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EAN : 978B005JNS7BC
Julliard (30/11/-1)
4.2/5   52 notes
Résumé :
Du Second Empire à la Seconde Guerre mondiale, trois femmes, Julia, Ludivine et Dominique Vernet, se succèdent pour diriger le domaine provençal de Mogador. Trois femmes qui, chacune à sa manière et selon son époque, luttent au nom de l'amour, de la liberté individuelle et du bonheur contre les antagonismes de la politique, les fatalités de la guerre et les interdits de la morale. Une chronique intimiste où la langue authentique et riche, la psychologie chaleureuse,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ah, " Les gens de Mogador", c'est toute mon adolescence! Je suivais avec passion le feuilleton avec les excellentes Marie-José Nat ,Marie-France Pisier et la délicieuse Brigitte Fossey. J'ai ensuite découvert les six tomes de cette histoire, offerts par mes grands-parents et c'est toujours avec une forte émotion que je relis la dédicace sur le premier tome, tracée de sa grande écriture généreuse par ma grand-mère : " Pour les quinze ans de notre chère petite-fille"...

Cette saga provençale s'étend depuis le milieu du 19 ème siècle jusqu'après la première guerre mondiale. Je la relis régulièrement, avec le même plaisir, c'est ma madeleine de Proust !

Dans le premier tome, nous voilà replongés en 1850. Julia Angellier, petite brune au tempérament affirmé , remarquable cavalière, refuse d'obéir à son père qui voudrait lui faire épouser un homme qu'elle n'aime pas ( eh oui, on en est encore là , à cette époque!) Son coeur bat pour le fougueux Rodolphe...

Outre le fait qu'elle restera enfermée au couvent jusqu'à sa majorité, elle devra affronter bien d'autres obstacles, après son mariage avec Rodolphe: Madame Vernet mère est un glaçon, elle ne voit plus sa famille, son père l'ayant reniée, et l'homme qu'elle aime se révèle égocentrique et colérique...

L'époque est bien retranscrite, le climat politique aussi, et on sent tout l'attachement de l'auteur à sa région natale, à travers les belles descriptions de la nature. Mais ce qui est le plus intéressant, dans cette saga, c'est le destin, sur trois générations, de trois femmes: Julia, la grand-mère , Ludivine , la belle-fille, et Dominique, la petite-fille.

Ce sont des très beaux portraits de femmes, observées avec finesse et sens psychologique que nous offre l'auteure. Courageuses, déterminées, elles défieront, chacune à leur manière, le monde machiste dans lequel elles vivent. A lire ou à relire, comme moi!

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C'est bien simple. La citation de Joël Dicker que j'ai mise en illustration de mon profil, sur la fin d'un roman (ou d'une saga) s'applique exactement à ce que j'ai ressenti à la lecture du livre "Les Gens de Mogador", lorsque j'ai refermé le sixième volume.

Je les possédais depuis un certain temps déjà. Mais je n' avais encore rien lu. J'avais bien entendu vu et revu le feuilleton, avec ses qualités et ses défauts (les nombreuses trahisons quant à l'histoire écrite par Elisabeth Barbier mais le choix heureux de certains acteurs et actrices, on n'eût pu rêver mieux que Marie-France Pisier pour tenir le rôle de Ludivine Vernet) mais de temps en temps, je prenais le livre, je lisais quelques pages, et puis, je le laissais, je ne sais pas pourquoi.

Un jour, je l'ai repris. de mémoire, il commence par "L'aire sans ombre brasillait sous le soleil de juin". Julia s'apprête à se rendre au Grand Frigolet, chez sa cousine Olympe, où elle sait rencontrer Rodolphe Vernet, "fils de demi-solde" et bonapartiste, alors qu'elle appartient à une famille de "Blancs". Et l'un après l'autre, j'ai lu les deux volumes de Julia, du Second Empire à la fin du XIXème siècle... Avec son lot de morts terribles - et terriblement décrites... Par la veuve d'un médecin.

