J'ai choisi ce recueil, charmée par la grâce de sa couverture.
Je l'ai lu d'une traite, charmée par la musique de ses vers.
J'ai pensé que le poète parlait de souvenirs et de résilience, disait que l'observation des arbres, des oiseaux, des abeilles... était une consolation.
J'ai pensé qu'il parlait d'espoir en l'avenir, en utilisant plusieurs fois la métaphore du printemps, du bourgeon.
Puis j'ai lu la quatrième de couverture et, étonnée, je l'ai alors relu avec une nouveau regard. Et les mots m'ont dit tout autre chose : magie de la poésie !
Oui, le poète critique le pouvoir, incarné par un sultan, sourd au "cri des souffrants", "comme une momie dans l'illusion".
Oui, le poète parle de liberté, de résistance, d'amour pour l'humanité et pour la paix : "ta qibla l'humanité entière".
Et non, il n'y a pas que des petits oiseaux et des arbres au printemps !
"Endure le froid et la neige
Réchauffe-toi avec ta rage."
C'est fort, non ?
Challenge Poévie
Challenge Globe-Trotter (Tunisie)
LC thématique de juin 2022 : "Titres à rallonge"
Commenter  J’apprécie         212
Le Tunisien Tahar Bekri, qui a connu la prison dans son pays, chante la liberté et l’amour sans voile et remet sur le métier du désir le destin politique de son pays en souffrance.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
"Dis toi que la soie hautaine fut fabriquée par un ver."
Si tu es loin de chez toi
Habite les quatre vents
Comme un pollen
Ne hurle pas à la lune
Sa beauté
Suffit pour apaiser ta douleur
Ne médis pas l’obstacle
Dressé pour enfreindre ta marche
Méprise-le en élevant
Ton pas plus haut que celui du
funambule
Si on t'impose l'obscurité
Résiste
En t'imaginant un tournesol
Chaque jour se lèvera
Grandi de tes pétales
Pour éclairer ta lampe
Une goutte d'huile suffit
Elle vaut plus qu'une mine d'or
Mais qui voit la souffrance
De la flamme
Quand elle se consume
Comment peuvent-ils promettre
Le paradis là-haut
Quand ils couvrent
Ici-bas les femmes de suie
Nuls éclats de rose
Sur leurs joues
Mais la giclure du sang meurtri
Au mur qui sépare
Préfère le muret qui réunit
A côté duquel un figuier
A poussé pour le partage
Extrait de "Au souvenir de Yunus Emre" de Tahar Bekri. le poète tunisien lira ses textes au célèbre TNP de #Villeurbanne, le jeudi 23 mai à 20h30, dans le cadre de la manifestation "Les langagières".
#Tunisie #rencontre #poésie #extrait