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EAN : 9782757866443
384 pages
Points (09/03/2017)
3.67/5   99 notes
Résumé :
Dodgers est l’histoire d’East, un ado noir de 15 ans, solitaire et ombrageux, employé par un gang de dealers de Los Angeles pour faire le guet devant une crack-house. À la tête d’une bande de guetteurs aussi jeunes que lui, sinon plus, il ne peut, en dépit de son extrême vigilance, empêcher un jour un incident avec la police, où une jeune fille innocente est tuée. En guise de châtiment, East devra passer un test avant de pouvoir reprendre son poste : il est envoyé d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Les Boîtes. Ces gamins n'ont connu que ça. Fin règle en maître sur ces taules, surveillées de près par des guetteurs qui surveillent, nuit et jour, les allées et venues de gars accros à toutes sortes de choses. East, âgé de 15 ans, est son neveu et le chef des guetteurs. Malheureusement pour lui, une descente de flics les surprend tous. La taule d'East est mise à sac, certains caïds arrêtés et une pauvre gamine qui traînait par là, tuée sous les yeux d'East. Ce dernier doit alors se racheter auprès de son oncle s'il veut récupérer son poste. Pour ce faire, Fin lui confie une mission : aller tuer un juge qui doit témoigner contre un de ses gars. Une mission qu'il devra régler fissa et pour laquelle il sera accompagné. Avec lui, Ty, son demi-frère, forte tête que rien ne semble ébranler, Walter, un scientifique rondouillard, de prime abord pas très malin, et Mickaël Wilson, le plus âgé de tous se faisant passer pour un étudiant et devant soi-disant les chaperonner. Munie de faux-papiers, quelques billets dans les poches et vêtue du maillot des Dodgers, cette fine équipe va devoir parcourir, à bord de ce monospace bleu, bon nombre de kilomètres avant de rejoindre le Wisconsin...


