Insérer une photo dans un roman : la pratique, si elle se banalise, n'est pas si ancienne.
Annie Ernaux,
Jonathan Safran Foer,
W.G. Sebald,
André Breton,
Marisha Pessl… Tous ont inclus des photographies dans leurs textes, mais rien n'y fait : pour certains cette pratique reste suspecte. Pourquoi ajouter l'image au texte, sinon pour indiquer que celui-ci est impuissant à montrer ? N'est-ce pas une forme de fainéantise, de démission, voire de triche vis-à-vis du lecteur ?
Clément Bénech, défenseur et amateur de cette littérature augmentée par l'image, signe avec Une essentielle fragilité un joli essai qui, avant de s'attaquer au problème central, interroge la notion de “triche” en littérature. Avec la malice que l'on trouvait déjà dans ses romans, il part donc à la recherche de la règle, si mal définie, de ce jeu qu'est l'écriture. S'il favorise ainsi une pensée à l'érudition légère, à sauts et à gambades,
Clément Bénech ne perd cependant jamais de vue son fil : aboutissant à un rappel de l'opposition entre l'art du temps qu'est l'écriture et l'art de l'espace qu'est la photographie, Une essentielle fragilité ouvre avec humilité un vaste champ de réflexion sur le roman de notre époque.
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