AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 1117 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les diaboliques, Barbey D'Aurevilly « Les diaboliques », c'est un recueil de nouvelles qui porte merveilleusement bien son nom.
Au travers de six nouvelles (Le rideau cramoisi, le plus bel amour de Don Juan, le bonheur dans le crime, le dessous de carte d'une partie de whist, À un dîner d'athées, et la vengeance d'une femme), Barbey D'Aurevilly s'intéresse à un thème qui lui est cher : le mal.
Au sens large, puisqu'il est question de passion, de désir, de violence, d'adultère, ou de mort.
Et quelle figure peut-être plus diabolique à l'époque qu'une femme pour exprimer cela ?

Servi par une écriture puissante, empreinte de beauté, ces femmes nous apparaissent déterminés, ensorcelantes, envoûtantes, dangereuses. Effrayantes.
Mais l'auteur nous confronte aussi au mal pour nous le livrer telle une critique, lui, l'auteur controversé mais le fervent chrétien.

À lire pour le style osé pour l'époque, et cette langue si riche et belle.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          60
Ce recueils de six nouvelles (dont six autres devaient succéder par la suite) aux allures machiavéliques dont n'aurait pas renié Edgar Poe pour certaines d'entre elles, sont toutes écrites dans un style remarquable faisant honneur à la réputation de dandy de cet auteur d'origine normande.

Le but de cet ouvrage est bien de provoquer la bourgeoisie bien-pensante et vertueuse de l'époque dans des histoires parfois sordides, voire même blasphématoire en ce qui concerne par exemple « A un dîner d'athées ». Toutes sont liées par le fait qu'un des protagonistes raconte une histoire sur ce qui lui est arrivé ou en prenant le point de vue de témoin proche ou distant d'un événement et par le fait qu'à chaque fois une femme est étroitement liée à l'intrigue. On peut y noter en revanche quelques invraisemblances comme dans « Le rideaux cramoisi » ou encore « Un dîner d'athées » mais ce sont des choses minimes en rapport au plaisir que peut procurer de telles histoires.

Bien sûr l'odeur de souffre que dégageait le livre s'est évaporé depuis belle lurette, il ne choque vraiment plus personne parce qu'on a tout simplement pris goût à ce genre d'histoires épouvantables.
Commenter  J’apprécie          50
Je me laisse tenter par des lectures qui sortent de mes sentiers habituels. Je suis alors tombé sur "Les Diaboliques " dont le nom ne m'était pas inconnu.

Quel curieux recueil de nouvelles ! Ne le lisez pas en espérant quelques frissons ou scandales car les moeurs ont bien évolué depuis que Barbey d'Aurevilly les a publié il y a 150 ans... Ces six nouvelles se situent entre la Restauration et la Monarchie de Juillet, période de transition d'une société aristocratique à une société de bourgeoisie. Cela permet à Barbey d'Aurevilly de décrire magnifiquement les derniers instants d'un monde qu'il regrette tant (un peu trop de nostalgie peut être...)

Il faut le reconnaître, Barbey d'Aurevilly a une très belle plume. Peut-être en était il trop conscient tant certains passages sont longs et exigeants, bien que non nécessaires au bon déroulement de l'intrigue.

Quasiment toutes les nouvelles souffrent d'une mise en place bien trop longue avec un amas de détails et de précisions qui ne serviront pas par la suite. Il faut aussi s'attendre à une quantité impressionnante de références historiques et littéraires qui complexifie la lecture pour qui ne sort pas d'hypokhâgne. Il m'aura fallu finir les deux premières nouvelles avant d'être habitué à cette exigence de lecture.

Mis à part ces quelques défauts, j'ai particulièrement apprécié la description psychologique de chaque personnage, les nombreuses différences entre chaque intrigue et la part de mystère qui les entoure. Je retiendrai particulièrement "Le Bonheur Dans le Crime" et "La Vengeance d'une Femme".

Ces nouvelles sont donc inégales, assez exigeantes, mais offrent avec du recul un moment de lecture enrichissant sur une période charnière de notre histoire. À lire à tête reposée, au calme plutôt qu'à la plage !
Commenter  J’apprécie          40
Confessions de femmes ou de jalousies, l'inceste se côtoie avec les amours coupables d'un temps où les moeurs s'affrontent derrière les confessionals de province et d'ailleurs.

Roman de confessions où le romancier se fait confesseur diabolique d'une vérité ou d'un savoir se voulant absolu - nécessaire.

Pages à entre ouvrir et découvrir avec délicatesse.
Commenter  J’apprécie          40
Dans les Diaboliques, les femmes qui sont au centre des nouvelles sont intrigantes, parfois presque irréelles. le lecteur n'accède jamais à leurs pensées, il est condamné à tenter de comprendre leur comportement de l'extérieur, avec l'aide du ou des narrateurs.

