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Balzac et moi c'est une drôle d'histoire, j'ai lu Les Chouans adolescente, le meilleur moyen pour moi d'associer Balzac avec un vomitif, ben non je n'étais pas une surdouée... ensuite, jeune adulte j'ai lu Ferragus, chef des Dévorants et j'ai adoré. Encouragée j'ai lu La Peau de chagrin et j'ai certes apprécié mais sans étincelles. Autant dire qu'Honoré et moi, ce sont un peu les montagnes russes.

C'est donc sans espoir démesuré que j'ai entamé La Vendetta et bien m'en a pris. J'ai eu comme l'impression de découvrir une pépite puis je me suis souvenue que c'était Balzac... Ah bah oui pfff !

La Vendetta nous offre une écriture légère, sans trop de fioritures, mais attention c'est Balzac donc c'est travaillé, maîtrisé de bout en bout, le génie est là pas de doute cette fois.

On est d'abord intrigué par cette petite famille Corse qui vient s'installer à Paris avec son histoire de vendetta, puis on s'intéresse à l'unique fille de la famille Ginevra au caractère aussi fort et sauvage que les côtes de son île natale et enfin on tombe sous le charme du roman dans son entier. On est pris au coeur par le parcours de Ginevra et son destin Shakespearien et on ne lâche plus le bouquin.

Une magnifique performance pour moi et pourtant c'est un roman de seulement 119 pages, ce qui prouve bien que ce n'est pas la taille (du crayon) qui compte, mais la façon dont on s'en sert. 😜
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J'aime lire Balzac et aussi découvrir dans son oeuvre de petits textes rares, moins connus, qui peuvent être aussi de véritables pépites.
On croise même un personnage qui s'appelle Colonna, c'est vous dire..
Ici ce n'est pas forcément un coup de coeur mais j'ai été sous le charme de l'écriture de l'auteur, sa manière de ciseler avec justesse un récit et de nous tenir en haleine par la prouesse de sa narration.
Le titre évoque La vendetta, une coutume corse par laquelle les membres de deux familles ennemies poursuivent une vengeance réciproque jusqu'au crime. On est bien ici dans le sujet.
Le récit débute en octobre 1800, devant les Tuileries, à Paris, avec l'arrivée d'une famille misérable, dont le mari cherche à entrer en contact avec le Premier consul Napoléon Bonaparte. D'abord repoussé par la garde, l'homme — un Corse d'une soixantaine d'années — rencontre, par chance, Lucien Bonaparte, qui l'emmène auprès de son frère à qui l'homme raconte son histoire : en conflit ouvert avec la famille Porta, qui a tué la sienne et détruit ses biens (seules sa femme et leur fille Ginevra en ont réchappé), il s'est cruellement vengé en massacrant tous ses ennemis, sept hommes au total. de ce carnage, seul survivrait le jeune Luigi Porta, que Bartholoméo a pourtant attaché dans son lit avant d'incendier la maison. Les Bonaparte lui étant redevables, Napoléon promet à son compatriote une aide discrète à condition qu'il renonce à toute vendetta, auquel cas le Premier consul lui-même ne pourrait plus rien pour lui.
Quinze ans plus tard, en juillet 1815, nous nous retrouvons dans l'atelier très mondain du célèbre peintre Servin qui accueille de jeunes filles en apprentissage issues du beau monde : l'aristocratie ou bien le milieu bancaire voire industriel...
L'une d'elle semble imposer son caractère fort, elle s'appelle Ginevra di Piombo, c'est la fille de ce Corse que nous avions rencontré quinze ans auparavant aux portes des Tuileries, devenu aujourd'hui le riche et très bonapartiste baron de Piombo. Qui plus est, Ginevra di Piombo a un talent de peintre inouïe.
Un jour, dans l'atelier de Servin, elle découvre fortuitement un proscrit bonapartiste, Luigi Porta, dont elle tombe immédiatement amoureuse. Une idylle se noue entre Luigi, blessé et aux abois, et la jeune fille.
Luigi Porta est le seul rescapé de sa famille, massacrée par les Piombo. A seize ans il s'engage dans l'armée de Napoléon. Blessé à Waterloo, proscrit, il se cache dans l'atelier du peintre Servin, où Ginevra le découvre.
Mais l'amourette finit par être éventée…
J'ai beaucoup aimé ce texte qui m'a tenu en haleine jusqu'au bout. Nous voyons bien sûr au travers de cette intrigue poindre l'idée d'une tragédie qui risque de venir dévaster cette histoire d'amour belle.
Le texte est beau, magnifiquement écrit. Au milieu du récit, il y a cet atelier de peinture et une dizaine de jeunes filles de bonnes familles qui viennent à nous comme une bouffée d'air frais. C'est une pause merveilleuse parmi les intrigues et rebondissements politiques qui vont jalonner le récit...
Ginevra Piombo a la beauté sauvage et indomptable de son père intraitable. Balzac magnifie cette relation possessive entre le père et la fille, en y mettant un côté rageur et presque animal.
Mais jusqu'où peut aller la haine de deux familles ?
En si peu de pages, quatre-vingt-treize pages précisément, Balzac nous emporte dans un récit extrêmement dense, traversant la grande Histoire, l'époque napoléonienne, la fameuse période des Cent-Jours...
C'est un récit touchant au final car une magnifique histoire d'amour tente de venir déchirer l'implacable anathème qui porte cette vendetta.
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Court roman, très noir. Il porte bien son titre. Les protagonistes n'ont rien oublié des outrages et des drames du passé, fiers, orgueilleux, ils sont inflexibles et cette rigidité de caractère va tous les conduire au malheur et à un nouveau drame. Un livre très agréable à découvrir. C'est quand même du Honoré de Balzac, alors il est merveilleusement bien écrit.
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Menton levé, oeil de braise, rancune tenace: voilà les Corses!
J'ai le sentiment que Balzac s'est fait plaisir à mettre en scène, par l'habile détour d'une sombre histoire de vengeance clanique corse retombant sur l'innocente descendance des belligérants, rien moins que Napoléon lui-même, la déchéance de ce dernier se reflétant en miroir dans celle de la jeune héroïne trop passionnée et trop fière pour quémander l'aide de son père.
Un texte court, membré et même brutal qui s'offre tout de même le plaisir d'un passage dans le monde des arts à travers l'oeil d'un peintre, et rassemble en peu de mots bien des traits saillants de la Comédie humaine : portrait de jeune fille pure et abimée par la vie, chronique sociale et politique, relations familiales déterminées autant par le milieu social que par les personnalités des membres de la famille, peinture d'un Paris tourneboulé entre empire et royauté... et toujours cette plume vive, ample, précise, fouillant dans les coeurs et les plaies de l'histoire : un petit Balzac qui vous embarque et vous enjaille pour quelques poignées de minutes.
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Refusant de vieillir seul, l'égoïste et coléreux Baron de Piombo n'accepte pas le mariage de sa fille unique avec Luigi, pourtant corse et pro-Napoléon comme lui, et le monde s'écroule quand il apprend que Luigi est le seul Porta qu'il a malheureusement laissé en vie après le règlement d'une dette de sang.

