La Montée Rouge

Je remercie Babelio et les éditions La Bouinotte pour l'envoi de ce livre reçu dans le cadre de Masse Critique.

Une lecture bien agréable qui relate un épisode tragique de la Révolution, à savoir une insurrection royaliste, comme il y en eu beaucoup, dans la région de Buzançais.
Bien que le sujet soit grave puisqu'une bonne centaine de paysans, enrôlés parfois malgré eux, se sont faits massacrer dans ce qu'on appelle "La montée rouge", le récit est d'une lecture aisée grâce à une plume narrative simple et directe et à des paragraphes courts.
Légèrement romancé, nous suivons Julien et ses compagnons bûcherons emportés dans la tourmente, tandis que sa femme Marie est sur le point de donner naissance à leur premier enfant.

À mi-chemin entre le texte historique et le roman, l'auteur ne s'attarde pas sur la psychologie ou les émotions des personnages dépeints surtout dans leur rude vie de labeur.
Par contre, on sent qu'il a travaillé son sujet à la relation des faits et aux nombreux noms cités, notamment des nobles et des curés ayant mené la rébellion.

La période révolutionnaire a toujours été un sujet passionnant pour moi, je ne pouvais donc qu'apprécier cette parenthèse historique bien tournée.

Merci à @babelio et aux éditions @la bouinotte pour ce livre qui m'a été adressé à l'occasion de la dernière Masse Critique. En préambule je ferais un commentaire sur le livre en lui-même, l'objet, c'est rare. Je ne connais grand-chose en impression et en edition mais je le trouve suffisamment beau pour le mentionner. le papier épais est agréable à tenir entre les mains et donne un charme supplémentaire à la lecture. La couverture de beau carton "glacé" et qui se rabat affiche le tableau de Julien le Blant's (1851-1936) "Le Bataillon Carré, Affaire de Fougères 1793". Nous voici de suite plongés dans un bain contre-révolutionnaire qui s'installe en Indre, mené par quelques seigneurs et religieux, nostalgiques de l'ordre ancien. le roi et une religion omnipotente leurs manquent et ils comptent sur les paysans, souvent bien étrangers à cette insurrection et à l'actualité, trop soucieux qu'ils sont de nourrir leurs familles, éreintés par leur dur labeur et leur misère.
Etrangers pour certains à cette cause, ils sont embrigadés de force, afin de combattre le nouveau pouvoir et rétablir l'ancien à coup de modestes armes faites de masses et de faux!
Je trouve que c'est avec justesse et tendresse que @Leandre Boizeau nous dépeint la période. Les personnages sont attachants, le style fluide et le travail de recherche est bien là, pour notre plus grande connaissance de la période. Palluau n'était-il pas finalement la province française tout entière? Il me semble!
Les temps n'ont finalement pas vraiment change, le peuple bataille toujours dans des combats et pour des causes qui ne sont pas toujours les siennes!
J'ai beaucoup aimé ce livre meme si j'aurais adoré d'avantage de références au quotidien du peuple, de la noblesse et du clergé. Les sources étudiées par l'auteur sont listées en fin de livre.

Les éditions La Bouinotte ont eu l'aimable attention de me faire parvenir quelques livres de leur catalogue afin que je puisse en faire la critique. Je les en remercie et commence avec ce court roman historique de Léandre Boizeau.

Direction le Berri en l'an IV. Loin de l'agitation parisienne, la Révolution a bien du mal a imposé sa marque dans les campagnes. Ca et là, l'agitation et la contestation gagnent de l'ampleur attisées par les royalistes menés par des nobles émigrés sur le retour, des prêtres réfractaires ou d'authentiques aventuriers. Les rancoeurs sont fortes et rapidement la grogne prend des accents guerriers.

L'auteur prend ici le parti d'écrire la petite Histoire en s'attachant au pas d'un journalier, Julien, qui va être malmené au grès d'événements qu'ils ne maîtrisent pas. A travers son récit, Léandre Boizeau donne à son propos une audience plus large que cet épisode de la « Vendée de Pallueau » et s'interroge sur tous les « malgrès-nous » de l'Histoire.

J'ai aimé cette capacité de l'auteur à écrire l'Histoire à hauteur d'homme, à montrer combien elle est tissée de drames personnels et de choix qui n'en sont pas. On dit de l'Histoire qu'elle appartient toujours aux vainqueurs. C'est une leçon à toujours garder à l'esprit. Aujourd'hui encore !

Ce roman nous conte avec brio un évènement d'histoire dans l'Histoire avec un grand H : celui de la montée rouge de Buzançais, qui fut le théâtre de l'affrontement entre royalistes (et miséreux enrôlés) et républicains, alors venus débarrasser le Berry des fervents défenseurs d'un retour au régime récemment éradiqué.
Entre réalité historique et fiction, Léandre Boizeau nous plonge en totale immersion dans cet univers post-révolutionnaire grâce à son travail pointu de recherche, mais aussi avec des personnages attachants, empreints de simplicité et de gravité. Face à cette dure réalité Julien, pour protéger sa famille, se joint aux royalistes dans cette lutte qui n'est pas la sienne.
Je recommande vivement cet ouvrage qui, plus qu'un simple roman, participe au travail de mémoire de cet évènement qui reste peu connu.

Ce roman se passe dans l'Indre, en 1796. La Révolution est bien avancée, mais stagne. C'est dans ce cadre que vit Julien, mariée à Marie. Ils attendent leur premier enfant.
Des rumeurs d'agitation se font entendre. Des nobles contre la Révolution veulent renverser la nouvelle République pour un retour à la Monarchie. Des Chrétiens radicaux veulent le retour de leur religion traditionnelle.
Julien et d'autres seront enrôlés de force dans ces armées rebelles. Jusqu'à un destin tragique.
Je remercie beaucoup les éditions la Bouinotte de cette découverte lors d'une opération Masse critique. J'ai aimé le thème, qui développe un aspect historique peu connu. Je recommande vivement la lecture de ce roman.