La joie ne peut éclater que parmi des gens qui se sentent égaux. p. 94 en Folio 2 €
(...) car on lui prêtait toutes les qualités possibles, hormis le pardon des injures. p. 36 en Folio 2€
La haine des Porta et des Piombo, de terribles passions furent inscrites sur une page de l’État Civil, comme sur la pierre d’un tombeau sont gravées en quelques lignes les annales d’un peuple, et souvent même en un mot : Robespierre ou Napoléon.
À cet aspect, Ginevra sentit son cœur se gonfler, et pressa le bras de Luigi qui lui lança un regard. Une larme roula dans les yeux du jeune Corse, il ne comprit jamais mieux qu’alors tout ce que sa Ginevra lui sacrifiait. Cette larme précieuse fit oublier à la jeune fille l’abandon dans lequel elle se trouvait. L’amour versa des trésors de lumière entre les deux amants qui ne virent plus qu’eux au milieu de ce tumulte : ils étaient là, seuls, dans cette foule, tels qu’ils devaient être dans la vie. Leurs témoins indifférents à la cérémonie, causaient tranquillement de leurs affaires.
— L’avoine est bien chère, disait le maréchal-des-logis au maçon.
— Elle n’est pas encore si renchérie que le plâtre, proportion gardée, répondit l’entrepreneur.
Et ils firent un tour dans la salle.
— Comme on perd du temps ici, s’écria le maçon en remettant dans sa poche une grosse montre d’argent.
La joie ne peut éclater que parmi des gens qui se sentent égaux.
Être le seul espoir d’une noble créature, l’aimer et l’abandonner… ce sacrifice est une trahison dont sont incapables de jeunes âmes. Ginevra eut la générosité d’ensevelir sa douleur au fond de son âme.
— Ô ma mère ! s’écria Ginevra tout attendrie. Elle éprouvait le besoin de se jeter à ses genoux, de la voir, et de respirer l’air bienfaisant de la maison paternelle ; elle s’élançait déjà, quand Luigi entra ; elle le regarda, et sa tendresse filiale s’évanouit, ses larmes se séchèrent, elle ne se sentit pas la force d’abandonner cet enfant si malheureux et si aimant.
Là, commença pour elle l’apprentissage des chagrins que le monde sème autour de ceux qui ne suivent pas ses usages.
Le respect est une barrière qui protége autant un père et une mère que les enfants, en évitant à ceux-là des chagrins, à ceux-ci des remords.
Le pauvre soldat raconta ses souffrances pendant la déroute de Moscou, car il s’était trouvé, à l’âge de dix-neuf ans, au passage de la Bérézina, seul de son régiment après avoir perdu dans ses camarades les seuls hommes qui pussent s’intéresser à un orphelin.