Jeannette, 12 ans, a disparu sur le chemin du lycée.
Et tout à coup, la machine se met en route...sa mère, Béa, abattue mais déterminée, ne croit pas à une fugue : sa Jeannette n'est pas ce genre d'adolescente.
Malgré l'angoisse qui prend forme au fond de son coeur, elle ne va pas lacher prise et au contraire se lance à sa recherche.
Epaulée par son amie de toujours, Marie (mais qui est ce personnage inspiré de la vraie vie...:)), d'une journaliste (qui me rappelle aussi vaguement quelqu'un...), Béa va tenter de faire bouger les choses.
Heureusement que les 2 meilleurs amis de Jeannette, Corinne et Thomas (là aucun doute sur l'inspiration...:)), vont mener l'enquête.
C'est une lecture très agréable, bien construite, ponctuée par des chapitres courts, que ce polar jeunesse inspire. Les personnages sonnent tellement vrais (...); l'histoire, bien que bouleversante et subjectivement angoissante, est captivante. Une note d'espoir et d'optimisme flotte tout au long des pages, et à aucun moment la lecture en est triste; c'est surement dû aux mélodies que fredonnent Jeannette...
Bravo ma Phinette pour ce premier roman! J'ai agréablement reconnu ton univers, ton franc parlé, ton humour, ta spontanéité, tous ces traits de caractère qui font que l'on t'aime.
Vite le prochain...!
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Parfois, la plus grande preuve d'amitié qu'on puisse faire n'est pas de garder un secret, mais au contraire, d'en parler. Pas n'importe comment, évidemment, pas à n'importe qui non plus. Pas à tort et à travers. - Corinne sent une boule au creux de son ventre qui lui fait de plus en plus mal - Un secret peut être le plus beau des cadeaux, ou le pire des poisons.
Maintenant, Martine Maupas se tait et regarde alternativement chaque élève encore en mouvement. Peu à peu, le rythme de la classe ralentit. Les mots se raréfient, les intonations se font moins emportées, les expressions s’effacent peu à peu sur les visages. Les uns après les autres, les élèves se taisent ou s’immobilisent. La prof répète à voix basse :
— Impossible de parvenir à quelque chose dans le bruit, vous n’êtes pas d’accord ?
Le faible volume de sa voix fait cesser tous les bruits persistants. Mais en plus du silence, il y a quelque chose dans la classe. Madame Maupas regarde, observe et cherche l’anomalie. Et, subitement, elle s’aperçoit du manque flagrant.
— Jeannette n’est pas là ?
Toutes les têtes, comme une seule, prennent une direction différente. Et le point d’arrivée est étrangement vide.
Béa se retient de quitter les lieux en hurlant qu’on se fout d’elle, qu’elle a evidemment d’autres choses à faire. Mais elle se reprend aussitôt car elle n’a rien a faire finalement, sinon attendre. Attendre et prier.
Parfois, madame Vincent prend le temps de regarder les rougeurs de ces visages qui cherchent désespérément une raison valable. Parfois, elle s’extasie devant une assurance qu’elle n’aurait jamais eue à cet âge. Elle contemple avec intérêt ceux qui font mine d’être essoufflés, tentant de reprendre une respiration normale pour parvenir à placer une petite excuse sans épaisseur. Quel grand jeu d’acteur ! Parfois, elle s’amuse de l’ingéniosité de certains, de l’inventivité de cette jeunesse.
À bien y réfléchir, un train devait sans doute être sorti de ses rails, et, vu sa vitesse, il avait pris un virage tellement sur la droite qu’il avait échoué sur la maison de Jeannette, le numéro 10 de la rue des Campanules. L’habitation, sous le choc, s’était effondrée aussi facilement que les tours du World Trade Center, écrasant Jeannette et sa collection de pingouins. Il ne pouvait s’agir que d’un scénario dans ce genre-là...