Bill Beverly nous embarque à bord de ce monospace pour une virée pas vraiment entre potes. Entre East, la forte tête paraissant le plus mature, Ty, un caïd pur et dur plutôt taiseux, Walter, le suiveur et Mickaël, l'auto-proclamé chef de la bande, le courant ne passe décidément pas. Et ce n'est pas cette mission, tous les quatre enfermés pour de longues heures de route tandis que défilent les grands espaces américains, qui risque de resserrer les liens. Des gamins à qui on ne la fait pas et qui sont bien décidés à terminer leur boulot. Des gamins des rues, de prime abord sans état d'âme, mais auxquels l'on finit par s'attacher. L'ambiance est sombre, parfois oppressante, et le parcours semé d'embuches. Des bagarres, des règlements de compte et une certaine dose de sang-froid. Une quête initiatique dans une Amérique à la dérive. Un road-trip un brin déjanté et percutant servi par une écriture âpre, hachée et percutante, et des dialogues soutenus.
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Polar vraiment original, tant par l'histoire que par le style. Dodgers raconte le périple de quatre gamins à travers les Etats-Unis . Un périple dont le but est de tuer un juge qui menace de témoigner contre leur boss .
Vous vous doutez bien qu'ils n'ont pas eu cette brillante idée tout seuls ! Il s'agit d'un ordre (que dis-je, une demande polie , une mission ...)
Au départ , ils sont quatre ...
East , quinze ans , est "chef-guetteur " devant une taule, ( une boite , bref ,une baraque) où l'on vend et consomme de la drogue quand, des flics surgissent et ruinent tout le business de son oncle .
Il n'a pas assuré , désormais , il a une dette ...
Il y a Ty : le demi- frère , 13 ans ( dans la rue depuis ses 9 ans et un moral de tueur ) , Walter un peu en surpoids, qui fait des faux-papiers , et Mickaël chargé de les "baby-sitter".
Quatre gamins : pas beaucoup d'argent, un vague plan, un monospace bleu sensé passer inaperçu , et pas beaucoup d'expérience du vaste monde...
Ces petits pieds nickelés sont blacks. Ils viennent des quartiers chauds et sont drôlement dégourdis . Oserai-je avouer que je les ai trouvé terriblement attachants même si c'est des apprentis tueurs ...?
Alors, est-ce réaliste que des mineurs partent en solo zigouiller du témoin et conduisent un monospace ?
Je ne sais pas , je ne suis pas américaine. Et j'ai envie de dire: je m'en fous !
Je m'en fous parce que l'auteur me raconte vraiment une histoire et que j'y crois .
Là, l'important n'est pas le détail mais la façon dont on raconte. Bill Beverly écrit de façon originale et rythmée . Certaines phrases sont parfois courtes ( article/nom commun/adjectif ). C'est haché, âpre, et poétique .
C'est un road trip, un voyage initiatique qui parle de déterminisme social, de racisme, d'enfances minables et volées mais ce n'est pas misérabiliste, juste noir, poétique , et un peu implacable .
Tarantino en ferait un film formidable , mais vous allez me dire que je vois du Tarantino partout ...
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Les Boîtes, un quartier déshérité de Los Angeles. C'est ici qu'East a grandi et qu'il s'est fait sa place au soleil. A 15 ans, il est chef guetteur pour Fin, le parrain de la drogue local. Il surveille une ''taule'', une baraque où les drogués viennent s'approvisionner et se shooter, qu'il protège des importuns et qu'il fait évacuer en cas de descente de police. Mais East n'a pas assuré. Il n'a pas vu les flics arriver et sa taule a fermé. Et Fin exige réparation. S'il ne veut pas être exclu du gang, il doit se racheter. Sa nouvelle mission : traverser les Etats-Unis le plus discrètement possible pour aller descendre un juge qui doit témoigner contre Fin. Pour l'accompagner, il y a Ty, son demi-frère, 13 ans à peine mais déjà une mentalité de tueur, Walter, grassouillet, conciliant et faussaire à ses heures et Michael Wilson, le seul majeur, faux étudiant frimeur, chargé de les baby-sitter. Une voiture passe-partout, quelques billets en poche, une adresse pour récupérer des armes, et les voilà partis pour un road-trip vers le Wisconsin avec en tête l'idée obsédante qu'ils vont devoir tuer un homme. Au fil des kilomètres, l'ambiance se tend et le plan bien rôdé dérape peu à peu.

Quatre jeunes noirs déguisés en supporters des Dodgers censés se rendre à une réunion familiale...une couverture dont ils n'auront pas à se servir puisque la police les laisse filer sur les routes américaines en toute liberté. Des stations services, des sodas, des kilomètres et la violence larvée de ceux qui pour survivre ont du se battre dès le plus jeune âge.
Si on n'adhère pas d'emblée au concept, on s'ennuie assez vite dans cette histoire qui se traîne jusqu'au fin fond de l'Amérique. Certes le personnage d'East est plutôt intéressant, partagé entre le monde qui est le sien et son désir presque inconscient d'une autre vie mais le reste est plutôt banal : drogue, violence, gang, etc.
Il faut aimer les ambiances sombres, l'Amérique et les road trips, sinon on peut rester sur le bord de la route.
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Employés dans des fonctions subalternes, souvent ingrates, les enfants font office de guetteurs avant de gravir les échelons de l'univers impitoyable des gangs. Des enfants soldats qui opèrent au coeur de nos cités dites civilisées en renonçant rapidement aux notions de l'enfance pour s'insinuer dans un monde d'adulte dénué de toutes valeurs morales. Avec Dodgers de Bill Beverly nous allons suivre le destin de deux jeune frères devant accomplir un périple à travers tous les Etat-Unis afin d'éliminer un adversaire acharné du gang auquel ils sont affiliés.

