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3,58

sur 364 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Philippe Besson s'attarde ici sur les derniers jours d'Arthur Rimbaud, ce grand poète en quête perpétuelle de soleil et de liberté. Il donne la voix à sa soeur Isabelle à travers un journal intime daté jour après jour. C'est une soeur pleine d'amour pour son frère qui se met à nu, elle sur qui les hommes ne se sont jamais arrêtés. Elle prendra soin de son frère, expatrié d'Afrique, la jambe amputée, vers ces jours fragiles. On découvre l'intimité de cette famille tout en pudeur et en sensibilité. La mère des Rimbaud était une femme dénuée d'amour, rigide et peu enclain aux témoignages affectifs, ce qui aura toujours manqué à Arthur.

Un roman qui tourne autour de l'ombre d'Arthur Rimbaud dans sa face la plus nue, dans sa fragilité et son déclin.

Autant j'ai été sous le charme d'Un été avec Victor Hugo, autant ici, je me tâte car il m'aura manqué à titre comparatif, cette poésie qui ont fait de Hugo et de Rimbaud les hommes qu'ils étaient. L'intention de Besson était ailleurs.
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Isabelle, la soeur d'Arthur Rimbaud, tient un journal, où elle se raconte, elle et sa famille parce qu'elle ne veut rien oublier. Elle ne veut pas oublier les instants d'attente de ce frère tant espéré et chéri, qui revient à la maison familiale, rapatrié d'Afrique, la jambe amputée et malade. Elle ne veut pas oublier les derniers jours passés avec lui, à le chérir, le panser et le dorloter. Elle ne veut pas oublier cet homme meurtri, blessé et rejeté par sa propre mère, cette vie de débauches et de voyages et cet amour qu'elle lui porte malgré tout...

Besson décrit avec humanité et sensibilité les derniers jours d'Arthur Rimbaud. On vit à travers Isabelle le parcours de cet homme, alors décrié. Besson prend la plume à la première personne et cela rend le roman d'autant plus vivant et intéressant. Il a su décrire avec émotion des portraits déchirants et fascinants.

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Le poète génial, l'ancien adolescent révolté, l'aventurier africain est de retour en France. Isabelle ne l'attendait plus, ne l'espérait plus. le roman est le journal de cette petite soeur qui connaît mal ce frère constamment fuyant. Elle sait bien qu'il n'est revenu que parce qu'il en a été forcé. Arthur Rimbaud doit soigner son genou infecté. A Marseille, son mal est plus grand qu'il ne l'imaginait et les médecins l'amputent. Coincé dans cet hopital, souffrant atrocement, Arthur espère infiniment retourner en Afrique. Il n'a que cette idée en tête comme s'il n'avait pas compris que ses expéditions n'auront plus jamais lieu. Son état s'aggrave.

Le poète désire rentrer une dernière fois dans les Ardennes, chez celle qu'il surnomme la mère Rimb' pour retrouver sa soeur Isabelle qui n'a pas pu le rejoindre à Marseille et pour revoir cette terre qu'il a voulue fuir toute sa vie et qu'il déteste tant. Isabelle observe les retrouvailles de Rimbaud et de sa maison d'enfance, les silences qui séparent chaque jour un peu plus le fils et sa mère et le poète lui confie certains de ses secrets et de ses souvenirs.

Ce séjour d'un mois semble déjà trop long à celui qui reste l'adolescent en colère: malgré ses nombreuses souffrances, Arthur veut repartir au plus vite en Afrique et pour cela il est prêt à tout. Isabelle consigne ses peurs, celles de son frères également, son désespoir lorsqu'elle comprend que son frère est perdu mais aussi ses inquiétudes concernant la postérité d'Arthur et l'Enfer qui l'attend après sa mort si elle ne parvient pas à le sauver malgré lui.

Je n'ai encore jamais lu de Philippe Besson mais aimant énormément Rimbaud j'ai eu envie de me plonger dans ce roman. L'auteur prête sa voix à une femme empêtrée dans les carcans de ce siècle, étouffée par sa mère, par ses croyances catholiques et par sa relation compliquée avec son frère. Nous pouvons percevoir l'influence importante qu'Isabelle a eu sur la postérité d'Arthur. Elle a tenté de mystifier la vérité et de lisser le portrait de ce génie qui a voulu vivre toutes les expériences. L'auteur utilise un style simple et mélancolique et rend ainsi les derniers mois du poète émouvants. Les jours fragiles est un livre intéressant pour mieux connaître le poète et bien écrit mais il ne fut pas pour moi un coup de coeur.

Lien : http://lecottageauxlivres.ha..
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N°611– Décembre 2012.
LES JOURS FRAGILES – Philippe Besson - Juillard

Sous la forme d'un journal intime, Isabelle, soeur d'Arthur Rimbaud, relate par le menu les derniers moments de son frère à partir de son retour en France . Nous sommes en 1890 et il n'a plus que quelques mois à vivre. A l'issue d'un séjour de 10 ans en Afrique où il voulait faire fortune, il revient se faire soigner une tumeur au genou qu'il a contractée là-bas mais on l'ampute à l'hôpital de Marseille. Elle se souvient d'Arthur, cet élève précoce et brillant sans doute promis à un bel avenir, cet adolescent insoumis épris de liberté et de voyages qui très tôt fuit cette ferme pour être ce garçon aux semelles de vent. C'est que, dans la famille, les hommes ont la bougeotte, comme le père, le capitaine Rimbaud qui abandonna les siens, comme Frédéric maintenant définitivement banni.