Puis les deux volumes de Ludivine Peyrissac, prise entre sa passion absolue pour son mari, Frédéric, et celle, non moins absolue, que lui voue son beau-frère, Hubert Vernet. Sa vie finit tragiquement en 1917. Jeune encore, Ludivine est rongée par les deuils successifs qui l'ont frappée, et meurt de la tuberculose.
Et c'est avec la mort des siens, "Papa, Mamé (Julia Vernet, morte en 1913), François, et Christine", que Dominique Vernet, la cadette de Ludivine et Frédéric, découvre l'étendue de sa solitude.

Et enfin, les deux volumes de Dominique, et le récit de son incroyable liaison de vingt années avec son cousin Numa Vernet, de la branche camarguaise des Vernet, marié et père de famille (j'ai regretté, pour ma part, qu'elle n'épouse pas Louis Bresson, un ami d'enfance, mais bon, c'est ainsi). C'est là la principale trahison du feuilleton par rapport au livre. Dans le feuilleton, la liaison de Numa Vernet et de Dominique s'arrête, dans les années 20, du fait des infidélités de Numa. Dans le livre, Dominique et Numa s'aiment jusqu'au bout du roman, malgré les attaques qui ne leur sont pas épargnées, malgré l'ostracisme qui frappe Dominique, au début, et malgré les fameuses infidélités de Numa Vernet.

Quand j'ai eu terminé le dernier tome, je l'ai refermé, je l'ai déposé et je suis restée immobile, tout un temps, incapable de penser à autre chose. Ils étaient tous là, les Vernet, leurs amis et connaissances, leurs maisons, voire, leurs serviteurs, Victor, Philo, Mathilde... Vivants, de chair et de sang, et je ne pouvais me résoudre à les quitter. Ni eux ni la Provence.

C'était l'été, un été qui ressemblait à la Provence, alors, j'ai repris le premier volume, Julia Vernet, tome 1, "L'aire sans ombre brasillait sous le soleil de juin" et j'ai tout relu. du début jusqu'à la fin.

Je rapprocherais volontiers cette oeuvre, qui brosse un portrait de la Provence, du Second Empire à l'été 1943, à une autre saga d'une écrivaine du Midi, "La surprise de vivre", de Jeanne Galzy (Prix Femina avec "Les allongés"). Une même passion absolue anime les différents personnages, il y a aussi la Camargue et une famille camarguaise, les Parazol, la passion des chevaux "La cavalière", mais les Deshandrès, eux, la famille de Montpellier, décrite par Jeanne Galzy sont protestants, tandis que les Vernet son catholiques.

Disons que les Gens de Mogador est une oeuvre plus "romanesque" et romantique, tandis que "La surprise de vivre" est plus "littéraire", plus complexifiée, plus audacieuse aussi, mais il y a bien des affinités entre les deux femmes, me semble-t-il.
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Grand classique que ma mère m'a fait lire quand j'étais jeune et que j'ai relu récemment avec plaisir. Il est vrai que toute cette saga est passablement romanesque, trop parfois, mais pourtant elle retrace aussi ces grand propriétaires terriens de l'époque et L Histoire qui l'accompagne d'une manière très exacte. Les descriptions de la Provence, des mas, des domaines, des robes, des bals, des moeurs, bref, de la vie en général de ces personnages sont si riches et si bien fournis que l'on s'y croirait. Etant une saga, toute l'histoire de cette famille repose sur les mariages, naissance et décès, rien d'incroyable, mais le style de l'auteur, cet espèce de vieux français et ces tournures de phrases sont savoureux. Et que dire des prénoms si désuets et pourtant tellement charmants tels que Fulcran, Olympe, Eloi, Cyprien... A découvrir !
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Je suis tombée par hasard sur cette intégrale au pied de mon immeuble (où les voisins se partagent les livres comme dans une boîte à livre), et j'ai tout de suite été intriguée par le résumé. Portraits de femmes, à travers les époques, domaine familial, histoires d'amour... le résumé est succinct mais complètement juste. La vie des trois femmes et du monde qui les entoure est ici complètement retranscrite, dans un langage riche et typique. Si le style surprend, on s'y attache rapidement et il ne rend que la lecture plus authentique. La vie défile sous nos yeux, littéralement. le rythme est parfois lent, parfois rapide, même sans les péripéties d'un roman d'aventure on ne s'ennuie jamais. Les caractères sont réels, chaque personnage a ses qualités et ses défauts, jamais manichéens. On pourrait presque croire à une biographie tellement ils sont criants de vérité. Si j'ai adoré Julia, pleuré pour Dominique, j'ai détesté Ludivine. Et pourtant, même si c'est un livre complètement différent de ce dont j'ai l'habitude, jamais je n'ai pu arrêter ma lecture. Je pense que ces trois femmes seront avec moi tout au long de ma vie, comme des amies emportées par le temps, auquel on repense souvent...
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une des grandes sagas de mon adolescence ! Sans faire trop romanesque, des portraits de femmes de caractères s'affirmant dans un monde d'hommes, attachées à leur famille et à leur terre, à travers L Histoire. Un style assez efficace... Grand souvenir ! c'est assez représentatif des feuilletons qui duraient tout l'été dans les années 1980-1990 et qui ont marqué mon enfance et mon adolescence. Sans être de la "grande littérature", je garde pour ce style une tendresse nostalgique ! pas de prise de tête mais de l'Histoire pas bête et pas trop gnangnan (ce n'est pas Angélique Marquise des Anges: ouf !)
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Les Angellier déjeunaient à Mogador.

