Sousse dans la pénombre
Pour toute moisson
Cette poignée d'écume
Dérobée à la rumeur de la mer
Et le souvenir brûlant
Brûlé comme laurier amer
Ton ombre
Là
Epine de la rose qui sombre
Dans la pénombre
Des années qui passent sans détours
Coquillage blessé sur le rivage
Egaré par l'horizon
Vidé de ton nom
Ces pas confus
De ne plus savoir
Marcher vers toi
Dans la lueur du soir déjà absent
Le retour inutile
Comme souvenance rebelle
Baignée au loin par la vague inquiète
Pouvait-il retenir le soleil de se coucher
Effacer la trace du vent
Lavant
Son visage
Couvert par la nuit depuis longtemps
Tunisie, 2001.
C'était au temps des jarres remplies de dattes
Dans les cabanes aux toits de palme
La lampe à pétrole notre trésor
Les citronniers parfumaient nos demeures
Guêpes et abeilles pour la meilleure aigreur
Dans les treilles se confondaient raisins et étoiles
La nuit tombait comme une figue noire
Et dans la palmeraie de l'enfance l'insouciance
Reine des fins d'après-midi d'école
Ravissait nos retours désinvoltes
Parmi les talus aux épines alertes
Cahiers dans les couffins et plumes rares
Nos petits corps à la poursuite des troupeaux
Endiablés attisés par le bouc sonore
C'était au temps des jarres remplies de dattes
Dans les cabanes aux toits de palme
La lampe à pétrole notre trésor
Les citronniers parfumaient nos demeures
Guêpes et abeilles pour la meilleure aigreur
Dans les treilles se confondaient raisins et étoiles
La nuit tombait comme une figue noire
Te voici
Ponte Vecchio
Lourd de mes vieilles coques
Remplies de l'ingrate terre
Les bijoux dérobés aux étoiles
Peuvent-ils épurer l'Arno
Esquivant mes inquiètes évasions
Extrait de "Au souvenir de Yunus Emre" de Tahar Bekri. le poète tunisien lira ses textes au célèbre TNP de #Villeurbanne, le jeudi 23 mai à 20h30, dans le cadre de la manifestation "Les langagières".
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