AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 199 notes
5
13 avis
4
21 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis
Un très beau livre sur la vie au Maroc aujourd'hui avec ses traditions, sa corruption, la religion, les différences sociale.
L'histoire est racontée par un couple en rupture mais qui vivote coûte que coûte dans ce Maroc d'aujourd'hui où la corruption est reine et la tradition toujours omniprésente.
Chaque chapitre est relaté par un protagoniste, le père qui vit mal la corruption dans laquelle il est tombé ; la mère qui se sent délaissée, perdue, vaincue par des années de traditions familiales ; la fille qui est morte suicidée, victime d'un pédophile ; le fils qui regarde ses parents se miner mais qui ne peut rien changer au cours de leur pauvre vie et Viad, le mauritanien qui cherche à rejoindre la France mais qui va s'occuper de ce vieux couple jusqu'à leur mort.
Commenter  J’apprécie          130
Ce livre m'a transportée. Choral, on entend plusieurs interlocuteurs. Chacune de ces voix est évocatrice et nous montre la souffrance que chacun ressent, face à son parcours de vie jalonné d'obstacles douloureux. Beaucoup de poésie, de douceur, de mélancolie, de clairvoyance. Tahar Ben Jelloun a le don de conférer à ses personnages une puissance évocatrice remarquable. Je relirai ce roman pour sûr.
Commenter  J’apprécie          121
Très beau livre bouleversant et drôle à la fois, car ce couple est touché par un drame familial et les disputes sont courantes. Tout y est bien raconte et si par moments j'ai souri j'ai été touché emotionnellement par cette lecture. Une citations du livre que j'ai beaucoup aimé "mais un jour j'ai eu une révélation une évidence quelque chose qui s'est imposé à moi avec une clarté terrible :nos enfants ne nous appartiennent pas . Cette vérité m'a fait mal puis j'ai appris à admettre qu'ils ont leur vie leurs problèmes et que nous sommes devenus des fardeaux. Je ne leur en veux pas . Ça me rend triste mais c'est ainsi .
Merci Mr Tahar Ben Jelloun pour ce très beau livre
Commenter  J’apprécie          110
La lecture de ce livre est saisissante. Je regrette juste d'avoir lu la quatrième de couverture (même le résumé Babelio il ne faut pas le lire) qui raconte bien trop. Si je n'avais pas su l'histoire de Samia avant, le 5 étoiles n'aurait pas été loin. C'est indécent d'en raconter autant. Mais passons …

Une histoire à plusieurs voix. Une chapitre nous emmène à penser avec la mère, un autre avec le père, la fille, les fils …
A travers chacun on découvre le poids de la religion, des coutumes, de l'éducation, du regard des autres.
Tous les personnages sont attachant à leur manière, l'écriture est juste et poignante.
Une très belle lecture.

Commenter  J’apprécie          90
Un livre magnifique, Tahar Ben Jelloul arrive grâce son écriture à nous faire pénétrer dans l'intimité de ses personnages. Tanger, une ville de bord de mer sous le soleil, dans laquelle vit un couple dans une maison où le soleil ne pénètre plus. Un livre que je n'ai pas eu envie de quitter.
Commenter  J’apprécie          82


Ce n'est vraiment pas un roman jojo que l'histoire de ce vieux couple dont la relation est devenue toxique, mais on se laisse prendre par les différents points de vue des personnages tour à tour narrateurs dans des chapitres courts et parfois prenants et par l'information sur les coutumes marocaines. Roman réaliste s'il en est, nous avons eu quand même droit à une narration écrite par une morte. Cela m'a semblé un peu surréaliste et j'ai eu plus de mal avec ce passage. À vous de voir si cette plongée dans cet univers de désamour, de haine, de petites vengeances, de honte et de culpabilité vous intéresse.
Commenter  J’apprécie          70
Cet extrait du livre ‘'Un pays qui construit plus de mosquées que d'écoles ou d'hôpitaux est un pays fini. Rien de bon n'en sortira'' pourrait à lui seul résumer le Miel et l'Amertume que vient de de publier Tahar Ben Jelloun, premier écrivain d'origine arable à recevoir le Prix Goncourt en 1987 pour la Nuit Sacrée.

L'histoire qui se déroule à Tanger au début des années 2000, ville ensoleillée et cosmopolite de la côte marocaine, nous emmène à la rencontre de Malika et Mourad, couple en fin de vie qui ne se supporte plus depuis des décennies. Terré depuis le jour du drame dans le sous-sol de leur maison, qui fut le symbole de leur réussite sociale mais également de leur dissension familiale, ils ne sont plus que des morts vivants, chacun vivant de ses souvenirs et reprochant à l'autre ce qu'il est devenu. Ils vivent ainsi jusqu'au jour de leur délivrance ultime ne trouvant la paix de l'âme que dans les derniers instants de leur vie.

Au travers du drame familial de Mourad et Malika, dont la fille Samia est violée et se donne la mort, l'auteur livre une critique sévère de la société marocaine du début du XXI° siècle, société où l'on arrange encore les mariages, ou la corruption qui règne en maitre absolue dans la fonction publique est la deuxième économie du pays, ou la religion est encore un véritable carcan empêchant tout à chacun d'être lui-même. La colère si elle n'explose pas dans le livre, est toujours présente comme un volcan en activité, près à cracher sa lave.

