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Stella Benson (Autre)Jem Bloomfield (Autre)Stella Benson (Autre)Faustine Lasnier (Traducteur)
EAN : 9782901207092
272 pages
Callidor (15/10/2020)
3.48/5   43 notes
Résumé :
Le regard sans cesse accroché au ciel constellé de bombes allemandes, Sarah Brown n’a pour toute richesse que sa valise, baptisée Humphrey, de bonnes intentions et une bienveillante inefficacité…
Mais lorsqu’elle croise la route du fidèle Harold, un balai égaré par une sorcière londonienne, c’est pourtant bien à elle qu’il incombe de le restituer à sa propriétaire. Avec son chien David, Miss Brown découvre alors l’île Moufle, nichée entre la Forêt Enchantée ... >Voir plus
Que lire après Le Fort Intérieur et la sorcière de l'île MoufleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Le Fort intérieur et la Sorcière de l'île Moufle est un roman mi-fantasy-mi-fantastique écrit juste après la première guerre mondiale, dans le ton d'Alice au Pays des Merveilles mais pour adultes. le ton est léger, burlesque, mais la satire de la société anglaise est assez sarcastique, elle dénonce l'hypocrisie des associations caritatives, et aussi la guerre provoquée par les hommes, pour laquelle les femmes ne sont pas concernées mais qu'elles doivent subir. Il y a un propos féministe latent, d'ailleurs Stella Benson était assez proche des suffragettes.

Sarah Brown, femme discrète et effacée, va trouver un logement chez Miss Thelma Bennett Watkins, une sorcière de l'île Moufle, un quartier perdu de Londres relié à Faërie. le récit est assez décousu, il part un peu dans tous les sens, comme une suite d'anecdotes, on passe des bombardements allemands à une rencontre avec un dragon métayer dans une ferme de Faërie, mais la légèreté du récit et du ton avec une pointe de sarcasme qui se cache discrètement dans le choix des mots, en font une lecture rafraîchissante et étonnante.

Le titre original est Living Alone, la première traduction ne date que de 2020, soit plus de 100 ans après son écriture. Chez Cambourakis, elle a pour titre “La Vie seule”. Callidor la publie avec un titre plus fantaisiste “Le Fort Intérieur et la sorcière de l'île Moufle”, titre plus ludique, mais le jeu de mot est vraiment bien trouvé et correspond bien à la poésie fantaisiste du roman, même s'il le rend moins “adulte”. Il évoque en même temps un voyage intérieur, une introspection et une fantaisie enfantine, du merveilleux, c'est exactement ça, ce mélange étrange, qui passe de l'idée saugrenue et loufoque, presque absurde à la critique insidieuse ou l'ironie pétillante. La modernité de cette histoire m'a aussi surpris, derrière une légèreté de ton, on découvre un récit bien plus grinçant qu'il n'y paraît.

Deux petites nouvelles viennent compléter le roman : “Le réveil : Une féérie”, et “La formule de Noël”. Très intéressantes aussi, on y retrouve cette fausse légèreté.

Voici une curiosité, un court roman mariné pendant 100 ans avant de sortir tout droit d'un chapeau de magicien, un beau petit moment d'émerveillement.
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Ecrit peu de temps après la fin de la première guerre mondiale, le « Fort Intérieur » de Stella Benson est un roman au style assez étrange. Relevant clairement de la fantasy, il présente la particularité de mêler des situations incongrues (un peu à la Pratchett) à des dialogues tantôt surréalistes tantôt satiriques. Pour ce dernier aspect, on y retrouve beaucoup du vécu de l'auteur. Particulièrement lorsqu'elle dénonce l'hypocrisie des moeurs de la société anglaise à travers les associations caritatives.

