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Ce roman de Tahar Benjelloun est un cri du coeur. Des coeurs de protagonistes. Grâce à la polyphonie du roman, notre point de vue se déplace d'âmes en âmes. Les doutes, les souffrances, les rancoeurs de chacun nous sont évoquées.

Plus qu'un confident, le lecteur intègre la conscience du personnage. On partage sa souffrance et loin de nous le jugement. On comprend le sens de leur amertume, les regrets qui les dévorent mais, encore plus destructeur: le silence qui les entoure.

Le poids du silence sur les êtres, les familles. Ce silence qui attise la haine, la solitude, la colère. Ces ressentiments qui prennent toute la place et deviennent l'enjeu même de la vie. Cette haine qui rend vivant quand le coeur est meurtri, dévasté.

Les mots ne changent pas les événements. Ne luttent pas contre le mal commis. Ils peuvent, peut être, juste un peu libérer l'âme du poids du fardeau. Permettre de se délivrer de la haine et de la rancoeur mais pas de la peine. La parole permet de rester vivant. Pour les présents.

Une histoire d'une infinie tristesse mais d'une grande humanité.
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Le roman se deroule à Tanger. Samia s'est suicidée après avoir été violée. Ses parents, Mourad et Malika, ne comprendront la raison de son acte que plus tard, lorsqu'ils lisent son journal intime. Ils se déchirent au quotidien jusqu'à leur mort, sans décider de divorcer.
Le roman de Tahar Ben Jelloun est extrêmement psychologique. Il est écrit en alternant la pensée de chacun des 5 personnages de cette même famille.
Roman très beau et facile à lire.
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[Extrait de la critique littéraire]

Tanger, 2000. Une maison abandonnée. Au sous-sol, un mari, Mourad, et sa femme, Malika. Ils se détestent. Ils se haïssent. Ils ne peuvent plus se supporter. Que s'est-il passé ? Qu'évitent-ils ? le roman de l'académicien marocain, Tahar Ben Jelloun, nous présente un coup de maître : ils nous forcent dans ce huit-clos, au milieu de ce couple âgé qui ont oublié même l'essence de la vie. Ils subissent leurs existences, s'empoisonnant tel le vénin qui se propage dans les murs de la bâtisse en ruine.

La question reste toujours la même : pourquoi restent-ils ici ? pourquoi se faire autant de mal ? le lecteur est pris en haleine dans ce long récit face à l'évenèment traumatique : le suicide de Samia. le sujet, à la hauteur de sa gravité, est évité tout au long du récit. Tel les parents, le lecteur est laissé à l'abandon, n'osant imaginer ce qui est arrivé à la jeune Samia. La division en chapitre métamorphose le conflit entre Malika et Mourad. Tant de voix s'élèvent : tantôt Malika dont les mots heurtent son mari, tantôt Mourad se sentant impuissant face à son âge, tantôt Samia qui – par son journal – retrace telle une Sylvia Plath les émois de sa vie remplie de poésie et de la vie qui s'échappe d'elle au fur et à mesure des jours…

La prose intime de Samia donne une perspective quant à la construction de la famille marocaine gouvernée par le silence et les faux semblants. Face à un tel sujet, c'est avec brio que Tahar Ben Jelloun vient briser le silence et crée une atmosphère mortifère. Une réfléxion est alors posée sur l'amour et le droit des femmes au sein de la société marocaine du début du millénaire.
Lien : https://sanaaquedeslivres.wo..
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Je savais à quoi m'attendre en ouvrant ce livre. L'histoire n'allait pas parler de choses extrêmement positives. La narration sous forme de courts chapitres permet, je crois, une immersion plus importante dans cette histoire ou rien ne va : d'entrée de jeu, j'ai pu me re-créer l'image de cette maison de malheur. A ce propos, l'une des premières phrases du livre dresse d'une façon radicale le contexte : "nous étions même heureux et nous ne nous rendions pas compte de notre chance". Ainsi donc, Tahar Ben Jelloun prend le parti de nous révéler d'entrée de jeu l'évènement qui conditionne toute l'histoire: Samia s'est suicidée.
Au fil de l'histoire rédigée sous forme d'entrées dans une sorte de journal intime ou chaque personnage nous livre sa version des faits. Sur la forme, rien à dire. C'est sur le fond que ça coince pour moi. Et c'est la raison de ces 3 étoiles (seulement..) Sans en divulguer trop, je trouve ça dommage que l'auteur ne se soit pas plus saisi du contexte et des histoires de corruption d'argent (qui ne sont ma fois que - trop - peu exploitées) dans le livre.
je me aussi questionne sur la fin de ce récit qui pour moi arrive beaucoup trop vite. La "fin" de chaque personnage arrive beaucoup trop vite. J'ai eu la sensation que l'auteur en avait marre de ses personnages. Je comprends le fond de l'histoire: la famille est rongé par l'amertume et la culpabilité. Mais à mon sens cela ne justifie pas une fin si abrupte et des destins si vite "expédiés". Je regrette de n'avoir pas pu davantage saisir la complexité des personnages... Pourtant dans le contexte social et géopolitique de l'histoire du Maroc dans les années 2000, il y aurait eu à dire...