Écrit à la première personne, ce roman ou les personnages principaux se livrent peu à peu, dans une lente confession intime, nous révèle l'aspiration à l'honnêteté et l'intégrité de Mourad vite rattrapée par la réalité marocaine, la volonté d'être et de paraître de Malika qui ne trouvera pas le bonheur auprès de son époux, la soif de pureté de Samia, jeune adolescente moderne, aimant la poésie occidentale, qui ne résistera pas au drame personnel qu'elle vient de subir et dont elle n'aura parlé à personne si ce n'est à son journal intime. Pour Mourad et Malika le salut, ou plutôt le repos de l'âme, viendra de Viad, jeune mauritanien entré au service du couple qui saura les écouter et les amener à la sérénité.

Le Miel et l'Amertume, à l'écriture limpide, est un livre fort, puissant, dur, sans concession où au travers de celui-ci Tahar Ben Jelloun se fait le porte-voix des victimes de cette société qui n'offre pas de véritable liberté. Un livre qu'il faut lire car il révèle la face sombre d'une société tiraillée entre ses traditions séculaires et son aspiration à se tourner vers la modernité du XXI° siècle. Bonne Lecture !
Commenter  J’apprécie          73
L'amertume et le miel est un livre noir, amer mais beau à lire.
L'histoire se passe au Maroc avec ses traditions étouffantes, ses superstitions, sa corruption, ses contradictions et la religion qui veut tout contrôler.

Avec une écriture puissante, Tahar Ben Jelloun aborde des sujets difficiles tels que le suicide, le viol, le deuil, la solitude et la détestation mutuelle dans un couple.

Mourad est un modeste comptable que sa femme méprise pour son intégrité dans un milieu de corrompus. Mais son intégrité n'est pas assez solide ; elle cède sous les menaces et le tempérament inquisiteur de sa femme. Sa mauvaise conscience ne va plus le lâcher. Cette compromission loin d'arranger les choses avec sa femme, va l'éloigner d'elle.
Une tragédie va anéantir définitivement sa vie, le suicide de sa fille âgée de 16 ans. La vie de couple devient une monstruosité pleine de haine, de tumultes et d'affrontements.

La structure du livre m'a énormément plu. La parole est donnée à différents protagonistes pour raconter chacun avec son point de vue, la même histoire. La description méticuleuse du moindre détail est remarquable, jamais ennuyeuse.

Une lecture qui donne à réfléchir, qui dérange, que je recommande.
Commenter  J’apprécie          60
Le récit d'un couple aigri et qui vieillit mal, un couple où chacun se sent prisonnier d'une relation toxique, un couple où l'amour des premières années a laissé la place à la haine de l'autre. Lui, l'homme intègre, a cédé à la corruption ambiante, poussé par sa femme, et s'est résolu à accepter la médiocrité de sa vie. Elle, engluée dans ses superstitions religieuses et les conventions sociales, se pose en martyr de cette vie de malheur et de désenchantement qu'elle s'est créée. En fait, tout a basculé après « la tragédie », après la disparition de leur fille éprise de poésie et de liberté, un drame qui provoque l'anéantissement de la famille et la fuite des fils, plus tard.

Une lueur d'espoir pourtant dans ces pages sombres : l'humanité et la foi inébranlable en un monde meilleur que manifeste le jeune Viad, un migrant, intellectuel mais noir, donc confronté au racisme. Émouvant.
Commenter  J’apprécie          60
Un roman choral, ça faisait longtemps.
J'aime ce choix narratif chez l'auteur. J'aime pouvoir me mettre dans la peau de tous les personnages, connaitre leurs pensées, leurs secrets.
Le secret ici est de taille.
Et vous ne l'apprendrez pas dans cette chronique car je n'ai toujours pas digéré le fait d'avoir été spoilé par la quatrième de couverture.
Mais pourquoi faire ça sérieusement ? (ok, poursuivons... 🙄)

Nous sommes donc dans le Tanger du début des années 2000. Un pays à la culture forte, où les coutumes sont respectées, un pays en plein changement, où la religion gagne en importance, où la corruption est omniprésente et où l'amour vient après le mariage.
Malika et Mourad d'ailleurs, ne semblent plus s'aimer. Ils se tolèrent, s'insupportent, et surtout, depuis la tragédie, vivent dans une sorte de prison où la lumière peine à passer.

La lumière c'était Samia. Et ils n'en n'ont plus besoin depuis qu'elle n'est plus là. Ce drame a scié la famille, l'a détruite pour toujours.
Jeune fille douce et calme, Samia se réfugiait dans la lecture et écrivait des poèmes qu'elle rêvait de voir édités. Elle rédige avec assiduité son journal où elle emprisonne ses projets et ses sentiments. Nous découvrons une jeune fille dotée d'une grande maturité qui a souvent tendance à se laisser aller à la mélancolie. Elle sent les choses. Autour d'elle, les secrets de son père, les silences de sa mère, elle sent aussi qu'elle va mourir jeune.

Avec une plume subtile, Ben Jelloun met des mots doux sur le plus grand des chagrins : la perte d'un enfant. La construction est si parfaite que l'auteur nous permet de bien nous imprégner des personnages, de leurs identités propres, de leur passé, de leurs regrets avant d'en apprendre davantage sur la tragédie. Il nous raconte comment un évènement peut détruire une famille, comment choisir le silence n'est jamais acceptable et surtout, comment avancer après ça. Des parents qui s'enferment, des frères qui fuient, des aidants qui se questionnent.

C'était mon premier Tahar Ben Jelloun et il est clair que ça ne sera pas mon dernier. Des recommandations ?
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (450) Voir plus



Quiz Voir plus

Tahar Ben Jelloun

De quelle nationalité est Tahar Ben Jelloun?

Tunisienne
Marocaine
Algérienne
Egyptienne

10 questions
139 lecteurs ont répondu
Thème : Tahar Ben JellounCréer un quiz sur ce livre

{* *}