Arthur a 35 ans, il a perdu toute la fougue révolutionnaire de son adolescence, son talent de poète aussi et s'il pratique encore l'écriture c'est pour s'enquérir de ses affaires avec ses associés restés en Afrique. La correspondance qu'il entretient cependant avec Isabelle et qui annonce sa venue dérange par son exclusivité et le tour personnel qu'elle prend. Il revient cependant dans cette maison où sa mère le considère comme une charge, lui, l'estropié qui ne pourra rien faire. C'est que, dans cette famille, les femmes sont solides, travailleuses et dures au mal et il n'y a jamais vraiment eu sa place malgré quelques rapide séjours. Isabelle est heureuse de le revoir, elle l'attend, se met à sa disposition quasi exclusive pour que ce séjour parmi les siens qu'elle suppose temporaire, lui soit le moins dur possible. C'est elle qui l'a accueilli, soigné, supporté ses blasphèmes et ses critiques, qui lui a parlé, qui l'a absout par avance pour tous ses débordements, qui l'a protégé contre la froideur de sa mère, contre la curiosité malsaine des paysans venus le voir comme une bête curieuse. C'est elle aussi qui l'accompagnera dans son dernier voyage vers la mort et qui reviendra avec son cercueil. Il meurt en novembre 1891 à 37 ans, avec ses rêves inaccomplis, son avenir à jamais brisé. Isabelle est attachée à sa mère à qui pourtant elle ne trouve aucune excuse, plus par devoir que par amour, cette femme indifférente, pingre, froide et autoritaire, figure tutélaire de cette famille désarticulée et déjà visitée par la mort puisque Vitalie, une autre fille est déjà morte.

Isabelle est une femme de devoir puisqu'elle s'est assigné celui de sauver cet homme diminué qui souffre autant dans son corps que dans son coeur. Elle le connaît, se souvient de son appétit pour les plaisirs terrestres, sa gourmandise du monde, sa liaison scandaleuse avec Verlaine, sait son penchant homosexuel et comprend très vite que s'il veut rejoindre Aden, c'est moins pour faire perdurer son aventure exotique ou faire une hypothétique fortune que pour rejoindre Djami, un jeune abyssin qui fut son amant. Il n'incarne pas seulement la souffrance, c'est aussi un homme tourmenté. Ce qu'elle veut, en tenant ce journal c'est certes faire perdurer la mémoire de son frère sans cependant la salir face à cette société bien pensante et hypocrite. Elle se sacrifie pour Arthur comme elle restera soumise et fidèle à sa mère. Elle est cette vieille fille, vierge, perpétuellement vêtue de deuil, trop bigote et maintenant trop laide pour espérer se marier (Elle épousera cependant Paterne Berrichon en 1897) . C'est un peu comme si elle était l'épouse de substitution d'Arthur. Elle avait mis beaucoup d'espoir dans ce frère qui lui est revenu quelqu'un trop longtemps absent et qui lui échappe. Tout au plus réussira-t-elle à sauver l'âme de ce mécréant!

Il y a dans ce roman des thèmes chers à Besson, celui de l'homosexualité mais aussi celui des liens fraternels qui justifient tout (déjà rencontrés dans « son frère »), celui de la famille destinée à s'éteindre faute de descendants, celui de la mort aussi. Ici aussi un vivant écrit pour un disparu, pour que son souvenir ne se perde pas, pour que les traces qu'il a laissées sur terre ne soient pas trop tôt effacées, pour qu'on garde une place pour lui dans la mémoire face à une espèce humaine oublieuse par essence ou par habitude. Les mots abolissent ainsi le temps, font échec à l'amnésie.

Je suis assez fasciné par la faculté qu'a l'écrivain, de raconter une histoire même fictive, de refaire le monde, de recomposer pour son lecteur l'histoire d'un personnage, de lui prêter des sentiments , des fantasmes et des phobies, face à la feuille blanche.

Comme je l'ai déjà dit dans cette chronique le style fluide de l'auteur me procure, comme toujours, un bon moment de lecture.



©Hervé GAUTIER – Décembre 2012.http://hervegautier.e-monsite.com
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Alors que son frère a fui il y a des années, Isabelle Rimbaud, elle, est restée. Restée dans ce tout petit village où tout se sait, restée auprès de sa mère qui est incapable de montrer la moindre émotion. La trentaine, seule depuis toujours, elle travaille jour après jour dans les champs, éprouvant la monotonie de la vie. Jusqu'à ce que son frère Arthur revienne, sans grand enthousiasme. Ce frère, connu par ses écrits mais que l'on tait dans la maison familiale. A cette époque, certaines moeurs ne se racontent pas. Arthur est malade, une souffrance le gagne petit à petit. Comment va se (re)construire cette relation fraternelle ?