A Los Angeles, East, quinze ans, dirige déjà une équipe de gamins chargés de surveiller les Boîtes, petits univers interlopes de la dope, où officient dealers et toxicos déjantés. Mais leur vigilance est mise à mal, les flics débarquent et une fusillade éclate avec la mort d'une fillette au compteur. La Boîte est fermée et East doit se racheter auprès de son oncle. Il faut dire que ce dernier, dans le collimateur de la justice, est aux abois. Pour s'en sortir, il faut éliminer un juge, témoin dans une procédure impliquant les caïds du gang. Et c'est à East de s'en charger. Mais le travail est plus complexe qu'il n'y paraît car la cible se trouve dans le Wisconsin. Et puis il y a Ty pour l'accompagner, son petit frère complètement déjanté ainsi qu'un étudiant bidon et un faussaire obèse plus malin qu'il n'y paraît. Sans arme, munie de papiers bidons et d'un peu de liquide, l'équipe quitte L.A. à bord d'un monospace lambda pour traverser discrètement tout le territoire. Au fil des kilomètres qui défilent, l'ambiance devient de plus en plus tendue. Et le plan est loin de se dérouler comme prévu.

Avec Dodgers de Bill Beverly, on pense immédiatement à Clockers, grand roman de Richard Price, car outre la résonance similaire dans le titre, on y retrouve le même univers de gangs impitoyables où les enfants n'en sont déjà plus et auxquels les adultes leurs attribuent des responsabilités qui scellent à tout jamais leur destinée. Il y avait Strike, le dealer amateur de trains miniatures, il y a désormais East, quinze ans, guetteur pour le compte de son oncle qui dirige toute une série de taules où viennent se défoncer une horde de toxicos. On baigne dans cette incertitude d'un destin mutilé où la mort survient à tout moment dans une équation étriquée qui ne laisse place à aucune porte de sortie. Par le biais du portrait poignant de East on perçoit, tout au long du récit, cette notion d'enfermement. Que ce soit dans l'univers de la Boîte qu'il surveille, dans ses obligations vis à vis du gang, dans la boîte en carton où il dort ou dans cet habitacle au travers duquel il entrevoit toute l'immensité d'un pays dans lequel il ne se reconnaît pas.

Une fois sorti du ghetto, on s'engage dans un voyage qui n'a rien d'initiatique, puisqu'au bout de la route, la mort d'un homme est déjà programmée. Une certitude qui taraude les membres de l'équipe effectuant ce périple morbide au bout duquel personne ne sortira grandit. Pourtant la majesté des paysages touche le gamin en proie aux doutes. Mais pour contrecarrer son incertitude quant au bien-fondé de sa mission, son oncle lui a adjoint, comme une ombre mortelle et silencieuse, son petit frère Ty. Tout à l'opposé de l'aîné, Ty possède cette froide détermination d'un tueur qui ne se pose aucune question. Son univers oscille entre la virtualité violente des jeux vidéo et la réalité de la rue. de la console au pistolet, il n'y plus de frontière et plus aucune règle. Dès lors, la confrontation entre les deux frères semble inéluctable, comme une éternelle et tragique malédiction fratricide à l'image de Caïn et Abel. En arbitre instables et neveux, les deux autre membres du groupe alimentent encore davantage cette tension narrative que l'on perçoit tout au long d'un périple jalonné de péripéties singulières et parfois brutales.

Road trip funèbre, roman noir oscillant parfois sur le registre du thriller le lecteur sera déconcerté par les trames d'un récit qui se révélera plus surprenant qu'il n'y paraît. du voyage à la fuite, de la fuite au vagabondage il n'y a qu'un pas jusqu'à l'oubli. Et l'on se prend à espérer une espèce de rédemption qui pourrait s'opérer dans la désagrégation d'un personnage touchant que l'on se surprend à apprécier. Car East perçoit dans la désincarnation de ces territoires fantomatiques qu'il a traversé, l'éventualité d'une régénération possible.

Une écriture classique empreinte d'un certain lyrisme poétique marquant parfaitement les affres de personnages tourmentés et les désenchantements d'un pays où une once de ce rêve américain réside peut-être au détour des routes empruntées, dans un bled paumé de l'Ohio.

Singulier, impitoyable, Dodgers est un premier roman brillant et marquant
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Un roman noir américain plébiscité par les plus grands dont Donald Ray Pollock + un road trip au travers des États-Unis + une traduction magistrale + un premier roman annonçant le début d'une flopée d'autres du même calibre + un format parfait (l'odeur et la forme d'un livre sont essentiels pour un lecteur chevronné) = un coup de coeur ! Dodgers est assurément à mettre dans le top de cette année aux côtés de Fausse Piste, Les Maraudeurs, le chant de la Tamassee et Bull Mountain ! Vous ne pouvez pas le manquer !!

