Idéaliste, Isen rêvait de parcourir le monde en écrivant des histoires, il devient pourtant (malgré lui ?) le chef de service de l'écriture pour un gouvernement totalitaire, qui à grands coups de nettoyages des bibliothèques privées, restrictions sévères sur l'accès au web et autres interdictions des écrans interactifs, vient à bout des écrits. Après des années de persécutions, cette mission est une réussite, mais il reste au jeune homme à délivrer un dernier ouvrage : un manifeste sur cette révolution.
Non loin de là, trois personnes – une vielle dame, une ancienne journaliste et un étudiant – recueillent une jeune femme se révélant être importante dans la lutte qu'ils souhaitent mener.
Sans mention de temporalité, on devine malgré tout un futur plus ou moins proche. Dans cette société autoritaire, les opposants sont déréalisés et deviennent
des êtres presque transparents pour le reste des citoyens (d'où le titre du livre). Ces sans-voix sont le résultat d'un plan gouvernemental visant à réduire au silence certains groupes de gens afin de limiter les catastrophes naturelles et les désagréments liés à la surpopulation.
Avec son histoire singulière et parfois dérangeante, le premier livre de
Louise Bonsack ne laisse pas indifférent. Au travers de son atmosphère oppressante et des questions soulevées sur l'avenir de l'humanité et sur les moyens utilisés par l'état tout puissant, ce récit d'anticipation fait froid dans le dos, mais délivre aussi une note d'espoir.
Au fil des pages et de la découverte de ces personnages atypiques, l'auteure lausannoise évoque également la puissance des idéologies (voire utopies), les relations humaines – devenues compliquées dans ce monde divisé –, et le destin d'un homme rattrapé par ses démons et qui voit ses convictions s'étioler.
→ Une dystopie dont on ne sort pas indemne !
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