Philippe Besson m'a offert de véritables coups de foudre littéraires et je dois avouer que depuis, j'ai une certaine tendresse pour cet auteur. Pourtant, ce roman m'a laissée dans une triste neutralité. Je l'ai lu assez facilement mais n'ai ressenti que très peu d'émotions sauf en de cours moments. Peut-être l'histoire, peut-être les personnages. Il faut dire que j'ai éprouvé peu d'empathie envers Isabelle, Arthur, encore moins leur mère. Comme si je lisais de loin, que je ne réussissais pas à entrer véritablement dans l'histoire. A côté de ça, j'ai aimé le thème, la vie d'Arthur Rimbaud, sa vie après sa poésie. Je me rends compte que je sais finalement si peu de choses sur cet homme. Une lecture en demi-teinte mais rien de déplaisant.
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Arthur était brillant, poète de génie, fructueux homme d'affaires en Afrique. Mais la maladie le contraint à revenir près des siens, notamment d'Isabelle, sa soeur, restée au pays. Elle redoute le retour de ce frère aussi brillant qu'instable et accepte de veiller sur lui, quel qu'en soit le prix.

« Les jours fragiles » est un roman écrit par Philippe Besson en 2004. Il se présente sous la forme d'un journal intime écrit par Isabelle Rimbaud, la soeur cadette d'Arthur Rimbaud, alors que le célèbre poète parcourt le crépuscule de son existence. C'est un homme diminué qui revient d'Afrique, amputé d'une jambe tandis que la gangrène progresse, ignoré de tous, considéré comme une bête curieuse et décrépie.
Arthur a très tôt trouvé dans la fuite la joie de son existence. Instable, créatif, avide d'expériences extrêmes, à même de nourrir son art, il n'a eu de cesse de courir le monde. La maladie l'a fauché en plein vol, lui ôtant par là même toute sa raison d'être. Isabelle, de son côté, n'a jamais aimé que la quiétude et la stabilité, trouvant dans le fait de partir « un arrachement, une manière d'amputation » (p. 116). Depuis toujours, elle est restée la même, inamovible, dans la maison d'enfance aux côtés d'une mère économe de paroles et d'affects.
Alors quand Arthur revient, sa soeur se dévoue entièrement à lui, corps et âme, malgré la déchéance qu'il lui impose, malgré les propos blessants et cruels à son encontre. Face à l'imprévisibilité d'Arthur, l'oscillation de son humeur, elle s'efforce de demeurer stable et aimante. Faut-il y voir un sacrifice sans retour ? Ne puise-t-elle pas dans l'accompagnement de ce mourant quelque matière à vivre, se sentant utile à un autre ?
L'écriture de ce journal intime est d'une bouleversante beauté, le style incisif rendant compte à merveille des mouvements d'âmes qui traversent Isabelle, ses doutes, sa culpabilité, ses emportements, remords, sa dévotion infinie, en toile de fond. Mais l'ensemble est marqué par la déchéance d'Arthur et le contenu reste lourd et morbide. Partout, la grisaille, l'humidité et la mort plombent l'atmosphère, reléguant au second plan l'amour fraternel qui relie les deux protagonistes. Une oeuvre lourde, âpre, portée par une écriture sublime.
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Livre très noir,difficile voire âpre mais néanmoins fort intéressant et prenant.
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La soeur d'Arthur Rimbaud qui écrit son journal, précisément à l'occasion du retour de son frère, mutilé... Poignants extraits par moments, sans complaisance, une soeur banale ou pas banale, vivante mais pas très, et ce frère plein de folie et de vie, qui revient estropié... et qui en mourra... dans des circonstances de plus en plus pathétiques et affreuses.
Un livre sombre qui éclaire d'une autre façon encore ce mythe qu'est Rimbaud.
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De plus en plus intrigué par Arthur Rimbaud, c'est avec intérêt que j'ai lu Les jours fragiles de Philippe Besson. Impossible avec ce roman, de ne pas voir également le parallèle que l'auteur crée entre le poète et le personnage principal de son autre livre, Retour parmi les hommes. Cette fiction nous livre donc les derniers jours de Rimbaud, plus ou moins revenu chez lui après ses voyages, ses errances, ses fugues… le tout vu par sa soeur cadette, Isabelle, qui l'accompagne alors dans cette ultime épreuve.

J'aime le style de Besson, j'aime les intrigues qu'il nous livre et si j'ai été séduit une fois de plus, j'ai eu du mal avec certains partis-pris. Certes, il s'agit d'une fiction mais peut-on pour autant prendre toutes les libertés ? Sans doute. Néanmoins, j'ai trouvé les personnages, les réactions trop attendues. J'aurai souhaité plus d'originalités, plus de surprises.
Lien : http://150mots.blogspot.fr/2..
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Le récit de la soeur d'Arthur Rimbaud qui assista son frère poète les 6 derniers mois de sa vie.
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