Très bon livre d'un écrivain inconnu pour ma part. Écrit au début des années 70, il m'a pourtant semblé très actuel.
Ce roman est une charge terrible et loufoque contre la bêtise, l'absurdité des masses, le manque de conscience, la bureaucratie et la façon dont est exercé le pouvoir.
L'humour présent contrebalance les faits et les actes des protagonistes.
Inquiétant qu'il m'ait semblé autant d'actualité, les choses n'auraient elles guère changé en 50 ans ?
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Un homme politique, plutôt sûr de lui, va devenir le président, le « roi ».
D'autre part, un grand concert, bien que non autorisé, rassemble des milliers de jeunes.
Parmi eux, Julien, l'enfant blond, vingt ans, jeune chanteur adulé et Françoise une jeune fille de 17 ans.
Publié en 1971, ce roman n'a pas pris une ride, je dirais même qu'il est d'actualité.
C'est superbement écrit.
Style, vocabulaire, forme ….. tout est impeccable.
L'histoire est surprenante, surtout en regard de notre état politique actuel.
J'ai trouvé ce livre par hasard, c'est une superbe découverte.
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On vit, dans une lueur violente, au milieu de l'espace nu, un enfant aux cheveux blonds trop longs, flottant sur les épaules, qui tenait au poing une flamme. À vrai dire, il ne la tenait plus; il n'avait déjà plus de main. Au bout de l'avant-bras, la boule de feu en occupait la place. Illuminé de la tête aux pieds, entouré de foudre, il dressait son bras droit terminé par un soleil rouge. Un projecteur, blanc, cruel, chirurgical, le saisit dans son pinceau. En une fraction de seconde, avec une infinie lenteur, les spectateurs atterrés, indifférents, virent ce boulet incandescent jeter tous ses feux puis, rougeoyant, s'éteindre. Là où il avait brûlé, du poignet coupé, un jet de sang s'élevait. Plus de main.
Le ciment des sociétés humaines, c'est la routine et la bêtise. Si, par malheur, chacun se mettait à penser, au lieu de ressasser indéfiniment les mêmes conneries, comme c'est heureusement le cas, tout s'emballerait. Le moteur de la machine sociale chaufferait au rouge, puis à blanc et exploserait, dispersant la baraque dans l'éther.
- Je commence à assimiler votre style, dit le directeur. Mais il me semble difficile d'aller beaucoup plus loin…
- On peut toujours aller plus loin.
- On ne peut être péremptoire jusqu'à l'absurde.
- Si.
- Mais…
- Monsieur le directeur, vous connaissez le proverbe : « Chien qui aboie ne mord pas ». Nous sommes en ce pays parmi les plus grands braillards du monde. Quand on braille, on ne mord pas. On a la bouche grande ouverte, on avale tout.
- Il y a tout de même une différence entre les chiens et les hommes…
- Oui, les chiens sont fidèles.
(page 115)
- Albert, demande le président, les jeunes, tu y crois ?
- Tu connais la réponse : ancien enfant moi même …
- Je ne les sens pas. D'ailleurs, je ne crois pas aux catégories. J'ai toujours traité les enfants comme des adultes et les adultes comme des enfants…
- Et les chiens comme des hommes et les hommes comme des chiens.
- Tu m'as compris. Je m'en suis toujours bien trouvé. Mais ils sont dangereux.
- Pourquoi ?
- Parce qu'ils sont souvent très intelligents. Le ciment des sociétés humaines, c'est la routine et la bêtise. Si, par malheur, chacun se mettait à penser, au lieu de ressasser indéfiniment les mêmes conneries, comme c'est heureusement la cas, tout s'emballerait. Le moteur de la machine sociale chaufferait au rouge, puis à blanc et exploserait, dispersant la baraque dans l'éther.
- Rassure-toi; elle explosera de toute façon.
- Oui, mais nous ne sommes pas pressés. Que dit la presse ?
(page 16)
Socialistes d'hier et d'aujourd'hui
Débat réunissant autour de
Bernard PIVOT des auteurs ayant écrit sur le thème du
socialisme.
Michel BATAILLE publie "Demain Jaurès", il évoque la modernité du personnage.
Jean LACOUTURE consacre son dernier livre à "
Léon Blum». Chacun fait un
portrait de ces deux grandes figures socialistes.Claude JAMET raconte dans son
journal "Notre front populaire :
journal d'un militant 1934-1939"...