, par excès de confiance, accepté de remettre des fonds à ce notaire sans preuve de dépôt. N'ayant pas les fonds pour faire face à ses échéances et décrédibilisé par son ancien commis auprès des banques qui pourraient lui permettre de s'en sortir, il est acculé à la faillite.

Mais Birotteau est épaulé par une famille aimante et courageuse (sa femme et sa fille n'hésitent pas à prendre un travail salarié), quelques amis dévoués, son futur gendre Popinot qu'il a aidé à monté un négoce. Il va réussir à rembourser la totalité de sa dette et à racheter son honneur sans utiliser les biais et les solutions du capitalisme émergent et des hommes d'argent qui triomphent par ailleurs. Birotteau est avant tout un homme d'une honnêteté scrupuleuse, bienveillant, soucieux du bien être de sa famille, un bon père de famille chrétien et légitimiste. On est témoin d'une lutte du Bien (Birotteau ) et du mal ( du Tillet, le commis rancunier). La fin ressemble un peu au troisième acte d'une comédie de Molière où les obstacles qui se sont dressés contre les héros s'aplanissent de manière presque magique devant Birotteau devenu quasi angélique.
Commenter  J’apprécie          60
César Birotteau est un « type » littéraire : le commerçant honnête, ruiné par des arrivistes sans scrupule, et qui connaît les affres de la dette (mal que Balzac connaissait bien…).
Cependant, son honnêteté est toute relative : il fait fortune grâce à des produits à l'efficacité douteuse et dupe sa clientèle.
Épris de considération, il échoue par naïveté.
Plus qu'une leçon de morale, le roman fait l'amer constat des ravages de l'argent-roi. Césarine le comprend bien, qui épouse un homme laid mais habile commerçant : son mariage est un marché.

Le roman est intéressant par son aspect documentaire : le commerce, les débuts de la publicité par prospectus, la spéculation sur les terrains de la Madeleine, le droit sous la Restauration.

Le rôle de la banque, incapable de s'adapter à la modernité économique, sera décrit par Balzac dans La Maison Nucingen « histoire jumelle » de celle-ci.

© 2008 Sculfort « et moi»
http://www.sculfort.fr/
Commenter  J’apprécie          50
apres avoir lu il y a 1 semaine le colonel chabert, je me suis attaque a un autre roman de balzac "cesar birotteau"
l ascension sociale et financiere d un ancien paysan qui se lance dans le commerce
suite a une vaste escroquerie de son notaire concernant l ahat de terrains il va connaitre la ruine .
malgre cela, grace a l appui de sa famille et de ses amis il va retrouver peu a peu son honneur et la gloire.
balzac nous decrit comme d habitude a merveille la societe parisienne a son epoque, ou les coups bas, la jalousie, la cruaute est de mise, mais dont l amour, la solidarite, l amitie prenne tout leur sens a la fin
Commenter  J’apprécie          50
Le titre 'Grandeur et décadence de César Birotteau' est supprimé depuis longtemps de ce roman pas très connu De Balzac, réduit maintenant simplement à César Birotteau ; le titre donné par Balzac à son roman est pourtant essentiel pour comprendre la portée que l'auteur voulait donner à cette oeuvre, à l'égal de cette autre oeuvre du siècle précédent : Grandeur et décadence de l'Empire romain, par Montesquieu.

Mais ici la grandeur et la décadence sont réduites à l'échelle microscopique du monde des affaires parisien, considéré digne par Balzac de disséquer et d'en faire un récit non moins dramatique que la chute de l'empire romain. En effet, nous avons affaire ici à un empire parisien : celui d'un autre César, et de sa parfumerie qui va de succès en succès. À tel point qu'un nouveau produit cosmétique avec une toute nouvelle stratégie commerciale va créer des jalousies.

César, commerçant honnête et très naïf, ambitieux d'obtenir honneurs et prestige, se laisse séduire par l'achat de quelques terrains, dans un Paris en proie à des spéculations immobilières sans précédent. Pour réaliser son ambition d'accéder aux rangs supérieurs, il agrandit et embellit sa maison et donne un superbe bal. le notaire rusé Roguin qui a grandement besoin d'argent à cause de sa maîtresse, enrôle César Birotteau dans cette spéculation frauduleuse sur quelques terrains du nouveau quartier de la Madeleine. César lui confie sa fortune sans aucune formalité.

Tel un véritable drame antique, préludé par le rêve prémonitoire de la femme de Birotteau sur le désastre qui allait suivre, Balzac nous introduit d'abord dans la splendeur du monde des inventions commerciales pour nous plonger ensuite dans la misère des rouages du monde financier et la méchanceté des gens de l'entourage de Birotteau, ravis d'assister à la chute du parfumeur parvenu, fidèle à ses principes qui datent d'un autre siècle.

L'argent est omniprésent dans l'oeuvre De Balzac, ici encore plus qu'ailleurs. Quant au sort de Birotteau, Balzac semble nous donner cet avertissement : cordonnier, borne-toi à la chaussure.
Commenter  J’apprécie          30
Encore un grand auteur de notre culture, mais malheureusement je n'accroche pas. Il passe trop de page à décrire une simple queue de cerise. Toutefois, j'ai adoré César Birotteau. Tout le livre est résumé dans le titre : Grandeur (César, nom d'un Empereur) et décadence (Birotteau, nom de n'importe qui dans la rue)
Commenter  J’apprécie          30
J'aime bien le personnage de César Birotteau.
Un petit commerçant qui grandit, qui plutôt essaie de grandir avec sa crème miraculeuse, et qui surtout s'émeut de se croire grandi (merveilleux passage sur la légion d'honneur).
Le premier roman où l'on parle de la puissance de la "réclame" devenue publicité: à enseigner à l'université Procter & Gamble !
Les César Birotteau, honnêtes, soucieux de s'élever, compatissants au malheur des autres, touchants de naïveté, existent-ils encore ? En province, peut-être...
Un très grand Balzac.
Commenter  J’apprécie          30
UN DES MEILLEURS DE BALZAC! TOUS LES PARFUMEURS DOIVENT LIRE CE CHEF D'OEUVRE!
NE PAS CRAINDRE LA FAILLITE
LES HONNEURS SONT SOUVENT REGRETTABLES
Commenter  J’apprécie          20
Un très bon balzac, qui plus est facile à lire. Balzac ou l'auteur qui a tout compris, presque tout analysé des rapports sociaux et humains. Quelle richesse dans l'écriture, quelle intelligence! Lisez ce Balzac ou un autre, ou bien d'autres; vous ne perdrez pas votre temps.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (668) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1303 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur ce livre

{* *}