Bill Beverly nous livre son tout premier roman mais on peut en douter en voyant la qualité tant de l'intrigue que du style ! En effet j'ai été complètement happée par cette écriture vraiment poétique, sublime, philosophique à l'image du voyage initiatique qui se joue entre les pages. La traduction de Samuel Todd est vraiment incroyable car il a su garder le rythme soutenu, tendu de l'ensemble du roman tout en gardant l'empreinte de cette plume magnifique. Je n'ai pas assez de superlatifs pour dire à quel point j'ai aimé me plonger dans ce récit !

En effet ce roman n'est pas qu'un simple roman noir ou roman policier, il s'agit d'un véritable roman d'apprentissage où le héros - East - va devoir affronter ses peurs, le sang sur ses mains, ses choix. Je me suis vraiment attachée à lui car malgré ses défauts, il garde la tête froide, il continue à avancer, il trace sa route. A ses côtés vous retrouverez le mystérieux Ty, le frère cadet d'East, jeune loup enragé de la gâchette; Walter le lourdaud qui sera pourtant d'un sang froid exemplaire dans les moments clés du roman et Michael Wilson l'aîné de la traversée qui se révèlera être un vrai boulet, irresponsable. Quatre jeunes dans un monospace bleu sur les routes avec un objectif : tuer.

Ce road trip est extrêmement bien ficelé car malgré le fait que les États défilent, que ni le lecteur ni les personnages n'ont le temps de s'y poser pour observer les lieux; l'auteur rend hommage à chaque atmosphère inhérente aux lieux. C'est un très beau portrait d'une Amérique à la dérive que ce soit dans les grandes villes comme Las Vegas ou Los Angeles ou dans les petits patelins de l'Iowa ou de l'Ohio.

Chaque page tournée, chaque kilomètre effectué vous rapproche du dénouement. Vous serez surpris par les rebondissements, vous ne voudrez pas quitter ces petits voyous mais vous saurez en ayant fini ce livre que vous venez de découvrir une perle rare, un grand écrivain, une merveilleuse plume.

En définitive, quel magnifique coup de coeur pour ce livre à classer parmi les géants !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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critiques presse (3)
LaPresse
31 août 2016
Cette intrigue criminelle, à la poésie tragique, est aussi un passionnant voyage initiatique.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Lexpress
05 juillet 2016
Equipée (presque) sauvage à travers les Etats-Unis. Aussi réaliste qu'imagé, un premier roman bien trempé.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
12 mai 2016
Le périple d'un gang de Los Angeles en route pour la côte Est.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
- Tu pourrais peut-être faire quelque chose pour moi , dit Fin . Tu peux dire oui ou non . Mais après , pas un mot . On n'en parlera plus . Ni maintenant , ni l'année prochaine , plus jamais . Tu te tais jusqu'à la mort . [...] Je veux que tu partes en ballade . A la fin de cette ballade , je veux que tu fasses quelque chose . [...]
- Que tu descendes un type .
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Les flingues , après tout , ça ne l'avait jamais intéressé . Le bruit , le bordel . Il en avait déjà tenu un, et ne s'était pas senti plus en sécurité pour autant .
Mais il n'était pas bête . Il savait que les flingues faisaient tourner son monde .
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Les filles ont du bon sens . On peut les faire changer d'avis . Les filles sentent une menace et ses conséquences . Les garçons, ils décollent pour un rien , leur bite toute dure en étendard , et puis les gens se font tuer .
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On dit que parfois, lorsqu'on se fait botter le cul, l'esprit abandonne le corps, il cesse de s'impliquer et ne refait surface qu'une fois la dérouillée encaissée.
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Juste écouter . Laisser faire , y aller une fois que ce sera fini , ne pas se salir les mains . Sinon on ne construit jamais rien .
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