L'histoire se centre sur deux personnages principaux. Sarah Brown, à la personnalité effacée et volontairement insipide. Travaillant sans grande efficacité dans une association caritative, elle n'a que peu d'amis, David (son chien) et Humphrey (sa valise). Sa route croise celle de la sorcière de l'île Moufle (et de son balai Harold) tenant un établissement au nom illustre, le « Fort Intérieur ». le caractère de cette dernière est à l'opposé de celui de Sarah. Enjouée et surtout d'une terrible naïveté, inhérente à la nature des sorcières telles que décrites par Stella Benson. Tout commence lorsque notre sorcière invite Sarah à loger au Fort Intérieur…

J'ai bien apprécié ce roman au style aérien, rafraîchissant et à l'ambiance assez insaisissable. La magie et les éléments de fantaisie sont totalement au service de l'histoire. Ils créent un contrepoids positif à la ville de Londres bombardée par les allemands, donnent une autre lecture de la société via des personnages surnaturels ayant des schémas de pensées différents et surtout nous donne l'alibi de l'histoire avec ce fameux « Fort Intérieur ». On comprend assez rapidement que cette pension est un lieu où tout occupant peux se ressourcer, réfléchir sur lui-même et le sens de sa vie. le nom de la pension l'illustre bien, il s'agit d'une métaphore du for intérieur et des états d'âmes de chacun. Cette touche philosophique est pour moi le point fort de l'histoire. L'aspect satire sociale participant aussi à la personnalité du roman.

Quelques bémols tout de même. Un de taille selon moi parce qu'il touche un des personnages principaux et n'honore pas assez la fonction même du Fort Intérieur qui est le coeur de l'histoire. le cheminement intérieur de Sarah Brown reste assez discret et peu exploré. Une fois la lecture achevée, on à la sensation qu'il y a un point A et un point B mais peu d'analyse psychologique entre les deux… Malgré une très belle imagination dans le chapitre « La ferme féérique » qui est de loin mon préféré. Quelques autres défauts selon moi mais mineurs et sans grande conséquence sur la lecture : le manque de cohérence de certains personnages (ultra) secondaires qui n'était pas forcément très utiles à l'histoire et un manque de liant entre certains chapitres.

Pour résumé, un bon moment de lecture qui permet aussi de découvrir un autre style de fantaisie, plus ancien celui-là avec ses codes et son style. A la lecture, j'ai senti que certaines allusions m'ont échappées (et les notes de fin de livre me l'ont confirmé) mais il s'agit plus d'un manque de connaissance de ma part.
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Le Fort Intérieur et la sorcière de l'île Moufle est un roman atypique et difficile à chroniquer. Écrit par Stella Benson, une autrice britannique méconnue par chez nous, née à la fin du 19e siècle, le Fort Intérieur a été publié en 1919. Troisième roman de l'autrice, il prend place dans le Londres de la Première Guerre Mondiale, où se côtoient magie et bombardement allemand. Nous y suivons les péripéties de Sarah Brown, jeune anglaise ordinaire, qui fera la rencontre d'une sorcière espiègle et libre penseuse, tenant une boutique et une pension dénommée le Fort Intérieur, sur la charmante île Moufle, non loin de la commune de Faërie et de la grande ville de Londres.

C'est un siècle après sa première publication que nous découvrons le roman de Stella Benson, grâce aux éditions Callidor et leur collection « L'âge d'Or de la Fantasy », qui ont pour ambition de nous faire découvrir des auteurs de fantasy largement oubliés et sous-estimés. Ce qui étonne avant toute chose, c'est l'incroyable modernité du récit. S'inscrivant dans le genre du surnaturel, où la magie s'invite dans un monde bien réel, le Fort Intérieur possède un ton léger, discrètement humoristique, un brin caustique (cette ironie mordante si chère à l'humour british) notamment grâce aux interventions de la sorcière, pleines de spontanéité et de naïveté.

Toutefois, malgré son ton léger et la fluidité de son texte, le Fort Intérieur est un roman difficile à aborder, déconcertant à bien des égards. Sa structure narrative toute particulière, très décousue dans les premiers chapitres qui ressemblent à une succession de scènettes, m'a particulièrement déroutée au début. Toutefois, le récit finit par s'installer et les évènements finissent par se raccrocher les uns aux autres, rendant la lecture plus aisée. En outre, contrairement à ce que suggère le quatrième de couverture, nous ne suivons pas seulement les aventures du personnage de Sarah Brown (surtout au début) : en effet, la structure narrative n'est pas linéaire et même si Sarah Brown est présente dans toutes les scènes, une pléthore d'autres personnages lui volent la vedette et se succèdent comme protagonistes au gré des scènes constituant le récit. C'est pourtant bel et bien cette chère Sarah qui intéresse l'autrice tout au long du roman, ainsi que l'espiègle sorcière, mais elle n'apparaît parfois qu'en périphérie du récit.