En bref, bof. C'est un livre intéressant, mais pas le livre de l'année non plus, je m'attendais à mieux.
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Les chapitres alternent entre les points de vue de Mourad, Malika et Samia. Tour à tour, ils nous parlent du passé, du présent. On découvre le quotidien qui s'est enlisé avec Mourad et Malika, un couple moribond qui ne peut plus se supporter. Les jérémiades à longueur de temps de l'un et les insultes de l'autre rythment leurs journées moroses. Il ne se passe rien. Certes, l'auteur nous offre une vision d'ensemble de ce qu'étaient ses personnages avant la tragédie, mais pour le reste, nada. Je n'ai trouvé aucune consistance aux chapitres qui se succèdent et je me suis un peu ennuyée.

Mourad et Malika sont tout bonnement antipathiques au possible : elle aigrie, et lui résigné. Ils ont perdu leur fille et ont sombré progressivement dans une langueur sans nom. Au fil des années et de leur mariage raté, ils se reprochent tout un tas de choses que j'ai trouvé assommantes.

Première fois que je lis Tahar Ben Jelloun et malheureusement, je suis passée à côté de l'histoire..
Lien : https://loeildem.wordpress.c..
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Un livre coup de poing qui contient tellement d'amertume et si peu de miel.

Le ressentiment est tel et le gâchis est si énorme que c'est la gorge serrée et les yeux humides que j'ai dû m'accrocher pour finir les dernières pages, paragraphe par paragraphe.
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J'aime le style simple et direct de Tahar Ben Jelloun. La thématique du livre est cependant très lourde : deux êtres qui ne se supportent plus, le suicide de leur fille, les maux nombreux de la vieillesse, la morale insupportable de la tradition marocaine, la corruption, les remords... La simplicité du discours souligne l'âpreté de la situation.
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Mourad et sa femme Malika sont des gens simples, honnêtes et modestes. Mourad doit toutefois accepter des "pots de vin" pour faire vivre sa famille qui s'agrandit ce qu'il ne pardonnera pas à Malika ni à lui-même. le suicide de leur fille Samia, 15 ans va les détruire et marquer un tournant dans leur relation qui ne sera plus que haine. Ils continueront pourtant à vivre ensemble au sous sol de maison, ce qui ne fera que les empoisonner lentement.
Le point de vue change à chaque chapitre. Dans certains nous pourrons lire Mourad ou Malika et leurs pensées, et dans d'autres celui de Samia avant sa mort.

J'aime beaucoup cet auteur dont je commence à accumuler les lectures. J'ai trouvé que celui-ci se lisait très facilement même si ce n'est pas mon favoris (bien que Tahar Ben Jelloun reste un de mes auteurs préférés à ce jour).
Beaucoup de colère entre ces parents détruits par la mort d'un de leur enfant qui va pâtir sur eux mais aussi sur la vie des deux autres. Une peine terrible pour Samia dont on lira le témoignage avant même ses parents. Et des bribes de bonheur racontées ça et là, qui créent une immense empathie pour cette famille.
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L'auteur a su encore une nouvelle fois retranscrire les blessures et les drames qui sont universels mais dans une culture orientale ou beaucoup sont tabous et scellés. Rien n'est édulcoré, franc,sans détour, réaliste. Ça tape ou ça fait mal. A lire pour qu'on admette que nous sommes tous concernés par ses tragédies.
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