La description du Paris de 1816, de l'après Waterloo est intéressante ainsi que cet atelier de femmes peintres où se rend une Ginevra douée, jolie, conciliante, assertive face à son père, courageuse.... la femme parfaite quoi!

Malheureusement Balzac se laisse emporter par sa prose et tombe dans l'extrême, moi qui chéris la sobriété;-)
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C'est une très belle critique de mon amie babeliote elea2022 qui m'a orienté vers cet opus de mon cher Balzac, un récit qu'on pourrait qualifier de longue nouvelle.

Bien qu'on le voie surtout comme le créateur génial de ces grands romans qui composent La Comédie humaine, on oublie que Balzac est aussi un nouvelliste hors pair. Dans ces dernières, il excelle à nous décrire en quelques phrases l'atmosphère d'une époque, à nous faire le portrait saisissant de personnages tel l'inoubliable usurier Gobseck ou l'étrange peintre Frenhofer ou le malheureux Colonel Chabert.

Dans La vendetta, sur fond de l'esprit de vengeance des corses, et passant du règne de Napoléon à la Restauration, c'est l'amour maladif et égoïste d'un père, Bartholomeo di Piombo, pour sa fille Ginevra, et le refus de pardonner au dernier survivant d'une vendetta contre une famille ennemie, Luigi Porta, qui l'amènera à s'opposer violemment au mariage de Ginevra et Luigi, à l'abandonner, ce qui, après un moment de répit et de bonne fortune, conduira tragiquement les deux époux à la misère puis à la mort. Donc, comme dit la chanson « noir, c'est noir, il n‘y a plus d'espoir…. »

Balzac excelle, comme toujours, à nous montrer en quelques phrases, l'atmosphère de la Restauration qui met en danger ceux qui étaient restés fidèles à Napoléon durant les Cent Jours, la psychologie des êtres, ainsi le dédain et la méchanceté des filles des bonnes familles aristocratiques à l'égard de cette Ginevra qui n'est pas de leur monde, et aussi cette violence des corses qui se manifeste encore de nos jours.
Et enfin, c'est le monde de la peinture, un monde que Balzac appréciait beaucoup, qui est évoqué dans ce récit, Ginevra étant une peintre particulièrement douée, mais qui perdra progressivement les commandes de la riche aristocratie, du fait de son mariage avec un bonapartiste.

