Jean Richard Bloch, est un écrivain engagé. Il fut, en 1923, avec
Romain Rolland, un des créateurs de la revue "Europe" et écrivit sur le théâtre deux textes magnifiques, "le théâtre du peuple, critique d'une utopie" et "destin du théâtre".
"Le dernier empereur", sa première pièce, est une oeuvre ambitieuse qui tente de faire entrer dans un drame humain une sorte de synthèse idéologique du monde moderne.
Un événement inattendu pousse sur le trône un jeune prince pétri d'idées généreuses, qui veut gouverner pour le peuple et avec le peuple. Toutes les forces de réaction se liguent contre lui, et il se trouve avoir fait le malheur de ceux dont il souhaitait si passionnément le bonheur.
C'est une fresque large et dense d'histoire contemporaine traitée dans un style inspiré de celui de
Shakespeare. Certains épisodes ne manquent ni de force ni de grandeur, d'autres ont un prolongement idéologique aigu.
Dans "l'Intransigeant",
Lucien Descaves engageait le futur spectateur à lire l'oeuvre, avant que de la voir, pour ne rien perdre de ces treize tableaux où se débat une conscience tourmentée.Ils sont au nombre de ces morceaux de scène qui gagnent encore à être lus.
Cette pièce est intelligemment construite, riches de péripéties qui s'enchaînent logiquement. C'est le drame saisissant d'un prince écrite avec talent.