Pour conclure cette critique, il me paraît important de souligner l'excellente facture du livre-objet. C'est un réel plaisir d'avoir une si belle édition entre les mains. le soin apporté à la mise en page et à la qualité du papier sont vraiment appréciables. En outre, le roman possède une magnifique couverture, réalisée par Anouck Faure, qui retranscrit parfaitement l'ambiance du roman. Chaque chapitre possède également une ou deux illustrations, des petits bijoux qui subliment l'objet-livre. L'ouvrage possède également deux post-faces très intéressantes : la première se centre sur l'analyse du roman et la deuxième sur la biographie de l'autrice.

En bref, un roman atypique, surprenant et attachant, présenté dans une sublime écrin. Une belle découverte !
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Une histoire qui m'a fasciné par sa singularité. Je ne trouve pas mes mots pour parler de ce charmant OVNI littéraire ! Je donne la note maximale, car, dans un "marché" du livre où les textes consensuels, la facilité et les critères économiques font de plus en plus la loi, c'est tout simplement un bonheur de tomber sur un texte et un éditeur aussi originaux.

Lectrices et lecteurs, prière de déposer votre rationalité au vestiaire ! Vous aurez besoin d'une bonne dose d'excentricité et de lâcher prise pour aborder cet univers littéraire. le style de Stella Benson est joliment poétique. C'est avec une ironie (voire une causticité) délicate qu'elle a épinglé les travers de la société victorienne. Il est question de magie dans ce livre, mais j'ai envie d'écrire qu'elle n'en est pas seulement le sujet : l'écriture en est imprégnée ! Stella Benson a l'art de faire dériver le quotidien vers la fantasy sans qu'on s'en rende compte. D'un mot à l'autre, d'une phrase à l'autre, nous basculons ailleurs !

C'est vrai, c'est un peu « Mary Poppins » avant l'heure qui aurait rencontré la littérature destinée aux adultes ! C'est en tout cas un roman à part, magnifiquement mis en valeur par les illustrations d'Anouk Faure. Une découverte qui me donne envie de découvrir les autres titres proposés par les éditions Callidor qui font un remarquable travail autour des classiques de la littérature fantastique.
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J'ai longtemps cherché “Le fort intérieur et la sorcière de l'île Moufle” dans les rayons des librairies niçoises avant de tomber dessus presque par hasard. Pour le mois de l'imaginaire, je tenais absolument à soutenir le fabuleux travail éditorial des éditions Callidor.

Ce roman pour les adultes joliment illustré par l'artiste plasticienne et auteure Anouck Faure est plein de spontanéité. Je pense que pour apprécier ce classique de la littérature fantastique, le lecteur doit oublier tous les raisonnements qui, dans la vraie vie, lui permettent de faire des choix cohérents. Les descriptions du bourgeonnement et de la floraison des plantes me font écrire qu'il est préférable de le découvrir au printemps.

Dans ce livre écrit en 1919, Stella Benson dénonce le comportement des gens qui participent à des activités charitables dans l'intérêt de se faire bien voir auprès des autres. Comme dans d'autres oeuvres de fantasy plus ou moins anciennes, le texte est un ensemble de scènes qui forment une histoire fantasque. La romancière britannique à recours à la magie pour faire passer ses idées en douceur. le passage qui m'a marqué est celui où une sorcière londonienne et une sorcière allemande font face à leurs rivalités en discutant, pendant que les bombes pleuvent autour d'elles.

Stella Benson était incontestablement en avance sur l'époque victorienne. La dimension philosophique du fort intérieur est très intéressante. L'idée d'un refuge sûr et tranquille pour les personnes inadaptées, est tout bonnement géniale !

