Impitoyable, cette histoire de tueur en série qui s'attaque aux pèlerins sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, ou plus exactement à leurs guides, par des exécutions dans des mises en scène effroyables.
Quand l'inspectrice Élise
Stern est réveillée trop tôt ce matin du 2 août 1981, par Georges Chassagnes son collègue plus âgé, elle ne s'attend pas à découvrir la première victime dans la cathédrale du Puy-en-Velay, point de départ de nombreux pèlerinages. Et dans quel état ! Sur le parvis se rassemblent déjà, malgré l'heure matinale, le commissaire Privat, l'évêque, le procureur et le maire, en effet la victime est un restaurateur bien connu de l'aréopage ponot (du Puy). Bien vite, trop vite pour la police locale, une deuxième victime va suivre et là, c'est une équipe lyonnaise de la “crim” qui débarque pour prendre l'enquête en charge.
Et qui est cet homme bizarre qui rend des visites régulières à Blanche, la patiente de la chambre 12 de l'hôpital du Puy ?
Je ne connaissais pas
Luc Bergougnoux avant ce livre «
La rose de Jéricho » reçu grâce à Babelio et aux éditions Créer, que je remercie au passage pour leur envoi Opération Masse Critique Mauvais Genre. Policier de moins de 200 pages, ce livre se lit plutôt bien. Les personnages sont bien campés et l'enquête progresse à un rythme soutenu avec une particularité de plus en plus courante aujourd'hui, si l'on ne connaît pas l'identité de l'assassin on le retrouve régulièrement comme s'il venait nous parler.
L'ensemble est cohérent avec des chapitres très prenants et bien écrits. L'auteur s'offre quelques saillies dans le style de M. Audiard, emprunte des ambiances sordides à J.-C. Grangé, et le retour en 1981 rappelle aux plus anciens d'entre nous certains souvenirs savoureux ; comme Élise, je conduisais une R5.
Mais, mais, mais...
Impitoyable, c'est moi qui le deviens...
Autant j'ai apprécié l'avertissement qui explique au lecteur l'économie des pages blanches en raison de la crise du papier, autant je suis navré par l'absence totale de relecture qui aurait pu économiser la vingtaine (au minimum) de fautes relevées tout au long du roman. Je dis bien des fautes, pas simplement de coquilles comme deux lettres inversées qui passent sous les yeux. Là il s'agit bien d'attentats au français, vocabulaire autant que grammaire, comme on en rencontre trop souvent désormais dans les journaux et les livres. J'avais l'impression de tenir en main une épreuve non corrigée. Je soumets à ceux qui le souhaitent en texte caché la liste (non exhaustive ?) de ce que j'ai noté, et les corrections suggérées. Désolé...
- pp. 12 & 14 : Brushing ; même d'origine anglaise, il ne nécessite pas de capitale
- p. 28 : allers-venues ; il faut choisir entre « allées et venues » ou « allers-retours »
- pp. 40 & 79 : en suspend ; questions en… ou laisser en... suspens avec un s, qui ne veut pas dire suspense
- p. 48 : crédit lyonnais ; à l'inverse de brushing mérite deux capitales C et L
- pp. 50, 71 & 180 : tâches suspectes, de verdure... ; un classique ! Ne prend pas d'accent lorsqu'on désigne une salissure, une trace ; contrairement à la tâche à réaliser
- p. 84 : avec l'affaire en court ; si ce n'est pas de tennis, s'écrit plutôt avec un s terminal
- p. 87 : vas te coucher ; à l'impératif ne nécessite pas de s
- p. 91 : de bas étages ; bas étage reste au singulier
- p. 127 : la sous-pente ; m'a bien fait rire, préférons la soupente en un mot
- p. 127 : Lagavuline ; un amateur de whisky connaît plutôt le Lagavulin
- pp. 131 &144 : effluves corporelles, puissantes, agressives ; effluve reste au masculin, même au pluriel
- p. 140 : repliées sur elle-même (la masse d'arme) ; le singulier reste préférable
- p. 145 : vers son Grall ; m'a interpellé, s'agissait-il du Graal ?
- p. 178 : salle de bain ; un autre classique ! On y prend des bains, donc avec un s
- p. 181 : des moindres brides d'information ; m'a moins fait rire, je la croyais disparue, la bribe est mieux adaptée.
Je vous laisse juge de mon désappointement, quasiment une faute toutes les dix pages, c'est quand même beaucoup, trop... Et comme disait mon père qui lisait
San Antonio, « il est plus facile d'ajouter un Q à escargot que d'en enlever un à coquille », même de Saint-Jacques-de-Compostelle.