François Berthier, décédé en 2001 était un spécialiste du Japon, il a même vécu pendant deux ans dans un monastère zen à Kyoto.
" Un haïku, c'est peu de choses à première lecture. Mais regardez bien, écoutez mieux et ce sera un plein bouquet d'images qui surgira, fusera, jaillira de ces dix-sept syllabes"...Il a bien raison, c'est un condensé d'émotions et de visions intense.
Ce recueil se décline en quatre parties: Les quatre saisons ( thème essentiel des haikus), Fleurs et oiseaux, Les dieux et les bouddhas,Miscellanées.
Il est , selon moi, très différent des habituelles anthologies d'haikus, car il met plus l'accent sur l'interprétation à en faire que sur les cent textes proposés, écrits par lui-même directement en japonais, puis traduits en français, comme autant de reflets. Démarche très particulière.
Par exemple, cet haiku:
" rêve de l'an
elle apporte le bonheur
la nef aux trésors"
L'historien des arts du Japon qu'était
François Berthier nous explique sur la page de droite qu'à l'époque d'Edo ( 17 -18 ème siècles), afin de faire, la nuit de l'an neuf, un rêve faste, on plaçait sous son oreiller une image représentant la" nef aux trésors", véhicule marin de sept divinités personnifiant le bonheur.
J'ai trouvé passionnantes toutes ces explications culturelles données pour chaque haïku. L'érudition de l'auteur n'est jamais pédante, les commentaires sont empreints de vivacité, et très clairs.
C'est une façon originale de s'initier au Japon, par la poésie, ses symboles, ses images. J'ai beaucoup apprécié ce cheminement plein de richesse et de sagesse.