En prenant le café, Constant leur apprit les fiançailles d'Octave Peyrissac.

- Comment, vous ne le saviez pas? Il épouse Délaïde de Romanin. Voyons, les Romanin, de Saint-Rémy... Oui, certes, une belle vieille famille. Qui s'éteint d'ailleurs. C'est elle, le dernier rejeton. Tu la connais certainement, Julia. Au moins de vue, insistait Constant. Une jolie fille, mince, brune, avec des yeux magnifiques. Bleus, mais d'un bleu profond, presque violet...

(...) Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle.

Rodolphe avait fait porter des sièges de rotin dans le sous-bois, auprès de la noria.

Les femmes étaient assises en cercle. Lui se tenait, à son habitude, debout, un pied sur la margelle. Tout en causant avec Constant, il remuait machinalement le treuil.

"Comme à son habitude", se répéta Julia.

Des mésanges chantaient un peu plus loin, dans le taillis. L'air autour d'eux sentait la terre surchauffée et les feuilles. La resse ininterrompue des cigales, à force, cessait de frapper l'oreille.

La robe de Dorothée, celle de Sophie - "et la mienne"- rafraîchissaient les yeux de toutes leurs blancheurs empesées de mousseline et de broderie anglaise. Constance, en noir, s'éventait avec ce lent balancement du poignet datant d'une autre époque, qui semblait doucement abolir le temps autour d'elle. Et Amélia, derrière elle, s'accoudait au dossier du fauteuil.

La fillette avait repoussé les avances de ses frères pour demeurer avec les grandes personnes. Muette, elle écoutait la conversation, se remémorant cet Octave qui, autrefois, la prenait toujours dans son camp pour les parties de cache-cache, et l'embrassait sur les lèvres lorsqu'ils se trouvaient seuls ensemble dans le parc, ou chez lui, à la Gloriette.

La cloche de Fontfresque sonna le premier coup après les vêpres.
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Qui te monte? Qui te fait galoper, ma belle? Et les courses matinales, le grand vent dans le désert bleu profond du ciel d'été? Et l'accueil, mystérieusement, tendrement royal que reçoit des arbres la créature humaine qui les aime? Et la resse des cigales, les grands fenouils et les menthes que l'on écrase entre ses paumes?
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En tout cas, s’il m’arrivait d’y rester… non, laisse-moi te dire... D'y rester sans t'avoir revue, je voudrais que tu saches que tu auras été pour moi, depuis vingt ans, toute la joie, la tendresse, la douceur, la... enfin, tout ce que j'avais rêvé, et bien au-delà, mon amour chéri.
Leurs regards se perdaient l'un dans l'autre.
Numa se reprit :
Allons, ne t'inquiète pas, nigaude. Je te dis ça par précaution, mais je t'avertis que je suis fermement décidé à survivre, pour te contraindre à me supporter encore longtemps, que cela te plaise ou non.
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Il y aurait toujours des orangers, même si c’en étaient d’autres.
Mais il n’y aurait pas toujours des Vernet.
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Vidéo de Élisabeth Barbier
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