La chute est brève et inattendue comme souvent dans une nouvelle et laisse le lecteur dans son incompréhension.

Les intentions réelles des Diaboliques ne sont jamais révélées, la nouvelle s'achève toujours sur le même non-dit qui parcourt toute l'oeuvre.

Les thèmes principaux sont l'amour, L'adultère, le meurtre, La vengeance, La rancune.
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
Commenter  J’apprécie          40
Comme je l'avais écrit pour les Histoires désobligeantes de Bloy, l'irrévérencieux de la fin du XIXe siècle est entré dans les moeurs. Ainsi, ce type de récits a peut-être perdu de son intérêt dans le fond tout en conservant une forme soignée et stylée.
Commenter  J’apprécie          30
Livre que j'ai relativement apprécié, mais que j'ai trouvé étonnamment long à lire. J'avoue avoir été un peu déçue.
Déjà, on ne peut rien enlever à l'écriture, qui est riche et agréable à lire, j'ai beaucoup aimé.
Les thèmes des nouvelles étaient également généralement bien trouvés, et à la fin de quasiment chacune d'elles j'étais "satisfaite" de ma lecture et souvent surprise.
Cependant, j'ai trouvé que dans la plupart des nouvelles, l'intrigue mettait du temps à démarrer, que c'était un peu lent. Ça a rendu la lecture plus ardue, car si la suite de la nouvelle devient alléchante, il faut se forcer à arriver au moment où l'intrigue se lance... C'est le gros point négatif que j'opposerai à ce livre.
Je vous le conseille malgré tout, car il vaut quand même le détour!
Commenter  J’apprécie          30
C'est une relecture des nouvelles de Barbey d'Aurevilly après leur découverte il y a vingt ans. À l'époque, je n'avais été sensible qu'à l'anecdote contée, et l'écrivain est un redoutable conteur, aujourd'hui j'ai découvert bien d'autres registres dans son écriture.
Tout d'abord, s'y exprime la nostalgie d'une époque. La plupart des nouvelles évoquent la Normandie, la vie provinciale au moment de la Restauration et donc le dernier flamboiement d'une certaine noblesse avant son inéluctable déclin. La société a changé, la Révolution, puis l'Empire, ont porté sur le devant de la scène sociale une nouvelle classe, la bourgeoisie. Il ne reste souvent à la petite noblesse qu'une existence ruinée par la perte de son statut social et un style de vie enfermé dans les conventions et le souvenir d'une grandeur passée. Les filles de cette noblesse sont vouées au célibat (Le dessous de cartes d'une partie de whist) faute de dot, et les hommes tuent leur ennui entre les salles d'armes et les parties de whist (Le bonheur dans le crime). le mépris de Barbey d'Aurevilly pour les moeurs bourgeoises (Le rideau cramoisi) et les officiers de l'époque napoléonienne (À un dîner d'athées) transparaît dans des remarques lapidaires sur l'existence terne des gens sans condition et sur la brutalité d'une armée de sac et de corde.
La seconde chose qui m'a intriguée chez Barbey est la référence récurrente au religieux. Il l'aborde par ses contraires, l'athéisme du docteur Torty (Le bonheur dans le crime) ou l'anticléricalisme blasphématoire des convives de Mesnilgrand (À un dîner d'athées), mais aussi par l'évocation d'hommes de religion dont la bonté ou la naïveté est abusée par la perversion de l'âme humaine : le curé de Saint-Germain-des-Prés est trompé par la confession d'une fillette de treize ans qui se croit séduite et déshonorée (Le plus bel amour de Don Juan), le confesseur de la comtesse du Tremblay de Stasseville aura tout ignoré de ses crimes (Le dessous de cartes d'une partie de whist) et le chapelain de l'hôpital de la Salpêtrière croit au repentir de la duchesse d'Arcos de Sierra-Leone (La vengeance d'une femme). Les jeunes filles sont élevées dans la piété religieuse, font montre de dévotion, mais les passions humaines font peu de cas de la morale chrétienne. L'homme ou la femme peut vivre sans Dieu (Le bonheur dans le crime), ce qui veut dire sans rempart contre le crime et, surtout au ban de la société. La plume de l'écrivain peut se faire moralisatrice chez ce défenseur de la religion catholique.
L'ironie de Barbey d'Aurevilly est mordante. Elle passe dans le cynisme des personnages – le comte de Ravila a « la volonté repue, souveraine, nonchalante, dégustatrice du confesseur de nonnes » devant le spectacle de ses douze anciennes maîtresses (Le plus bel amour de Don Juan) –, dans la peinture d'une société oisive et avide d'histoires corsées : le souper offert par la comtesse de Chiffrevas dans « son boudoir de pêcher ou… de péché », et moque l'hypocrite appréhension de la jeune Sibylle devant le récit du narrateur (Le dessous de cartes d'une partie de whist). Il y a parfois un art du détournement assez jouissif, ainsi le Don Juan est finalement séduit par la fille et non la mère, et les jeunes filles fondent sur les scapulaires et les croix de mission comme sur de la verroterie.
La dernière nouvelle du recueil – qui est ma préférée – aborde la question du roman et de sa finalité qui serait de montrer le véritable visage de la société. Il y a de nombreuses raisons de lire et relire Les Diaboliques qui, au moment de leur parution, apparurent comme un outrage à la morale publique et aux bonnes moeurs. La première est la férocité des portraits qui se cache derrière les conventions d'une société dévoyée par sa perte des repères.
Commenter  J’apprécie          30
Mon premier Barbey et quelle entrée en matière... Sa plume est si fluide que je me suis laissé emporté. Des violences aux sensualitées, jusqu'aux horreurs des scènes, Barbey d'Aurevilly m'y a emmené sans le moindre mal.
J'ai une préférence pour la dernière fable...
Commenter  J’apprécie          20
Mes impressions sur « les diaboliques » de Jules Barbey d'Aurevilly paru en 1874 chez l'éditeur Dentu.