Mon dragon est toujours content de croiser un de ses congénères ou des fées au détour d'une page et il a toujours extrêmement faim mais là, il avait les crocs après cette lecture. de manière générale, le personnage principal de Sarah Brown est écrasé par certains protagonistes secondaires. Puis, ses pensées récurrentes de mort m'ont passablement agacé !

Je ressens des émotions contradictoires vis-à-vis de ce livre autobiographique. “Les habitants du Mirage” d'Abraham Merritt attendent l'hiver. “Le grand Dieu Pan d'Arthur Machen sera inscrit sur ma wishlist de Noël.
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critiques presse (1)
SciFiUniverse
11 mars 2021
A travers le récit de Stella Benson, mais aussi les illustrations d'Anouk Faure, le lecteur découvrira l'univers riche d'une autrice méconnue. Une aventure palpitante, à plusieurs niveaux de lecture, mais surtout une aventure magique !
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Sur l’étoffe du rideau, un dispositif cinématographique se mit alors à projeter toute une série d’improbables films parlants. « Adieu les cors ‒ Alf Burman vous Ampute les Pieds Sans Douleur ‒ Prothèses en Aluminium à Prix Coûtant ‒ Absolument Indétectable ‒ Pourquoi Ne Pas Offrir à l’Incubatrice du Quartier une Bonne Vieille Nounou Phosphorescente Galvanisée pour la Nouvelle Année ‒ Les Tendances du Mois Pour Vos Maisons ‒ Les Toits sont à Porter de Travers sur Ordre du Conseil des Démarcheurs ‒ Vous Souffrez de Pilosité Superflue ? Attention, l’Abus de Moustache Tue…
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Des portraits étaient accrochés aux murs, la plupart représentant de jeunes demoiselles manifestement amoureuses, dans un décor rustique. J'ai remarqué que les premières amours de la femme ont le monopole des peintres Victoriens, tandis que les premieres amours de l'homme sont celui des romanciers, mais j'en ignore la raison.
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L'île Moufle est un lieu au temps doux, l'air y est tel un vitrail qui donnerait sur la perfection. Parcourant ses joyeuses allées, vous aurez toujours I'assurance que le pire est derrière vous, et qu'après tout, il n'était pas si terrible que ça. Vous pouvez vous permettre de songer à I'hiver, car même cette saison y est belle; vous pouvez sourire sous le soleil en pensant aux plaques grises qui recouvrent I'ile après d'importantes chutes de neige. Et il vous semblera que le beau temps succède toujours à la pluie, et que le soleil vous observe depuis une grande fenêtre, au cœur d'un nuage. Même la journée d'hiver la plus lugubre s'achève au crépus- cule. Et peu à peu, elle laisse place à un nouveau spectacle, qui dévoile les silhouettes dramatiques des deux églises de Iile dans un décor flambovant, comme d'éternels martyres triomphants au milieu des flammes. C'est un lieu au temps doux, et c'est un livre au temps doux, un livre écrit au printemps.
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Ceci n’est pas un vrai livre. Il ne traite pas de vraies personnes, et ne devrait pas être lu par de vraies personnes non plus. Mais il existe déjà tellement de vrais livres écrits pour de vraies personnes, et tant d’autres à venir, que je ne pense pas qu’un petit livre insolite comme celui-ci, écrit pour les rares amateurs de magie, puisse être vraiment considéré comme une étrangeté.
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Devant le petit portail de la ferme Higgins, Sarah Brown fut un peu désarçonnée en aperçevant un petit dragon. Il était lové autour d'un arbre, près du porche de buis taillé. Il ne s'agissait cependant pas d'un beau spécimen ; il était d'un vert brunâtre et il lui manquait l'extrémité d'une aile...
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Video de Stella Benson (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stella Benson
Paru en 1919, au sortir de la Première Guerre mondiale, Le Fort Intérieur, sorte de Mary Poppins pour adulte avant l’heure, anticipe le ton comique et léger que la fantasy connaîtra bien des décennies plus tard, avec entre autres Terry Pratchett et Neil Gaiman.
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