Et puis, c'est écrit avec concision et clarté, et cette extraordinaire capacité d'analyse des comportements humains qui caractérise Balzac et qui m'émerveille toujours.
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C'est une véritable tragédie amoureuse que Balzac nous propose ici avec toute l'efficacité et le romantisme nécessaire pour en faire un court roman captivant.
Le titre donne bien une idée de l'implacabilité du destin qui unit deux familles corses par la vengeance ancestrale: les di Piombo et les Porta. Ces derniers incendient la maison de Bartolomeo di Piombo et tuent son fils. Bartolomeo, qui réussit à sauver sa femme et sa fille Ginevra, en représailles, tue toute la famille Porta, dont le petit Luigi qu'il attache à son lit avant d'incendier leur maison à son tout. Puis il s'enfuit, avec femme et enfant, à Paris pour demander protection aux frères Bonaparte.
Quinze ans plus tard, la petite famille vit heureuse et soudée. Ginevra fait le bonheur de ses parents, elle est belle, agréable, et a le caractère fort de son père. Douée en peinture, elle participe tous les jours à un atelier avec d'autres jeunes filles de belles familles qui la jalousent.
Servin, propriétaire de l'atelier, cache chez lui un jeune proscrit blessé, napoléoniste et corse comme Ginevra.
Je m'arrêterai là pour la genèse de ce roman passionnant et court, mais complet car il s'intéresse à la fois à la situation politique, aux moeurs corses, et aux inégalités sociales qui concernent notamment les jeunes filles en âge de se marier.
Ce roman confirme également que pour ma part, j'accroche beaucoup plus aux courts romans et nouvelles De Balzac qu'à ses oeuvres plus magistrales.
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Une histoire d'amour au milieu d'une vendetta signé Honoré de Balzac. Je ne connaissais pas du tout ce roman, mais ce fût une belle découverte. Une de ses plus "petites" oeuvres mais tout aussi captivante. Comme d'habitude, Balzac nous livre un beau témoignage de cet époque.
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Ginevra, une jeune corse au caractère bien trempé, découvre un proscrit chez son professeur de peinture, en tombe amoureuse, le marie malgré l'opposition de son père et le couple, après quelques années de bonheur, sombre dans la misère. Tel est le résumé de cette courte histoire d'amour qui tournera au drame.

Ce premier contact avec Balzac n'est pas pour me déplaire mais ne m'a pas enchanté non plus. J'ai aimé l'écriture, fluide et facile à lire, on est loin ici de Zola ou de Proust. Il y a eu quelques généralisations sur le caractère des femmes qui m'ont fait tiquer, même en considérant l'époque. J'ai apprécié la force des dialogues, particulièrement le passage où le père refuse à sa fille le droit de se marier; son entêtement, son chantage émotif, l'ampleur de sa colère sont rendus avec brio et forment un passage très dynamique. Les observations sur Napoléon et sur les jeunes étudiantes ajoutent de l'intérêt au récit. Il y a plusieurs nouvelles dans la vaste entreprise de “La comédie humaine” et celle-ci m'a quand même donner le goût d'en explorer d'autres avant, peut-être, d'aller du coté de ses romans plus connus.
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La vendetta est une nouvelle qui fait partie du recueil de quatre nouvelles avec La maison du chat qui pelote, le bal de Sceaux et La bourse, et lorsque l'on sait ça, où qu'on les a lu, on comprend parfaitement pourquoi elles sont réunies ensemble (et ce, me semble t-il selon la volonté De Balzac !). La vendetta c'est, encore une fois, l'histoire d'un mariage voué à l'échec mais d'une façon bien à nouveau différente. Car chaque fois Balzac explore la question du mariage et de l'amour. Mariage d'amour, mariage de convention, la question épineuse de la différence de rang social… C'est ce qui m'a le plus plu et fasciné. Mais bien sûr Balzac est un peintre et en temps que peintre chaque toile est unique; ici il nous plonge dans l'histoire d'une famille corse, les di Piombo. Ils ont fuit leur île à cause d'une sombre histoire de vengeance familiale, et ont trouvé refuge à Paris grâce à Napoléon. le temps passe et leur fille, Ginevra, grandit et un jour elle rencontre un jeune soldat d'origine corse, inévitablement ils tombent amoureux. Lorsque ses parents découvriront l'identité réelle du jeune homme ce sera le début des embuches sur le chemin des jeunes amants. L'amour peut-il survivre à l'absence d'approbation ? Un jeune couple peut-il s'affranchir du soutien de la communauté ? Et surtout le passé n'est-il pas trop lourd à porter ? Bref autant de questions soulevés par Honoré dans cette nouvelle aussi belle que tragique !
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