J'ai parfois eu du mal à entrer dans certaines nouvelles, ce roman en contient six. Mais les chutes souvent prévisibles sont d'Enfer ! (sans jeu de mots)
« le rideau cramoisi » est l'un de mes favoris, Alberte est-elle frigide ? Quel est son jeu ? À la première page je comprends pourquoi Barbey est considéré tel le romancier qui observe comme Stendhal, peint à la Balzac et écrit à la façon d'un Mérimée.
J'ai moins aimé « le plus bel amour de Don Juan » et me suis interrogé sur le sens donné à cette nouvelle. Mais le talent s'exprime dans ces extraits : « …Et c'est au teint et non aux cheveux qu'il faut juger si on est brune ou blonde … C'était une brune aux cheveux noirs »
« le bonheur dans le crime » comme les autres nouvelles pourrait s'assimiler à une histoire authentique. C'est complètement amoral, je ne cautionne pas mais j'aime bien.
Je n'ai pas été porté par « le dessous de cartes d'une partie de whist » mais le plaisir est resté dans ces phrases clés « C'est de l'esprit servi dans sa glace, une femme froide à vous faire tousser » ou encore dans l'observation de la jalousie « L'envie de ceux qui restent, se venge à sa façon, du plaisir de ceux qui voyagent ». Barbey se révèle aussi en fin observateur « … le meilleur moyen, le seul peut-être de gouverner les hommes, c'est de les tenir par leurs passions »
C'est dans « à un dîner d'athées » que certains extraits m'ont séduit, Barbey exécute l'oxymore avec brio « Toutes ces bouches qui priaient à voix basse dans ce grand vaisseau silencieux et sonore ». le fatalisme surgit comme un couperet « ...J'avais ôté mon âme de cette liaison, et, d'ailleurs je ne traînais après moi, comme l'a dit je ne sais plus qui, la chaîne rompue d'aucune espérance trompée » Et, comme dans un tableau de maître l'auteur nous peint le sexe convoité « Ses cheveux appesantis par la chaleur, croulaient doucement sur sa nuque dorée, et elle était belle ainsi, déchevelée, languissante à tenter Satan et à venger Eve ! » Excellent Barbey aussi, dans l'exploration de l'âme féminine par les réponses jetées en salves vers l'amant jaloux et blessé qui l'assène de paroles brutales et abjectes.
« La vengeance d'une femme » intègre mon lot de préférences. L'intrigue est bien menée dans cette vengeance destructrice. L'ambiance tient en quelques mots « …Elle monta lentement l'escalier en colimaçon – image juste car cet escalier en avait la viscosité.. » et la mise en place de la scène dans cette description « …Des robes jetées çà et là confusément sur tous les meubles, et un lit vaste – le champ de manoeuvre, avec les immorales glaces au fond et au plafond de l'alcôve, disaient bien chez qui on était … »
En conclusion, je ne sais pas si Barbey d'Aurevilly avait des idées apophatiques sur les femmes ? Je ne suis pas hermétique à cet auteur, qui parfois se complait dans l'entropie ; il y a du talent là-dedans, c'est certain, mais que c'est long parfois! Des descriptions interminables, on a envie de bailler ! La séduction tient aussi dans ces histoires qui pourraient être réelles.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (4743) Voir plus



Quiz Voir plus

Les titres des œuvres de Jules Barbey d'Aurevilly

Quel est le titre correct ?

Les Ensorcelés
Les Diaboliques
Les Maléfiques
Les Démoniaques

10 questions
47 lecteurs ont répondu
Thème : Jules Barbey d'AurevillyCréer un quiz sur ce livre

{* *}