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4,2

sur 1989 notes
"Le Spleen de Paris" ou "Petits Poèmes en prose" est un recueil de poèmes en prose qui fut édité à titre posthume. Il rassemble cinquante poèmes de Baudelaire et chacun constitue une sorte de nouvelle démontant toute convention structurelle de la poésie classique. Inspiré par ses traductions des oeuvres de Edgar Allan Poe, l'auteur joint sa mélancolie habituelle dans des récits qui décrivent Paris et ses habitants. Il veut faire ressentir l'atmosphère, d'où sa volonté à établir des tableaux de la société parisienne. C'est pourquoi le thème du vagabondage est important dans l'oeuvre, car c'est une vision de la liberté dans laquelle Baudelaire se voit clairement. Il observe les gens et leurs moeurs, se promène pour errer afin de rejoindre un idéal onirique. À travers ses poèmes, l'auteur invite à rêver, plutôt que de vivre dans la réalité, à se combler dans les passions, le fantasme et l'enivrement ou encore à se projeter sans concrétiser de projet.

C'est un emblème de l'étranger, d'un être ne se sentant pas appartenir à la société et à ses habitudes et c'est pour cela qu'il met l'accent sur les figures miséreuses, les laissés-pour-compte et ceux qui sont jetés dans les bas-fonds, loin de la haute société. Par exemple, l'image de la vieille femme, dont plus personne ne veut, du fou amoureux vivant dans un paradis artificiel ou encore de l'artiste admiré, mais vu comme un bouffon devant divertir. Ce recueil résume l'électron libre et incompris qu'était Baudelaire, vacillant dans les styles (entre romantisme et parnassien), voulant faire ressurgir l'opium et la bile en chacun de nous. Douloureux et jouissant, prosaïque et mystique, l'auteur joue des contrastes et montre sa solitude au milieu de la foule, tout en rêvant d'un pays lointain sans amertume qu'il résume par la beauté angélique de son amante Jeanne Duval.

C'est pourquoi dans cette profonde mélancolie, il fait à la fois sécréter ses blessures, mais aussi ses sentiments voluptueux et sulfureux. On se perd dans ses émotions qui ne respectent plus de raisonnement logique pour trouver l'émerveillement et la nature des choses. C'est une vision contemplative de l'art dans laquelle Baudelaire s'abandonne en silence. le spleen, c'est donc cette tristesse impalpable, celle pour les personnes se sentant mis de côté et isolé secrètement, mais qui pourtant aiment errer pour observer la foule et sentir l'ambiance, tout en se délectant dans un plaisir funeste et imaginaire.
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Un recueil d'images, qui évoque à la fois Paris et le spleen, le monde et la volupté, l'amour et la pauvreté.
Alors oui, il y a ce Paris du XIXème siècle qui se transforme, entre la ville ancienne voire moyenâgeuse - j'emploie l'adjectif péjoratif à dessin et non "médiéval" - avec ses ruelles encore mal-famées, ses logis qui ne sont que des bouges, ses petits métiers comme les vitriers ou les saltimbanques à la peau sombre, mais aussi la modernité de la lumière des lampes à gaz, ses foules et ses plaisirs.
Et puis il y a ce spleen, qui n'est pas tant celui de Paris que celui de la vie, un dégoût de la ville et de ses orgies, mais aussi une "invitation au voyage", le rêve d'un ailleurs. le poète rêve en effet de partir, loin, mais rêver de partir, c'est déjà s'évader.
Il y a les femmes et leur beauté, la noirceur de leur chevelure, l'odeur de leur peaux.
Et au milieu de ces images sensuelles, charnelles, il y a des yeux luisants. Cette image revient plusieurs fois, toujours associée aux enfants ou à la pauvreté - et à la pauvreté des enfants. Ce contraste saisissant est marquant, à l'image de ces deux sauvages, presque pas humains, qui se battent pour un bout de pain sans être conscients des beautés de la nature, que seul peut voir un poète - mais rassasié.
Un recueil aux images fortes donc, entre charme et répulsion - et avec plusieurs hommages aux chiens, ce que j'apprécie.
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La tension entre spleen et idéal est encore perceptible, mais c'est l'amertume qui l'emporte le plus souvent dans les propos d'un narrateur-personnage confronté à la cruauté des hommes, des femmes et même des enfants que souvent la misère réduit aux expédients et à la violence ; violence qui est plus encore celle des bourgeois hypocrites, selon Baudelaire, qui les moque, les rejette, mais se reconnaît aussi en eux tout en s'efforçant de les fuir.
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je mets la note de 4.5 car le recueil est presque parfait à mon gout ;
outre le fait que j'ai adoré la plupart des poèmes, baudelaire me laisse sur ma faim quant aux femmes mûres qu'il semble pourtant adorer…. on voit bien qu'il adore les femmes mûres… les veuves.. etc …. la toute fin du recueil est éloquente là dessus d'ailleurs puisqu'elle évoque “la beauté des femmes très mûres “… bref je suis toujours à la recherche du recueil parfait qui captera le véritable envoûtement qu elles provoquent.. mais ce recueil m'en a un peu approchée
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Je sais que je vais m'attirer les foudres des bien-pensants car je vais m'attaquer à Baudelaire, qui bénéficie d'une aura telle que quiconque ose le critiquer se verra lyncher. Tant pis. J'assume le noeud coulant qu'on va me passer. J'ai trouvé ce recueil sans intérêt. Cela ne m'a pas fait rêver, ne m'a pas heurté, bref n'a éveillé aucune émotion et m'a laissé de marbre. Par ailleurs, où est le rythme ? J'ai bien compris que c'était de la prose, mais pourquoi qualifier ces textes de poèmes quand il n'y a aucun rythme. Pas de rythme, pas d'éveil d'émotion: ce n'est pas de la poésie pour moi. Juste un recueil de textes sans réel intérêt. Si vous voulez lire de la poésie, à mon avis, allez voir ailleurs pour ne pas perdre votre temps.
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Quelle beauté! de plus, Baudelaire ne dit majoritairement que de belles et grandes vérités.
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Un bon classique, j'aime bien Baudelaire, notamment grâce à son esprit torturé qui se ressent dans chaque poésie, chaque texte.
J'ai trouvé plus facile à lire que les fleurs du mal, plus compréhensible.
À lire et relire pour en comprendre toutes les subtilités !
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je n'avais encore jamais lu de Baudelaire à ce moment-là. Il s'agit d'un livre lu pour mes cours mais que malheureusement nous n'avons pas étudié, donc j'ai l'impression de ne pas avoir compris toute la portée de certains textes. S'ils peuvent parfois être difficiles et longs à lire, certains m'ont marqué et font réfléchir. Des textes en tout genre : sur des femmes, le diable, des combats, des pauvres... Et qui ont un côté assez pessimiste, je trouve. Au final, je suis contente d'avoir lu ce livre et je pense me mettre aux fleurs du mal, pour peut-être pouvoir comparer les poèmes présents dans les deux manuscrits !
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C'est assez surprenant cette poésie, de pouvoir écrire autre chose que des vers, un texte "normal" va-t-on dire, et de l'appeler poésie. C'est assez impressionant de comparer L'invitation au voyage, en prose et en vers. Baudelaire (et c'est véritablement le rôle du poète) crée ici une nouvelle langue pour dire autrement le réel.
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Peut-être plus que dans "les fleurs du mal", la sensibilité baudelairienne se manifeste dans ces textes courts dont on voudrait qu'ils ne finissent jamais.
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